Comme tous les ans, en cette fin d’année, l’équipe vous propose son palmarès, ses coups de cœur, ses révélations dans le domaine du théâtre, de la danse, du cirque, de l’opéra. Nous vous présentons tous nos vœux pour cette année 2020, qui s’annonce déjà riche de nouvelles têtes sur les scènes françaises. Rendez-vous dès le vendredi 3 janvier pour découvrir les 20 têtes d’affiches du début d’année 2020.
Le palmarès de Vincent Bouquet
Spectacle de théâtre : La Fin de l’homme rouge (Les Gémeaux)
Emmanuel Meirieu a réuni un casting de haut vol (Stéphane Balmino, Evelyne Didi, Xavier Gallais, Anouk Grinberg, Jérôme Kircher, André Wilms et Maud Wyler) pour donner corps et âme aux récits de vie bouleversants récoltés par la prix Nobel Svetlana Alexievitch. Un choc théâtral d’une intensité rare.
Spectacle étranger : Bekannte Gefühle, gemischte Gesichter (La Villette)
Avec Sentiments connus, visages mêlés, Christoph Marthaler a adressé un ultime et bouleversant adieu à ses compagnons de la Volksbühne, devenus les oeuvres d’art facétieuses d’un musée désaffecté.
Metteur en scène : Clément Hervieu-Léger pour Une des dernières soirées de Carnaval (Bouffes du Nord)
À mi-chemin entre Molière et Tchekhov, le metteur en scène a livré une version enlevée de cette pièce méconnue de Goldoni, et prouvé qu’il est bel et bien un homme de troupe.
Comédienne : Jeanne Balibar dans Bajazet (Vidy et MC93)
Fidèle parmi les fidèles de Frank Castorf, Jeanne Balibar incarne, dans Bajazet, une Roxane possédée. Perchée sur ses habituels talons hauts, cintrée dans des robes aussi magnifiques qu’invraisemblables, elle sait se faire, tour à tour, paranoïaque sous emprise et grande tragédienne, et offre au spectacle ses moments les plus forts.
Comédien : Nicolas Bouchaud dans Un ennemi du peuple (MC2 : Grenoble et Odéon)
Jamais caricatural, le comédien au jeu hors-pair s’attache à révéler les faces claires et les faces sombres de Tomas Stockmann, le fameux « ennemi du peuple » d’Ibsen, parti docteur naïf et devenu harpie politique par le truchement des manigances de ses adversaires.
Révélations : Dimitri Doré et Ludmilla Dabo
Déjà repéré dans le précédent spectacle de Jonathan Capdevielle, A nous deux maintenant, Dimitri Doré prouve, dans le rôle-titre de Rémi, qu’il est une graine de grand, très grand acteur. L’année 2019 fut aussi celle de Ludmilla Dabo. Etincelante Nina Simone, dans le portrait que lui avait consacré David Lescot il y a quelques mois, elle enchante sa nouvelle création musicale, Une femme se déplace.
Scénographe : FC Bergman pour JR (La Villette)
Habitué aux dispositifs hors norme, le collectif flamand s’est lancé dans la construction d’un immeuble de 14 mètres de haut, à mi-chemin entre la Trump Tower et un gratte-ciel digne de Wall Street, pour y installer JR, le roman monstre de William Gaddis.
Auteur : Tiago Rodrigues pour The way she dies (Théâtre de la Bastille)
En compagnie des tg STAN, avec qui il chemine depuis plus de vingt ans, le dramaturge portugais a tissé, au long de variations littéraires et poétiques, un ballet sensible des êtres et des vies autour d’Anna Karénine.
Spectacle transdisciplinaire : Carrousel (T2G)
Vincent Thomasset a orchestré une magnifique leçon de dressage des arts, comme mélange d’autorité et de liberté laissée au sujet. A la croisée du théâtre, de la danse, de la musique et des arts plastiques, cet îlot singulier a vu l’âme le disputer au charme.
Spectacle collectif : Item (T2G)
Perché sur leur Radeau, le metteur en scène manceau François Tanguy et sa troupe ont continué de creuser leur sillon théâtral, singulier et artisanal, pour offrir un spectacle hors du temps, à l’érudition rare.
Mention spéciale aux comédiennes amatrices de Le reste vous le connaissez par le cinéma (Festival d’Avignon et T2G)
Face au casting de choix aligné par Daniel Jeanneteau (Solène Arbel, Stéphanie Béghain, Axel Bogousslavsky, Yann Boudaud, Quentin Bouissou, Jonathan Grenet, Philippe Smith et la sublime Dominique Reymond), les huit comédiennes amatrices originaires de Gennevilliers, emmenées par l’actrice professionnelle Elsa Guedj, ne se sont pas dégonflées. Irradiantes de complicité, elles se sont imposées comme les patronnes de la scène.
La déception de l’année : La Maison de thé (Festival d’Avignon)
Confuse, hurlante, fière de son art provocateur d’arrière-garde, la pièce du metteur en scène chinois Meng Jinghui, cousine éloignée de l’oeuvre de Lao She, a offert au public avignonnais sa plus éprouvante soirée. Et, pour nous, la pire de l’année.
Le palmarès de Christophe Candoni
Spectacle de théâtre : Les Idoles (Vidy et Odéon)
Christophe Honoré fait magnifiquement réapparaître ses artistes fétiches morts du sida : Koltès, Guibert, Demy, Daney… autant de fantômes bien vivants et irradiants comme en état de grâce.
Spectacle d’opéra : Lady Macbeth de Mzensk (Opéra de Paris)
Krzysztof Warlikowski s’empare avec maestria de la très subversive oeuvre de Chostakovitch. Sur la scène de la Bastille transformée en boucherie, il a livré une lecture admirablement chargée d’érotisme et de cruauté. Mention spéciale pour son interprète Aušrine Stundyte sidérante dans le rôle-titre.
Spectacle de danse : Cela nous concerne tous (MC 93)
Une apocalypse folle, aussi joyeuse que désespérée, un chaos coloré, orchestré par le chorégraphe Miguel Gutierrez pour un ballet de Lorraine on ne peut plus vibrant et exalté.
Spectacle étranger : Outside (Festival d’Avignon)
Plastique, organique, utopique, Outside de Kirill Serebrennikov s’est offert au Festival d’Avignon comme un instant de toute beauté en hommage à l’oeuvre photographique charnelle de Ren Hang.
Mise en scène et scénographie : Requiem (Festival d’Aix)
Au Festival d’Aix, Romeo Castellucci réinvente le Requiem de Mozart qu’il présente à la fois comme le panthéon des grandes disparitions du monde et une vibrionnante ode dansée à la vie. Spectaculairement inventif de bout en bout.
Comédienne : Clotilde Hesme dans Stallone (Le 104)
Hypersensible, ingénue touchante, vibrante, simplement face au public et micro en main. On est suspendu à chacun de ses mots et chacune de ses émotions dans Stallone, très belle création au Festival d’automne.
Comédien : Stanislas Nordey dans Qui a tué mon père (La Colline)
Avec sa force de conviction habituelle et l’énergie de dire qui caractérise son jeu singulier, Stanislas Nordey porte avec souffle et véhémence la parole engagée d’Edouard Louis dans Qui a tué mon père.
Autrice : Naomi Wallace pour La Brèche
La dramaturge américaine signe un texte puissant et dérangeant, présenté pour la première fois en France dans une mise en scène de Tommy Milliot, qui suit le parcours d’adolescents confrontés à l’irréparable.
Révélations : Harrison Arevalo et Rébecca Chaillon
Dans Les Idoles de Christophe Honoré, Harrison Arevalo impressionne dans la peau de Cyril Collard ; dans Sous d’autres cieux de Maëlle Poésy, il séduit en Jupiter si drôle et impétueux. Ce comédien à la très forte présence est déjà promis à une belle carrière.
Flamboyante performeuse et metteuse en scène, Rébecca Chaillon est adepte d’un théâtre musclé et acéré, militant et véhément où exultent le geste et la parole avec une force féroce et un caractère bien trempé. Irrésistiblement salutaire.
Le palmarès de Stéphane Capron
Spectacle de théâtre public : Fanny et Alexandre (Comédie-Française)
Ingmar Bergman a fait son entrée au répertoire de la Comédie-Française avec une adaptation de son film Fanny et Alexandre, un monument aux 4 Oscars. Un défi réussi pour la metteuse en scène Julie Deliquet qui a créé au début de l’année une grande épopée familiale. Un spectacle haletant.
Spectacle de théâtre privé : Tchekhov à la folie (Poche Montparnasse)
Une année en demi-teinte pour le secteur privé, dont émerge ce Tchekhov à la folie avec La demande en mariage et L’Ours dans la mise en scène de Jean-Louis Benoit. L’interprétation débridée d’Emeline Bayart, Manuel Lelièvre et Jean-Paul Farré fait exploser la mécanique comique de l’auteur russe.
Metteuses en scène : Julie Deliquet et Pauline Bureau
Qui a dit qu’il n’y avait pas de grandes metteuses en scène en France ? Capables d’utiliser de grands plateaux ? Au fil des saisons, Julie Deliquet et Pauline Bureau se sont imposées comme les grandes metteuses en scène du théâtre français. Cette année, leurs deux productions ont été des succès. Fanny et Alexandre et Un Conte de Noël pour Julie Deliquet, et Hors la loi et Féminines pour Pauline Bureau. Alors à quand la Cour d’honneur du Festival d’Avignon ?
Spectacle étranger : Outside de Kirill Serebrennikov (Festival d’Avignon)
C’était l’événement attendu du 72e Festival d’Avignon, et il n’a pas déçu. Même s’il n’a pas pu sortir de Moscou, Kirill Serebrennikov a pu sortir de prison pour travailler avec ses comédiens sur sa pièce dans laquelle il imagine sa rencontre avec le photographe chinois disparu, Ren Hang. Malheureusement, le spectacle n’a pas tourné en France.
Auteur : Arne Lygre pour Nous pour un moment
Stéphane Braunschweig a mis en scène pour la quatrième fois une pièce du Norvégien Arne Lygre. L’osmose parfaite entre le metteur en scène et l’auteur a donné un spectacle brillant : Nous pour un moment. Arne Lygre ausculte les relations humaines au scalpel, traduites avec des mots simples, dans une langue vive, une langue de tous les jours.
Collectif : Le Munstrum Théâtre
Le Munstrum Théâtre de Louis Arene et Lionel Lingelser revisite Copi et son théâtre subversif en accolant deux pièces : Les quatre jumelles et L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer. Cette jeune compagnie qui s’est fait remarquée avec Le Chien, la Nuit et le Couteau de Marius Von Mayenburg récidive avec ce spectacle futuriste qui met le chaos sur scène. Un succès dans le Off et au Monfort.
Spectacle musical : HEN (Théâtre du Train Bleu)
Créé au Théâtre du Train Bleu à Avignon, HEN de Johanny Bert est un cabaret d’un genre spécial. Une revue pour un pantin et deux manipulateurs, où la question du genre est abordée de manière joyeuse et provocatrice.
Révélations : Déborah Lukumuena et Steve Tientcheu
Elle n’a que 25 ans, déjà un César en poche et elle est montée pour la première fois sur les planches, Déborah Lukumuena a créé la sensation dans Anguille sous roche, l’adaptation du roman d’Ali Zamir par Guillaume Barbot.
Jean Lambert-wild et Lorenzo Malaguerra ont révélé dans le rôle de Sganarelle, un comédien inconnu au théâtre, Steve Tientcheu. Son destin n’est pas banal. Il a grandi à la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois et débute le théâtre sur le tard, à 25 ans. Dom Juan arrive à Paris en janvier au Théâtre de la Cité Internationale.
Comédien : Philippe Torreton dans La Vie de Galilée (La Scala et Théâtre des Célestins)
Un rôle à la mesure de son talent, pour une pièce à la portée politique, Philippe Torreton était impérial dans la peau de Galilée et dans la mise en scène de Claudia Stavisky, directrice du Théâtre des Célestins de Lyon.
Comédienne : Clotilde Hesme dans Stallone (Le 104)
Clotilde Hesme a adapté avec le cinéaste Fabien Gorgeart, Stallone, la nouvelle d’Emmanuèle Bernheim publiée en 2001 dans « Le Monde ». La scénariste et romancière avait imaginé le destin d’une jeune femme dont les instants de sa vie sont rythmés par les sorties des films de la star américaine. Un spectacle d’une beauté incroyable, le plus remuant de la rentrée de septembre qui sera en tournée en 2020/2021.
Spectacle de danse : Layl d’Ali Chahrour
Le danseur et chorégraphe Ali Chahrour a débuté une nouvelle trilogie sur le thème de l’amour. Après celle autour des rituels (Fatmeh, Leïla se meurt et May He Rise and Smell the Fragrance), il a présenté à Beyrouth au Théâtre Al Madina, Layl (la nuit), un concert dansé dont la première française est programmée au festival DañsFabrik à Brest. Un envoûtement total.
Scénographe : Stéphane Braunschweig pour Nous pour un moment (Odéon)
Dans la première scène de Nous pour un moment, cinq chaises de jardin sont plongées dans l’eau ; les comédiens resteront ainsi pendant toute la durée du spectacle, à patauger dans les remous de la vie face à un mur qui se lève pour laisser la place à un énorme bassin dans lequel est plongée une tournette qui permet avec une fluidité incroyable de changer les éléments de décor. La scénographie de Stéphane Braunschweig est somptueuse, elle accompagne avec subtilité la construction rigoureuse du texte d’Arne Lygre.
Le palmarès d’Anaïs Heluin
Spectacle de théâtre : Final Cut de Myriam Saduis (La Manufacture, Avignon)
Dans Final Cut, succès du Off à Avignon en 2019, la comédienne et metteure en scène Myriam Saduis interroge avec force et subtilité les zones d’ombre de son histoire familiale. Et par la même occasion, les cicatrices laissées par un passé franco-tunisien qui peinent à se refermer.
Spectacle de cirque : Secret (temps 2) de Johann Le Guillerm (La Villette)
Secret (temps 2) de Johann Le Guillerm est un monument du nouveau cirque, où la piste se fait laboratoire. À la lumière de la « tentative pataphysique ludique » Le Pas Grand-chose (2017), et après l’incroyable expérience culinaire Encatation, conçue avec le chef Alexandre Gauthier, il a brillé une dernière fois. Avant de laisser place à l’acte 3.
Spectacle musical : La Chute de la maison de La Vie brève (Théâtre de l’Aquarium)
Présenté en ouverture du festival Bruit au Théâtre de l’Aquarium, dont La vie brève vient de prendre la direction, La Chute de la maison est un délicieux opéra théâtral. Un spectacle créé dans le cadre du dispositif « Talents Adami Paroles d’Acteurs », où la célèbre nouvelle d’Edgar Allan Poe côtoie des lieder de Robert Schumann.
Spectacle de marionnettes : Chambre noire d’Yngvild Aspeli (Le Monfort)
Dans Chambre noire, la marionnettiste Yngvild Aspeli met sa discipline au service du roman La Faculté des rêves de Sara Stridsberg. Pour se mettre à la hauteur de l’écrivaine et féministe radicale au centre du livre, elle convoque non seulement ses bouleversantes marionnettes de toutes tailles, mais aussi de puissantes partitions musicales et vidéos.
Spectacle étranger : Oreste à Mossoul de Milo Rau (NTGent)
Les pièces de Milo Rau se suivent et ne déçoivent pas. Après La Reprise présenté au Festival d’Avignon 2018 et Lam Gods créé à l’occasion de son arrivée à la tête du NTGent, le metteur en scène continue d’appliquer les préceptes de son « réalisme global » en s’emparant très librement de l’œuvre d’Eschyle. Entre Irak et Belgique, il crée un espace unique de rencontre, de pensée.
Spectacle jeune public : L’Enfant Océan de Frédéric Sonntag (Paris-Villette)
Frédéric Sonntag signe avec L’Enfant Océan sa première création jeune public. Avec talent, il met à portée de tous son art de la quête, du labyrinthe théâtral. Adaptant le roman éponyme de Jean-Claude Mourlevat, il revisite le fameux conte Le Petit Poucet sous la forme d’un road-movie teinté d’enquête policière.
Comédiennes : Les comédiennes des Femmes de Barbe Bleue (Festival Impatience)
Co-auteures du spectacle Les Femmes de Barbe-Bleue mis en scène par Lisa Guez, grand vainqueur du Festival Impatience 2019, Valentine Krasnochok, Valentine Bellone, Anne Knosp, Nelly Latour et Jordane Soudre incarnent avec fougue et justesse des épouses aussi séduites que révoltées par leurs monstres de maris.
Comédien.ne : Vanasay Khamphommala dans Orphée aphone (CDN de Tours et Les Plateaux Sauvages)
Chanteuse baroque, comédien, metteur en scène, traducteur, dramaturge, Vanasay Khamphommala signe avec Orphée aphone l’acte de naissance de sa compagnie Lapsus chevelü. Dans ce seul en scène, l’artiste revisite le mythe à sa singulière façon. Il « déstabilise les repères établis pour créer des beautés nouvelles ».
Révélation : Guillaume Mika avec La Flèche (Théâtre de Vanves)
Comédien, metteur en scène, musicien, vidéaste… Comme Vanasay Khamphommala, Guillaume Mika multiplie les approches de la scène. Pour preuve, La Flèche qu’il crée à la tête de sa compagnie Des Trous dans la tête. Biographie très fantaisiste de Frederick Winslow Taylor, le théoricien de l’Organisation Scientifique du Travail, cette pièce révèle une écriture riche à tous égards.
Spectacle collectif : Les « tentatives » marseillaises des Rara Woulib
Fondé par Julien Marchaisseau, le collectif marseillais Rara Woulib a l’art de faire de la rue une fête. Toujours nourris par la tradition haïtienne du rara à l’origine de la compagnie, les acteurs, chanteurs, danseurs de la compagnie ont cette saison investi leur ville à la demande du Festival de Marseille. En amont d’une création prévue pour l’édition 2020 du même festival, leurs « tentatives » ont replacé l’utopie au cœur de la cité.
Metteuse en scène : Isabelle Lafon pour Vues Lumière (La Colline)
Après leur triptyque Les Insoumises consacré aux luttes poétiques d’Anna Akhmatova, de Virginia Woolf et de Monique Wittig, puis une Mouette et un Bérénice à leur manière chorale, Isabelle Lafon et sa compagnie Les Merveilleuses se sont aventurées dans l’écriture de plateau. Une belle réussite. Avec Vues Lumière, leur passionnant travail sur l’urgence de la pensée collective se poursuit.
Livre de l’année : Contre le théâtre politique d’Olivier Neveu (La Fabrique éditions)
Dans son dernier essai, Olivier Neveu remet en question l’alliance souvent jugée naturelle entre théâtre et politique. Face à la multiplication des spectacles dits citoyens et engagés, il déploie une écriture qui tient autant du pamphlet que de l’essai. Avec brio, il fait l’éloge de la distance, de la conflictualité entre les deux domaines qui l’intéressent.
Le palmarès de Philippe Noisette
Difficile de dégager une tendance en cette année chorégraphique. La danse aura été présente dans les festivals – à défaut de toujours briller- que ce soir Les Concertos brandebourgeois de Anne Teresa de Keersmaeker à Montpellier ou A quiet evening of dance de William Forsythe au Festival d’automne. Quant à Merce Cunningham il aura été de la partie un peu partout centenaire oblige. Une (re)découverte pour le jeune public. Pas de grands chocs donc mais des émotions fortes à partager. De Alice Ripoll à La Ribot ou Nina Santes le féminin l’emporta. Au-delà le cirque actuel monte une fois de plus en puissance avec des œuvres majeures comme Moebius (Compagnie XY avec Rachid Ouramdane à la manœuvre) ou (ma, aida…) du tandem Camille Boitel et Sève Bernard. La danse enfin s’est invitée ici ou là, -au théâtre –Les idoles– , à l’opéra –Les Indes galantes– ou au cinéma – Cunningham le film. 2020 est déjà riche de promesses avec des créations attendues de Marlène Monteiro Freitas, Jan Martens, Sharon Eyal ou Emanuel Gat. Que la fête (re)commence.
Meilleure création : aCORdo d’Alice Ripoll
Meilleure compagnie : Dançando com a Diferença (Happy Island La Ribot)
Meilleure solo féminin : Marlène Saldana dans Les Idoles mis en scène par Christophe Honoré
Meilleur solo masculin : Daniel Linehan dans Body of Work
Meilleur chorégraphe : Damien Jalet (pour Vessel)
Meilleur festival : Latitudes contemporaines Lille
Meilleur livre de danse : Anna Pavlova L’incomparable, Martine Planells
Dans la première liste, il y a une erreur il s’agit de François Tanguy metteur en scène du spectacle Item, et non Manceau.