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Vous êtes ici : Accueil / Les critiques / Décevant / Frank Castorf signe un fumeux Bajazet
Mathilda Olmi

Frank Castorf signe un fumeux Bajazet

4 novembre 2019/1 Commentaire/dans À la une, Aix en provence, Annecy, Bobigny, Décevant, Douai, Lausanne, Les critiques, Théâtre, Valence /par Christophe Candoni

Jeanne Balibar dans Bajazet © Mathilda Olmi – Théâtre Vidy-Lausanne – images de répétitions

Au théâtre Vidy-Lausanne avant une tournée en France, le grand metteur en scène allemand fait se côtoyer la tragédie classique de Racine et l’éructation furieuse d’Artaud dans Bajazet – En considérant le théâtre et la peste, un spectacle peu exaltant car dépourvu de la véritable démesure castorfienne.

L’Ancien directeur de la Volksbühne semble se plaire à entretenir de nouvelles affinités avec le théâtre français. Il s’attaque pour la première fois à l’oeuvre de Racine après avoir abordé Molière à deux reprises. Au Printemps des comédiens à Montpellier, son Don Juan traînait dans la boue et dans la merde avec autant de révolte que de délectation insolente. L’évocation de cette fabuleuse production n’est pas flatteuse pour Bajazet dans lequel on ne retrouve malheureusement pas la même flamboyance, pas plus que toute l’inventivité, l’émulation, la déraison, qui font les grands Castorf. Celui qui ordinairement montre un vrai génie à faire du plateau un endroit totalement électrique, signe ici un spectacle pénible par sa lenteur exagérée et sa staticité. En dépit de costumes pléthoriques et bariolés, il règne une atmosphère morose et éteinte dans son Bajazet où tout conduit à l’absence d’authentiques émotions fortes.

Très loin des scénographies monumentales et transformables que Castorf affectionne, le décor proposé par Aleksandar Denic est non seulement sans beauté mais surtout inhabituellement figé. Rarement montée, la pièce qui met en scène une série de conspirations faisant s’imbriquer sexe et politique, passion et pouvoir, se passe à Constantinople dans le sérail d’un grand seigneur parti à la guerre contre les persans. La Babylone fantasmée par Racine se résume à une grosse tête de sultan enturbannée et à la succession verticale de lettres rouges, façon enseigne lumineuse de peep-show malfamé. De nombreuses références à l’Empire ottoman, à la monarchie versaillaise et à la société d’aujourd’hui sont anarchiquement brassées.

L’espace racinien est par essence unique, clos, stationnaire. Ici, ce n’est pas un mais deux lieux concomitants et complémentaires que sont celui d’une arrière-cuisine, un brin crasseuse, où s’expriment prosaïquement les déboires et la propension à la destruction des personnages fumant clopes sur clopes, s’adonnant à la popote et à la magie noire ; et celui d’une yourte où, confinés sous un voilage bleu nuit, avachis sur des sofas et des tapis, les corps lascifs, dénudés, s’attirent, se repoussent, s’abandonnent à la luxure. L’enveloppe incandescente des volutes de fumée et des arômes de pipes longues et de narguilés plonge la pièce dans un rêve comateux et parfois déluré. Le dispositif permet au metteur en scène d’user d’un principe fondateur de son travail et dont il est le pionnier, celui de faire jouer les acteurs dans des espaces à peine visibles de la salle et de capter par le truchement de caméras une intimité au bord du voyeurisme projetée en direct sur écran.

Artaud, prophète d’un théâtre, sale, infamant, paraît d’abord sans lien avec le classicisme racinien. A l’inverse, il est très proche de l’esthétique de Castorf évidemment dépourvue de toute bienséance. Castorf baigne Racine dans un monde de chair, dans un grand bain jouissif de sensualité et d’obscénité. C’est la proposition la plus probante du spectacle qui sinon s’enfonce souvent dans une mélancolie plombante. L’imbrication de ses textes, non dénués d’intérêt dans la mesure où ils font entendre toute la révolte et la radicalité du poète français en quête de lui-même, ajoutés à d’autres de Pascal ou de Dostoïevski, pose le vaste problème d’empêcher continuellement l’action d’avancer. 

Pour sa seconde tentative de mettre en scène un spectacle en français après une Dame aux camélias iconoclaste qui remonte à 2012, le metteur en scène retrouve plusieurs comédiens engagés dont il est familier : Jean-Damien Barbin, curieusement distribué dans le rôle-titre qui apparaît dans une tenue ambiguë évoquant aussi bien la bure d’un moine que la burqa, Claire Sermonne, qui fait une Atalide pleine d’éclat, et bien sûr Jeanne Balibar, en Roxane provocante à souhait dans d’improbables tenues sexy. Mounir Margoum (Acomat) et Adama Diop (Osmin), forts en présence mais inégalement convaincants, complètent une distribution qui donne l’impression d’être trop peu dirigée. Semblant livrés à eux-même, les comédiens un rien cabots font des numéros qui ne prennent pas toujours. On n’entend assez mal le texte, encore moins ses enjeux.

Alors qu’on aime le traitement de choc qu’opère Castorf sur les classiques dont il livre toujours des interprétations très libres et irrévérencieuses, on trouve ce dernier travail plutôt anecdotique et presque conventionnel. Plus que la passion, c’est l’ennui qu’a suscité cette adaptation de Bajazet tant la pièce semble partir en fumée.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Mise en scène, Frank Castorf
Avec Jeanne Balibar, Jean-Damien Barbin, Adama Diop, Mounir Margoum, Claire Sermonne, une caméra live
Textes, Jean Racine, Antonin Artaud
Scénographie, Aleksandar Denic
Costumes, Adriana Braga Peretzki
Musique, William Minke
Vidéo, Andreas Deinert
Lumières, Lothar Baumgarte
Assistante à la mise en scène, Hanna Lasserre
Production Théâtre Vidy-Lausanne ; MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny)
Coproduction ExtraPôle Sud-PACA ; Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence) avec le soutien de la Friche la Belle de Mai (Marseille) ; Théâtre National de Strasbourg ; Maillon – Théâtre de Strasbourg – Scène européenne ; Tandem scène nationale (Arras-Douai) ; Bonlieu scène nationale Annecy ; TNA – Teatro Cervantes – Teatro Nacional Argentino (Buenos Aires) ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny) ; Festival d’Automne à Paris
Ce spectacle est soutenu par le projet PEPS dans le cadre du programme Européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020.
Avec le soutien de l’Adami
Spectacle créé le 30 octobre 2019 au Théâtre de Vidy-Lausanne
En partenariat avec France Inter

Durée : 4 heures (avec un entracte)

Création en octobre 2019 au Théâtre Vidy-Lausanne
Première française
20.11 – 22.11.2019 Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence (FR) 

28.11 – 29.11.2019 TANDEM scène nationale, Douai (FR)
4.12 – 14.12.2019 MC93, Bobigny (FR) dans le cadre du Festival d’Automne à Paris (FR)
Mercredi 4 décembre, 19h
Vendredi 6 décembre, 20h
Samedi 7 décembre, 18h
Dimanche 8 décembre, 16h
Mardi 10 décembre, 19h
Mercredi 11 décembre, 19h
Jeudi 12 décembre, 19h
Vendredi 13 décembre, 20h
Samedi 14 décembre, 18h

17.01 – 18.01.2020 Teatros del Canal, Madrid (ES)
12.02 – 13.02.2020 La Comédie de Valence (FR)
19.02 – 21.02.2020 Bonlieu scène nationale Annecy (FR)
27.02 – 28.02.2020 ERT Fondazione – Teatro Stabile Pubblico Regionale, Modène (IT)
12.06 – 13.06.2020 Teatro Municipal do Porto (PT)
19.06 – 20.06.2020 Teatro Nacional Donna Maria II, Lisbonne (PT)

Mots-clés : Adama Diop, Claire Sermonne, Frank Castorf, Jean-Damien Barbin, Jeanne Balibar
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1 réponse
  1. GRANDCLAUDE
    GRANDCLAUDE dit :
    20 novembre 2019 à 23 h 01 min

    Le spectacle le plus nul qu’il m’ait été donné de voir depuis 40 ans et pourtant j’aime le théâtre contemporain, mais cette mise en scène est tellement datée.Il faisait ça dans les années 70/80. Subir les fantasme de ce vieux con de Frank Castorf pendant 4 heures, c’est insupportable. En plus il n’a rien compris à Racine qui est un théâtre tragique et la il donne dans le grand guignol. C’est n’importe quoi, c’est du foutage de gueule dommage pour les acteurs qui sont sans doute excellents mais il leur fait faire n’importe quoi. Je déconseille absolument. Payez vous un bon resto avec l’argent que vous pourriez mettre dans cette daube.

    Répondre

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