De Villeurbanne à Strasbourg, de Lille à Montpellier, de Marseille à Rouen, de Martigues à Suresnes, de Poitiers à Besançon, de Pau à Nîmes : voici nos 20 têtes d’affiche de la rentrée pour ce mois de janvier 2025 !
Stéphanie Aflalo dans Partout le feu, au CENTQUATRE-PARIS dans le cadre du festival Les Singulier·es, du 15 au 18 janvier
Seule en scène, Stéphanie Aflalo incarne une militante écologiste et embrasse le flux incandescent des mots jetés sur le papier par Hélène Laurain dans Partout le feu, roman haletant qui charrie rage et colère face à la catastrophe climatique.
Pour plonger au cœur des activismes contemporains et saisir l’urgence qui les guide, Hélène Laurain a écrit ce premier roman en vers libres, sans ponctuation. Texte rageur porté par une langue brute et rythmique, Partout le feu est mis en scène par Hubert Colas et incarné par la comédienne et performeuse hors-pair, dont le public du CENTQUATRE-PARIS a pu découvrir les Récréations philosophiques, sous formes de conférences décalées et ludiques, en 2024.
Jean Daniel (JD) Broussé dans Runation de Ben Duke, au Théâtre des Abbesses, Paris, du 21 au 25 janvier
Ben Duke, l’ambassadeur de la danse-théâtre dans le monde anglophone, propose une vision contemporaine et très originale des classiques. Après ses adaptations remarquées de Shakespeare et de Dickens, il choisit aujourd’hui Médée, en concevant les actions et les relations du point de vue du personnage féminin qui peut reprendre le contrôle de sa propre histoire dans l’histoire.
Jean-Daniel (JD) a étudié l’histoire et la littérature à l’université Bordeaux III et à l’UCL Londres avant de rejoindre le Centre National des Arts du Cirque de Londres. Il a collaboré avec les plus grandes compagnies de cirque contemporain britanniques et françaises, dont la Barely Methodical Troupe, Superfan, la compagnie Bestia et la compagnie Gratte-Ciel. En 2016, en collaboration avec Nikki Rummer, il a créé le spectacle Knot, plusieurs fois primé. La pratique personnelle et les intérêts de JD se situent à la croisée du clown, de la narration, du théâtre, du cabaret, de la danse et de la performance. (le) Pain, son premier spectacle solo sur le fait de grandir en tant que queer dans la boulangerie familiale, a été présenté au Mime Festival en 2022.
Judith Chemla dans Le Procès de Jeanne, création au Théâtre Saint-Louis de Pau le 17 janvier, puis en tournée
Près de six siècles après sa mort sur le bûcher à Rouen, la Pucelle d’Orléans continue de déchaîner les passions. Sa destinée est simple, sublime, mais énigmatique. Les minutes de son procès sont une leçon politique et spirituelle autant qu’une œuvre littéraire. « Le fruit du génie d’une jeune femme analphabète qui, seule à la barre, déjoue les pièges des hommes d’église et de Loi qui l’accusent. Comment restituer l’expérience spirituelle dans sa dimension artistique, sans la superstition ? »
C’est le défi que se sont lancés la comédienne Judith Chemla et le metteur en scène Yves Beaunesne, avec cette histoire aussi mythique que mystique. « Offrir à partir d’un procès ce qui va devenir une forme d’oratorio, nécessite un balancement quasi imperceptible entre la parole et l’histoire, entre l’histoire et le sens, entre le sens et la musique. » Ils font appel au talentueux Camille Rocailleux pour écrire cette partition et honorer le livret signé par la dramaturge Marion Bernède. Un texte historique, une comédienne ardente, six musiciens en live, une scénographie audacieuse et des projections vidéo.
Agathe Charnet met en scène Nous étions la forêt à Théâtre Ouvert, Paris, du 13 au 25 janvier
Nous étions la forêt est une fresque musicale du jeune XXIème siècle pour six comédien.nes qui interroge par la parole, la fiction participative et la chanson la façon dont la vulnérabilité des écosystèmes forestiers face à la catastrophe climatique raconte nos sociétés contemporaines et nos propres rapports à l’épuisement des / de nos ressources. Elle est écrite à l’issue d’une année de récolte de parole et de résidences dramaturgiques en immersion en milieu forestier effectuées en train et vélo en France et en Europe.
Agathe Charnet partage sa vie entre le jeu, l’écriture, la mise en scène, la dramaturgie. Elle est co-directrice artistique avec Lillah Vial de la compagnie La Vie Grande, basée au Havre.
Yvan Clédat et Coco Petitpierre mettent en scène Le Carnaval de Venise, à la Scène nationale Les 2 Scènes, Besançon, les 22 et 23 janvier, puis en tournée
« Le carnaval de Venise (la fête) a été relancé très récemment, et de ces réactivations touristiques et kitch nous avons retenu le foisonnement des éléments de mercerie : dentelles, rubans nacrés, glands dorés. Il nous a plu de convoquer toutes ces matières pour venir les déposer sur une multitude de sphères de toutes tailles, un peu comme une réduction anamorphosée du carnaval », expliquent Yvan Clédat et Coco Petitpierre.
Couple d’artistes fusionnel, Yvan Clédat et Coco Petitpierre se sont rencontrés en 1986. Ils sont sculpteurs, performeurs, metteurs en scène et chorégraphes. Investissant indifféremment l’espace d’exposition ou celui de la scène, ils sont les auteurs d’une œuvre aux formes multiples dans laquelle le corps est toujours transformé et mis en mouvement. Ils inventent les « sculptures à activer », œuvres qu’ils habitent et font vivre lors de performances silencieuses. Leur spectacles, chorégraphiques et plastiques, mettent en scène des mondes rêvés et poétiques où les corps des interprètes se métamorphosent. Leurs créations sont présentées en France et dans une quinzaine de pays.
Virginie Colemyn dans À cheval sur le dos des oiseaux de Céline Delbecq, au TNP de Villeurbanne, du 10 au 23 janvier
À 47 ans, Carine Bielen vit seule avec son fils, Logan. Depuis toute petite, elle a été stigmatisée par une société qui la qualifie d’« arriérée », de « handicapée ». Une heure durant, au fil d’un monologue intime et puissant, elle suspend son quotidien morose. Le texte, lauréat des Journées de Lyon des Autrices et Auteurs de Théâtre, est publié aux éditions Lansman.
Pour interpréter cette héroïne sans filtre, c’est la comédienne Virginie Colemyn, dont le jeu marie précision et virtuosité, tragique et comique, qui rend compte de la vitalité du personnage et laisse transparaître sa vulnérabilité tout humaine.
Antonio Cuenca Ruiz met en scène Così fan tutti revisité par l’ensemble Miroirs Etendus, au Tandem Scène nationale, Arras, le 18 janvier, puis au Théâtre de l’Athénée, Paris, du 27 janvier au 9 février
L’ensemble Miroirs Etendus s’est fait une spécialité de la création d’opéras d’aujourd’hui et de la relecture des grands chefs-d’œuvre. Avec le metteur en scène Antonio Cuenca Ruiz, ils revisitent cette fois-ci Così fan tutte (« c’est ce qu’elles font toutes ») de Mozart.
Après l’obtention d’un diplôme en Arts de la scène à l’École normale supérieure de Lyon, Antonio Cuenca Ruiz s’engage comme dramaturge à la Monnaie de Bruxelles jusqu’en 2019. En parallèle de ses activités à la Monnaie, il collabore avec d’autres metteurs en scène, en particulier Peter Sellars, qu’il retrouve à l’Opéra Garnier, en assurant la dramaturgie de Castor et Pollux de Jean-Philippe Rameau.
Maïra de Oliveira Aggio dans Macacada, étude d’une singe brésilienne, au Théâtre des Salins, Martigues, dans le cadre de La Biennale Internationale des Arts du Cirque – Marseille & Région Sud 2025, les 23 et 24 janvier, puis en tournée
Macacada est bien plus qu’un spectacle. C’est une expérience sensorielle en trois actes. Maïra de Oliveira Aggio l’a créé après la lecture de la nouvelle de Franz Kafka, Rapport pour une académie, qui raconte l’histoire d’un singe devenu homme. Devant une assemblée de savants, il explique comment il a intégré la société humaine en acquérant ses codes.
Maïra de Oliveira Aggio est une artiste-chercheuse brésilienne. Installée depuis treize ans en Europe, elle revendique toujours son appartenance viscérale à la région du nord-est du Brésil où elle a grandi (Salvador, Bahia). Macacada est son premier spectacle solo. Il est porté par l’association Antigone, collectif de soutien aux pièces créées par des femmes dans le spectacle vivant.
Jeanne Desoubeaux met en scène Orlando de Haendel, au Théâtre du Châtelet, Paris, du 23 janvier au 2 février
Inspiré du poème épique de L’Arioste, Orlando est un opéra moderne. Moderne au XVIIIe siècle, parce qu’Haendel, le plus italien des compositeurs anglais, en fait une tragédie heureuse en s’émancipant des codes de l’opera seria. Moderne au XXIe siècle, parce que cette histoire d’amour, réinterrogée en 2025 par Jeanne Desoubeaux, met en intrigue les assignations genrées. Chanté à sa création en 1733 par le plus célèbre des castrats londoniens, Senesino, Orlando est aujourd’hui interprété par la mezzo-soprano Katarina Bradić, accompagnée par l’orchestre Les Talens Lyriques, sous la direction de Christophe Rousset.
Formée à la musique, à la danse, au théâtre et aux études littéraires entre Caen et Paris, Jeanne Desoubeaux fonde la compagnie Maurice et les autres en 2015. Elle joue au théâtre comme comédienne sous la direction de Bernard Sobel, Hugo Roux, Myriam Marzouki, Valérian Guillaume. Depuis 2022, elle est artiste associée à La vie brève – Théâtre de l’Aquarium de Paris.
Eric Elmosnino dans Le Misanthrope de Molière, mise en scène de Georges Lavaudant, à la Cité européenne du théâtre – Domaine d’O, Montpellier, du 24 au 29 janvier
« Comédie sociale, étude de caractères, pièce à thèse, Le Misanthrope déploie un éventail de réflexions tout à fait passionnantes qui aujourd’hui encore – et particulièrement dans nos cercles artistiques –, touche juste, dévoilant l’hypocrisie et les mensonges de nos relations apaisées. Sincérité exagérée et psychorigide, folie de la passion amoureuse d’Alceste », explique Georges Lavaudant qui a confié le rôle d’Alceste à Eric Elmosnino.
Le comédien a débuté sa carrière au théâtre avec Jean-Pierre Vincent, aux Amandiers de Nanterre. À sa sortie du Conservatoire, il jouera Molière, Musset, puis Shakespeare avec Laurent Pelly, ou Tchekhov avec Alain Françon. Après avoir joué ces dernières années des comédies dans le théâtre privé, il revient au classique dans le théâtre public.
Marilyne Fontaine dans Phèdre de Racine, mise en scène de Robin Renucci, à La Criée – Théâtre National de Marseille, du 8 au 12 janvier
Robin Renucci reprend le chef-d’oeuvre de Racine qui dit un combat entre désir et transgression, poussé par la violence des sentiments qui animent Phèdre, la plus touchante et la plus mémorable victime de la passion.
Pour cette nouvelle version, les interprètes évoluent dans un espace scénique frontal, sans rien cacher de leurs états d’âme. Sur un plateau incandescent, ils font vibrer avec limpidité les alexandrins raciniens dans toutes leur poésie et leur beauté funeste.
Marilyne Fontaine est diplômée du Conservatoire de Montpellier et du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris où elle a suivi les cours de Daniel Mesguich, Dominique Valadié et Alain Françon. Actrice fidèle de Robin Renucci, elle incarne le rôle-titre de la pièce Mademoiselle Julie d’August Strindberg en 2013 et Hermione dans Andromaque de Racine en 2022.
Nanyadji Ka-Gara dans Pistes de Penda Diouf, au Théâtre du Nord, Lille, du 22 au 25 janvier
L’autrice Penda Diouf prend le prétexte de l’autofiction et de sa réflexion sur la notion de courage pour révéler la grande histoire oubliée de la Namibie. En creux du récit de son road trip en solitaire dans ce pays du sud de l’Afrique, ce sont bien les exactions de la colonisation allemande qui se dessinent.
Un seul en scène qu’incarne l’artiste Nanyadji Ka-Gara. Née à N’Djamena, Nanyadji Ka-Gara s’est très tôt prise de passion pour les arts notamment le théâtre, la danse et la photographie, ce qui la conduit à se former au conservatoire de théâtre de Poitiers et par la suite à l’ESTBA (École supérieure du Théâtre de Bordeaux en Aquitaine). En parallèle, elle intègre la troupe de danses africaines traditionnelles et de percussions Djembé Sacré, dirigée par Valérie Chauvet et Omar Diop.
Abou Lagraa chorégraphie Carmen pour les danseurs du ballet de l’Opéra de Tunis, au Festival Suresnes Cités Danse, les 25 et 26 janvier, puis en tournée.
« Pour moi, le personnage de Carmen n’est pas qu’un corps fantasmé, désiré par les hommes. Elle représente surtout la liberté. Et si, dans la version de Georges Bizet, sa liberté entraîne sa mort, il m’est insupportable d’accepter le féminicide de Carmen. Hommes et femmes sont égaux, libres et solidaires. Nous sommes tous·tes Carmen. Dans un univers poétique nimbé de mes origines et perceptions orientales, je veux transposer et réinventer non pas ‘une’ Carmen, mais ‘des’ Carmen. Au travers de mon langage chorégraphique, le corps de ballet du Théâtre de l’Opéra de Tunis fait jaillir les figures du double de la ‘Carmencita’, avec désir, sensualité et vitalité », explique Abou Lagraa.
De formation classique et contemporaine, codirecteur de la compagnie La Baraka (fondée en 1997), Abou Lagraa nourrit un mouvement hybride d’une vitalité enracinée dans ses origines algériennes. Avec plus d’une trentaine de pièces à son répertoire, il creuse une voie originale et ciselée entre contemporain et hip-hop.
Laureline Le Bris-Cep met en scène Miss Camping, à L’Étoile du Nord, Paris, du 14 au 16 janvier
Alice et Marilou reconstituent les souvenirs des vacances de leurs 16 ans, en camping au bord de l’océan. Elles se rappellent comme ce séjour représentait la promesse de tous les possibles, leur détermination à devenir les reines de l’été, leur obsession de conquêtes amoureuses. Miss Camping est une exploration du désir chez les adolescent·e·s quand celui-ci est brouillé par l’assimilation des logiques sexistes. Un condensé des premières fois qui interroge la question des limites et du curseur de la gravité dans les rites de passages.
Laureline Le Bris-Cep se forme au CEPIT du Conservatoire de Cergy-Pontoise, au conservatoire du 5e arrondissement de Paris avec Bruno Wacrenier, puis à l’ERAC (promo 2014). Reste(s), sa première création en tant que metteuse en scène, est produite par la Friche Belle de Mai à Marseille. Elle codirige le Grand Cerf Bleu depuis 2015.
Arnold Mensah dans Insomniaques de Karima El Kharraze et Lou Simon, au CDN de Normandie-Rouen, du 14 au 17 janvier
Que s’est-il passé à Rouen le 9 juin 1940 ? Insomniaques mène l’enquête sur les traces d’un massacre de tirailleur et de civils noirs dont la mémoire s’est perdue. Trois interprètes explorent au plateau la façon dont l’Histoire s’écrit et est occultée. Les fantômes ne nous laisseront pas dormir tant que nous ne leur aurons pas fait de la place.
Arnold Mensah a commencé le théâtre avec l’association Théâtre en Herbe avec Yves et Michèle Lebras à Plaisir dans les Yvelines de 2002 à 2008. En 2018, il devient titulaire du Diplôme National Supérieur Professionnel de Comédien au terme de trois ans de cursus à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Bretagne. Depuis sa sortie, il joue notamment avec les compagnies Lumière d’Août, Les Chiens Andalous, Avant l’Averse (théâtre d’objets), Aïe Aïe Aïe (Théâtre plastique), ainsi que Le Grain sur les spectacles Sables (2019) ou encore Habités (2022).
Christiane Millet dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de Johanny Bert, au Théâtre de l’Atelier, Paris, à partir du 15 janvier
« S’il y a bien un auteur avec qui j’ai l’impression de dialoguer alors qu’il n’est plus de ce monde, c’est bien Jean-Luc Lagarce. Rien de spirituel, mais une forme de proximité et un intérêt sans cesse renouvelé pour un parcours d’artiste, d’auteur et de directeur de compagnie à Besançon », explique le metteur en scène Johanny Bert.
Pour incarner la mère aux côtés de Vincent Dedienne, il a choisi Christiane Millet. Depuis ses débuts en 1976, sous la direction de Jacques Baillon dans Le paradoxe sur le comédien, l’actrice a travaillé avec Stuart Seide, Luc Bondy, Xavier Durringer ou Marion Bierry. Elle a aussi participé à de nombreux films, tant pour le cinéma que pour la télévision, notamment au Goût des autres d’Agnès Jaoui.
Rocío Molina présente La Trilogie pour guitares au Théâtre de Nîmes, dans le cadre du Festival Flamenco, le 12 janvier
Chorégraphe incontournable de la scène flamenca et nouvelle artiste associée du Théâtre de Nîmes, Rocío Molina est reconnue à l’international comme l’une des meilleures danseuses de notre époque. Sa Trilogía sobre la guitarra, elle l’a conçue comme une étude approfondie de la guitare, instrument phare du flamenco. Trois pièces, créées sur trois années et présentées ici en une seule et même journée, pour mettre à l’honneur el toque.
Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina a inventé son propre langage, fondé sur la tradition réinventée du flamenco. Radicalement libre, elle combine dans ses pièces virtuosité technique, recherche contemporaine et risque conceptuel. N’hésitant pas à tisser des alliances avec d’autres disciplines et artistes, ses chorégraphies sont des événements scéniques uniques qui s’inspirent d’idées et de formes culturelles allant du cinéma à la littérature, en passant par la philosophie et la peinture. Créatrice infatigable, Rocío Molina est née à Malaga en 1984. Elle commence à danser à l’âge de trois ans et esquisse ses premières chorégraphies à sept ans. À 17 ans, elle obtient son diplôme avec mention au Conservatoire royal de danse de Madrid et fait partie de la troupe des compagnies professionnelles qui effectuent des tournées internationales.
Anna Mouglalis dans Phèdre de Racine, mise en scène d’Anne-Laure Liégeois, en résidence au META – CDN Poitiers, du 13 au 29 janvier, puis en tournée
Grande amatrice de littérature, la metteuse en scène Anne-Laure Liégeois aime tout autant travailler le répertoire classique que les textes contemporains. Phèdre est une pièce qui l’a accompagnée à toutes les étapes de son parcours : c’est avec toute son histoire de femme qu’elle interroge la figure de Phèdre, interprétée par Anna Mouglalis, et du désir féminin, qu’elle interroge l’amour, tentant une fois encore de répondre à la question : c’est quoi cet amour-là ?
« Par le hasard des programmes scolaires j’ai eu à lire Phèdre à presque toutes les étapes de mon parcours. Je connais cette pièce à la fois comme un souvenir d’enfance, de l’adolescence, et de la jeune femme que j’ai été. Du coup, ce grand rôle m’interroge à double titre : il interroge la femme que je suis, mais aussi les femmes que j’ai été, et la formation que j’ai reçue via ce chef-d’œuvre. Car on est aussi formé pour la vie par les personnages de fiction qui nous ont émus ou impressionnés. Aujourd’hui comme hier, monter Phèdre c’est inviter le spectateur à s’interroger sur l’idée qu’il se fait des grandes figures féminines léguées par la tradition, qu’il s’agisse de la princesse de Clèves, de Madame Bovary ou de Lol V. Stein », explique Anne-Laure Liégeois.
Laure Werckmann dans Croire aux fauves de Nastassja Martin, au TJP CDN Strasbourg, du 11 au 16 janvier
Comme chez le peintre Pierre Soulages où du noir jaillit la lumière, Laure Werckmann plonge en solo dans les ténèbres de l’autobiographie de Nastassja Martin, Croire aux fauves. L’anthropologue y raconte sa métamorphose après avoir été mordue au visage par un ours, au Kamtchatka. Suivant le fil de cette réparation, entremêlant les temps et les traces que forment ses souvenirs, la comédienne crée un espace neuf à partir de ces écrits, ces recherches et ces rêves.
Laure Werckmann fait ses débuts au Théâtre du Peuple de Bussang. Elle y joue dans les mises en scène de Philippe Berling. Elle poursuit sa route au sein du collectif d’acteurs – La compagnie d’Edvin(e) – dirigé par Eric Ruf. En 2022, elle met en scène la troupe Avenir du Théâtre National de Strasbourg dans une adaptation de Changer : Méthode d’Edouard Louis.
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