• Facebook
  • Twitter
  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Contact
Sceneweb
  • À la une
  • Les critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • les interviews
  • En bref
  • Thèmes
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Théâtre musical
    • Cirque
    • Marionnettes
    • Jeune public
  • Best Off
  • Avignon 2022
  • Rechercher
  • Menu Menu
Vous êtes ici : Accueil1 / Les critiques2 / Décevant3 / Frank Castorf signe un fumeux Bajazet

Frank Castorf signe un fumeux Bajazet

À la une, Aix en provence, Annecy, Bobigny, Décevant, Douai, Lausanne, Les critiques, Théâtre, Valence
Mathilda Olmi

Jeanne Balibar dans Bajazet © Mathilda Olmi – Théâtre Vidy-Lausanne – images de répétitions

Au théâtre Vidy-Lausanne avant une tournée en France, le grand metteur en scène allemand fait se côtoyer la tragédie classique de Racine et l’éructation furieuse d’Artaud dans Bajazet – En considérant le théâtre et la peste, un spectacle peu exaltant car dépourvu de la véritable démesure castorfienne.

L’Ancien directeur de la Volksbühne semble se plaire à entretenir de nouvelles affinités avec le théâtre français. Il s’attaque pour la première fois à l’oeuvre de Racine après avoir abordé Molière à deux reprises. Au Printemps des comédiens à Montpellier, son Don Juan traînait dans la boue et dans la merde avec autant de révolte que de délectation insolente. L’évocation de cette fabuleuse production n’est pas flatteuse pour Bajazet dans lequel on ne retrouve malheureusement pas la même flamboyance, pas plus que toute l’inventivité, l’émulation, la déraison, qui font les grands Castorf. Celui qui ordinairement montre un vrai génie à faire du plateau un endroit totalement électrique, signe ici un spectacle pénible par sa lenteur exagérée et sa staticité. En dépit de costumes pléthoriques et bariolés, il règne une atmosphère morose et éteinte dans son Bajazet où tout conduit à l’absence d’authentiques émotions fortes.

Très loin des scénographies monumentales et transformables que Castorf affectionne, le décor proposé par Aleksandar Denic est non seulement sans beauté mais surtout inhabituellement figé. Rarement montée, la pièce qui met en scène une série de conspirations faisant s’imbriquer sexe et politique, passion et pouvoir, se passe à Constantinople dans le sérail d’un grand seigneur parti à la guerre contre les persans. La Babylone fantasmée par Racine se résume à une grosse tête de sultan enturbannée et à la succession verticale de lettres rouges, façon enseigne lumineuse de peep-show malfamé. De nombreuses références à l’Empire ottoman, à la monarchie versaillaise et à la société d’aujourd’hui sont anarchiquement brassées.

L’espace racinien est par essence unique, clos, stationnaire. Ici, ce n’est pas un mais deux lieux concomitants et complémentaires que sont celui d’une arrière-cuisine, un brin crasseuse, où s’expriment prosaïquement les déboires et la propension à la destruction des personnages fumant clopes sur clopes, s’adonnant à la popote et à la magie noire ; et celui d’une yourte où, confinés sous un voilage bleu nuit, avachis sur des sofas et des tapis, les corps lascifs, dénudés, s’attirent, se repoussent, s’abandonnent à la luxure. L’enveloppe incandescente des volutes de fumée et des arômes de pipes longues et de narguilés plonge la pièce dans un rêve comateux et parfois déluré. Le dispositif permet au metteur en scène d’user d’un principe fondateur de son travail et dont il est le pionnier, celui de faire jouer les acteurs dans des espaces à peine visibles de la salle et de capter par le truchement de caméras une intimité au bord du voyeurisme projetée en direct sur écran.

Artaud, prophète d’un théâtre, sale, infamant, paraît d’abord sans lien avec le classicisme racinien. A l’inverse, il est très proche de l’esthétique de Castorf évidemment dépourvue de toute bienséance. Castorf baigne Racine dans un monde de chair, dans un grand bain jouissif de sensualité et d’obscénité. C’est la proposition la plus probante du spectacle qui sinon s’enfonce souvent dans une mélancolie plombante. L’imbrication de ses textes, non dénués d’intérêt dans la mesure où ils font entendre toute la révolte et la radicalité du poète français en quête de lui-même, ajoutés à d’autres de Pascal ou de Dostoïevski, pose le vaste problème d’empêcher continuellement l’action d’avancer. 

Pour sa seconde tentative de mettre en scène un spectacle en français après une Dame aux camélias iconoclaste qui remonte à 2012, le metteur en scène retrouve plusieurs comédiens engagés dont il est familier : Jean-Damien Barbin, curieusement distribué dans le rôle-titre qui apparaît dans une tenue ambiguë évoquant aussi bien la bure d’un moine que la burqa, Claire Sermonne, qui fait une Atalide pleine d’éclat, et bien sûr Jeanne Balibar, en Roxane provocante à souhait dans d’improbables tenues sexy. Mounir Margoum (Acomat) et Adama Diop (Osmin), forts en présence mais inégalement convaincants, complètent une distribution qui donne l’impression d’être trop peu dirigée. Semblant livrés à eux-même, les comédiens un rien cabots font des numéros qui ne prennent pas toujours. On n’entend assez mal le texte, encore moins ses enjeux.

Alors qu’on aime le traitement de choc qu’opère Castorf sur les classiques dont il livre toujours des interprétations très libres et irrévérencieuses, on trouve ce dernier travail plutôt anecdotique et presque conventionnel. Plus que la passion, c’est l’ennui qu’a suscité cette adaptation de Bajazet tant la pièce semble partir en fumée.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Mise en scène, Frank Castorf
Avec Jeanne Balibar, Jean-Damien Barbin, Adama Diop, Mounir Margoum, Claire Sermonne, une caméra live
Textes, Jean Racine, Antonin Artaud
Scénographie, Aleksandar Denic
Costumes, Adriana Braga Peretzki
Musique, William Minke
Vidéo, Andreas Deinert
Lumières, Lothar Baumgarte
Assistante à la mise en scène, Hanna Lasserre
Production Théâtre Vidy-Lausanne ; MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny)
Coproduction ExtraPôle Sud-PACA ; Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence) avec le soutien de la Friche la Belle de Mai (Marseille) ; Théâtre National de Strasbourg ; Maillon – Théâtre de Strasbourg – Scène européenne ; Tandem scène nationale (Arras-Douai) ; Bonlieu scène nationale Annecy ; TNA – Teatro Cervantes – Teatro Nacional Argentino (Buenos Aires) ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny) ; Festival d’Automne à Paris
Ce spectacle est soutenu par le projet PEPS dans le cadre du programme Européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020.
Avec le soutien de l’Adami
Spectacle créé le 30 octobre 2019 au Théâtre de Vidy-Lausanne
En partenariat avec France Inter

Durée : 4 heures (avec un entracte)

Création en octobre 2019 au Théâtre Vidy-Lausanne
Première française
20.11 – 22.11.2019 Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence (FR) 

28.11 – 29.11.2019 TANDEM scène nationale, Douai (FR)
4.12 – 14.12.2019 MC93, Bobigny (FR) dans le cadre du Festival d’Automne à Paris (FR)
Mercredi 4 décembre, 19h
Vendredi 6 décembre, 20h
Samedi 7 décembre, 18h
Dimanche 8 décembre, 16h
Mardi 10 décembre, 19h
Mercredi 11 décembre, 19h
Jeudi 12 décembre, 19h
Vendredi 13 décembre, 20h
Samedi 14 décembre, 18h

17.01 – 18.01.2020 Teatros del Canal, Madrid (ES)
12.02 – 13.02.2020 La Comédie de Valence (FR)
19.02 – 21.02.2020 Bonlieu scène nationale Annecy (FR)
27.02 – 28.02.2020 ERT Fondazione – Teatro Stabile Pubblico Regionale, Modène (IT)
12.06 – 13.06.2020 Teatro Municipal do Porto (PT)
19.06 – 20.06.2020 Teatro Nacional Donna Maria II, Lisbonne (PT)

4 novembre 2019/par Christophe Candoni
Partager cet entrée
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur Pinterest
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
1 réponse
  1. GRANDCLAUDE
    GRANDCLAUDE dit :
    20 novembre 2019 à 23 h 01 min

    Le spectacle le plus nul qu’il m’ait été donné de voir depuis 40 ans et pourtant j’aime le théâtre contemporain, mais cette mise en scène est tellement datée.Il faisait ça dans les années 70/80. Subir les fantasme de ce vieux con de Frank Castorf pendant 4 heures, c’est insupportable. En plus il n’a rien compris à Racine qui est un théâtre tragique et la il donne dans le grand guignol. C’est n’importe quoi, c’est du foutage de gueule dommage pour les acteurs qui sont sans doute excellents mais il leur fait faire n’importe quoi. Je déconseille absolument. Payez vous un bon resto avec l’argent que vous pourriez mettre dans cette daube.

    Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 13000 spectacles référencés

On vous invite au spectacle, soyez les premiers informés !

Vérifiez votre boîte de réception ou vos indésirables afin de confirmer votre abonnement.

Dans le moteur de recherche de sceneweb, plus de 13000 spectacles référencés

  • À la une
  • Les critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • les interviews
  • En bref
  • Thèmes
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Théâtre musical
    • Cirque
    • Marionnettes
    • Jeune public
  • Best Off
  • Avignon 2022

Commentaires récents

  • François+Donato dans Bienvenue sous le dôme à fictions
  • Daviet-Wipf dans 289 danseurs et danseuses de 12 Ballets de France unissent leurs voix pour défendre la permanence de leurs emplois
  • Dessus chantal dans 289 danseurs et danseuses de 12 Ballets de France unissent leurs voix pour défendre la permanence de leurs emplois
  • La rédaction dans Mickaël Délis matraque la norme de la virilité
  • Régnier-Ledieu dans Mickaël Délis matraque la norme de la virilité

Étiquettes

#SDP Angelin Preljocaj Anne Teresa De Keersmaeker Avignon bio biographie Boris Charmatz cirque Comédie Française Coronavirus Covid 19 critique Danse David Bobee David Lescot durée Fabrice Melquiot festival Festival d'Avignon Festival d'Avignon 2017 histoire interview Ivo van Hove jeune public marionnettes molière nomination Off Olivier Py opéra Pascal Rambert Pierre Notte politique Portraits prix Robin Renucci Romeo Castellucci Shakespeare Stanislas Nordey Tchekhov Thomas Jolly théâtre Victor Hugo Wajdi Mouawad william shakespeare
© Sceneweb | Agence Digitale et Design : Limbus Studio - Maintenance Wordpress
  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Contact
Faire défiler vers le haut

Ce site utilise des cookies. En continuant à naviguer sur le site, vous acceptez notre utilisation des cookies.

OKSavoir plus

Cookies et paramètres de confidentialité



Comment nous utilisons les cookies

Nous pouvons demander que les cookies soient mis en place sur votre appareil. Nous utilisons des cookies pour nous faire savoir quand vous visitez nos sites Web, comment vous interagissez avec nous, pour enrichir votre expérience utilisateur, et pour personnaliser votre relation avec notre site Web.

Cliquez sur les différentes rubriques de la catégorie pour en savoir plus. Vous pouvez également modifier certaines de vos préférences. Notez que le blocage de certains types de cookies peut avoir une incidence sur votre expérience sur nos sites Web et les services que nous sommes en mesure d’offrir.

Cookies Web Essentiels

Ces cookies sont strictement nécessaires pour vous délivrer les services disponibles sur notre site et pour utiliser certaines de ses fonctionnalités.

Du fait que ces cookies sont absolument nécessaires au bon rendu du site, les refuser aura un impact sur la façon dont il fonctionne. Vous pouvez toujours bloquer ou effacer les cookies via les options de votre navigateur et forcer leur blocage sur ce site. Mais le message vous demandant de les accepter/refuser reviendra à chaque nouvelle visite sur notre site.

Nous respectons votre choix de refuser les cookies mais pour éviter de vous le demander à chaque page laissez nous en utiliser un pour mémoriser ce choix. Vous êtes libre de revenir sur ce choix quand vous voulez et le modifier pour améliorer votre expérience de navigation. Si vous refusez les cookies nous retirerons tous ceux issus de ce domaine.

Nous vous fournissons une liste de cookies déposés sur votre ordinateur via notre domaine, vous pouvez ainsi voir ce qui y est stocké. Pour des raisons de sécurité nous ne pouvons montrer ou afficher les cookies externes d’autres domaines. Ceux-ci sont accessibles via les options de votre navigateur.

Cookies Google Analytics

Ces cookies collectent des informations de manière compilée pour nous aider à comprendre comment notre site est utilisé et combien son performantes nos actions marketing, ou pour nous aider à personnaliser notre site afin d’améliorer votre expérience de navigation.

Si vous ne souhaitez pas que votre visite soit pistée sur notre site vous pouvez bloquer ce pistage dans votre navigateur ici :

Autres services externes

Nous utilisons également différents services externes comme Google Webfonts, Google Maps, autres hébergeurs de vidéo. Depuis que ces FAI sont susceptibles de collecter des données personnelles comme votre adresse IP nous vous permettons de les bloquer ici. merci de prendre conscience que cela peut hautement réduire certaines fonctionnalités de notre site. Les changement seront appliqués après rechargement de la page.

Réglages des polices Google :

Réglages Google Map :

Réglages reCAPTCHA :

Intégrations de vidéo Vimeo et Youtube :

Autres cookies

Les cookies suivants sont également requis - Vous pouvez choisir d’autoriser leur utilisation :

Politique de Confidentialité

Vous pouvez lire plus de détails à propos des cookies et des paramètres de confidentialité sur notre Page Mentions Légales.

Politique de confidentialité
Accept settingsHide notification only