La rédaction vous présente ses meilleurs vœux pour cette année 2023, qui s’annonce une nouvelle fois riche sur les planches. Voici une sélection de 20 artistes qui vont faire l’actualité pendant ce mois de janvier, au cours duquel plus de 200 créations vont voir le jour sur l’ensemble du territoire.
Lucie Berelowitsch met en scène Les géants de la montagne de Pirandello -création au TnBa
Ce n’est pas dans son théâtre, au CDN de Vire Le Préau, qu’elle créée son spectacle, mais chez Catherine Marnas à Bordeaux. En 2015, quelques mois après la révolution de la place Maïdan à Kiev, Lucie Berelowitsch créait une version d’Antigone (accueillie au TnBA en 2020) dans laquelle les Dakh Daughters jouaient le chœur.
Les liens d’amitié forts entre la metteuse en scène et l’Ukraine ont pris, avec l’invasion russe, une forme d’urgence. Elle a été l’une des premières artistes en France à se mobiliser pour acceuillir des artistes ukrainien.ne.s dont les Dakh Daughters.
Suliane Brahim dans Oncle Vania, mise en scène de Galin Stoev au ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie
Retour au première plan pour la sociétaire de la Comédie-Française qui n’était plus montée sur les planches depuis 2021. La voici dans l’un des spectacles de la décentralisation le plus attendu de cette rentrée.
Autour de Sébastien Eveno et Suliane Brahim, Galin Stoev, le directeur du ThéâtredelaCité réunit également deux sociétaires honoraires de la Comédie-Française, Catherine Ferran et Andrzej Seweryn.
Emilie Capliez met en scène Des femmes qui nagent de Pauline Peyrade à La Comédie de Colmar
Catherine Deneuve, Marilyn Monroe, Romy Schneider, Delphine Seyrig… Hommage sororal aux actrices mythiques, aux stars de cinéma, Des femmes qui nagent nous renvoie le reflet de femmes puissantes et multiples, créatrices de leur vie autant que de leur art.
Elles sont plus d’une centaine à traverser cet ambitieux projet d’écriture mené par Pauline Peyrade, autrice associée à la Comédie de Colmar. De Gena Rowlands à Karidja Touré, en passant par Adèle Haenel et Chantal Akerman, actrices et réalisatrices composent ce portrait d’une femme aux mille facettes, aux mille regards, qui se fragmente tout au long du spectacle, à travers des témoignages et des scènes de films cultes.
Emilie Charriot met en scène Un sentiment de vie de Claudine Galea au TNS avec Valérie Dréville
Émilie Charriot, actrice et metteure en scène, a connu un succès international dès 2014 avec la création de King Kong Théorie de Virginie Despentes. Au Théâtre Vidy – Lausanne, elle met en scène, entre autre, Passion simple de Annie Erneaux (2019) et Outrage au public de Peter Handke (2020).
Passionnée par l’art du jeu, qui est au centre de son travail, elle rencontre ici Valérie Dréville, actrice associée au TNS dans cette pièce de Claudine Galea qui trace ici un chemin sensible entre passé et présent, elle qui a grandi entre un père né en Algérie, militaire ayant participé à la Seconde Guerre mondiale, à l’Indochine et une mère française et anticolonialiste.
Simon Delétang met en scène La Mort de Danton de Büchner avec la troupe de la Comédie-Française
Après Anéantis de Sarah Kane au Studio-Théâtre, le nouveau directeur du CDN de Lorient et ancien directeur du Théâtre du Peuple à Bussang choisit La Mort de Danton de Büchner pour sa première mise en scène Salle Richelieu, une entrée au répertoire. Il retrouve pour l’occasion Loïc Corber dans le rôle de Georges Danton, avec lequel il a monté cet été Hamlet à Bussang.
Fresque extrêmement documentée, La Mort de Danton peint une génération d’hommes et de femmes engagés dans un combat social qui causera leur perte. Simon Delétang situe sa mise en scène dans une esthétique XVIIIe siècle où les ors de la royauté resplendissent toujours. Un espace unique évolutif permet de suivre les dix-sept artistes au plateau dans les nombreux lieux où se joue le destin de Danton, ce jouisseur de la vie, fervent opposant à la Terreur de Robespierre.
Anaïs de Faria dans Puisque c’est comme ça je vais faire un opéra toute seule de Claire Diterzi au CentQuatreParis dans le cadre du festival Les Singulier·es
Créé en 2022 au festival Odyssées en Yvelines du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, il s’agit de la première pièce de Claire Diterzi créé à destination du jeune public. Un opéra pour une interprète, l’excellente Anaïs de Faria, ce spectacle met subtilement la musique à portée d’enfant.
La soprano partage sur le ton de la confidence la colère, la révolte de son héroïne dont le prénom russe promet à lui seul un voyage. Celui-ci sera immobile, de même que bien des épopées que nous avons tous vécues ces derniers temps.
Françoise Gillard fête les 50 ans de carrière d’Alain Souchon à la Comédie-Française
D’année en année, ses chansons sont devenues des standards, et lorsqu’on interroge l’auteur-interprète sur le phénomène d’une telle œuvre, à la fois atemporelle et ancrée dans son temps, il répond: « Tout simplement, j’écoute, je regarde ».
Souchon solitaire mélancolique ou Souchon nonchalant, Souchon si féminin et dandy séducteur, cet éternel adolescent pétri de doutes savoure ses succès à l’écart de la frénésie consumériste. Son parcours unique de flâneur charismatique irrigue cette Ballade conçue et mise en scène par Françoise Gillard: « J’ai désiré réunir un plateau inter-générationnel, précise-t-elle, composé de six comédiennes de la Troupe, accompagnées par deux musiciens et une musicienne. Je me suis rendu compte que tout le monde avait en tête une des chansons de Souchon, souvent rattachée à un moment de vie. Ce qui me touche le plus dans sa personnalité, c’est d’avoir ainsi traversé les époques, l’air de rien…»
Leïla Ka à Suresnes Cités Danse
Leïla Ka débute son parcours par les danses urbaines qu’elle croise rapidement avec d’autres influences. Interprète de Maguy Marin dans la célèbre pièce May B, elle tire de cette expérience une théâtralité dansée qu’elle intègre à sa recherche chorégraphique. Son écriture a été découverte par le public en 2018 dans un premier solo : Pode Ser, primé cinq fois à l’international et joué plus de 100 fois depuis sa création.
A Suresnes Cités Danse, elle présente ce solo ainsi que C’est toi qu’on adore, un duo malmené par une force imaginaire prend place. Et Se faire la belle, dans lequel elle apparaît enracinée puis, d’un coup, ballotée par ses pulsions sur une partition électro enveloppante.
Mehdi Kerkouche ouvre Suresnes Cités Danse avec Portrait
Il succède en ce début d’année à Mourad Merzouki à la tête du CCN de Créteil. Et il présente au Théâtre de Surenes, Portrait, sa nouvelle création. Il a choisi le sujet de l’héritage familial comme matière chorégraphique pour cette pièce avec neufs danseurs.
Ce Portrait, aux allures d’exploration entre l’image du cadre et les liens qu’on nous impose, offre une réponse empreinte de nostalgie et d’émotions à la question de l’héritage familial.
Isabelle Lafon dans Je pars sans moi au Théâtre de la Colline
Après le cycle Les Insoumises présenté en 2016, Vues Lumière en 2019 et Les Imprudents créé en 2022, Isabelle Lafon poursuit son compagnonnage à La Colline avec cette création.
Avec Je pars sans moi, Isabelle Lafon et la comédienne Johanna Korthal Altes tissent le fil de nos « folies » singulières, de nos voix intérieures pour tenter d’approcher ces moments de désarrois mentaux plus ou moins aigus, plus ou moins longs, susceptibles de tous nous concerner. Accepter avec fragilité de voir le lointain dans le proche. Laisser un vent de folie souffler jusqu’à nous bousculer.
Frédéric Leidgens met en scène Un d’après Le Roman d’un être de Bernard Noël aux Célestins puis joue dans Fin de Partie au Théâtre de l’Atelier.
Formé à l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg, Frédéric Leidgens, se partage entre la Belgique, son pays natal et la France. De Daniel Emilfork à Stanislas Nordey en passant par Wajdi Mouawad ou Julien Gosselin. En 2012, après plusieurs ouvrages consacrés à des artistes plasticiens, Bernard Noël publie Le Roman d’un être, série de onze discussions partagées, d’avril 1985 à février 1996, avec Roman Opalka.
Comme le fit à une autre époque Alberto Giacometti avec son ami Jean Genet, le peintre franco-polonais ouvrit son atelier à Bernard Noël, revenant avec lui sur le projet qui l’occupa les 45 dernières années de sa vie : peindre des suites de chiffres blancs (sur des toiles à fond noir, puis de plus en plus clair), afin de fixer le mouvement des minutes, des secondes.
Radouan Leflahi dans Dom Juan ou le festin de Pierre de Molière dans la mise en scène de David Bobée au Théâtre du Nord.
Radouan Leflahi croise la première fois David Bobée au Conservatoire Régional de Rouen. En 2012, il participe à la création Roméo et Juliette de William Shakespeare. L’année suivante, ils se retrouvent pour la création de Lucrèce Borgia de Victor Hugo, puis dans Fées et il incarne Peer Gynt en 2017.
En ce début d’année, il sera donc Dom Juan. Après Roméo et Juliette, Lucrèce Borgia, Hamlet ou Peer Gynt, David Bobée poursuit son travail de revisitation des grandes figures littéraires et historiques afin d’écouter ce qu’elles ont encore à nous apprendre.
Les filles de Simone : Claire Fretel, Tiphaine Gentilleau et Chloé Olivères mettent en scène Derrière le hublot se cache parfois du linge au Théâtre du Rond-Point.
Les Filles de Simone étaient attendues au tournant. Après le carton de leurs deux dernières pièces C’est (un peu) compliqué d’être l’origine du monde et Les secrets d’un gainage efficace (qui ont chacun tourné plusieurs années), leur dernière création était attendue de pied ferme. Depuis 2015 le collectif composé de Claire Fretel, Tiphaine Gentilleau et Chloé Olivères décortiquent avec humour et culot les nombreuses discriminations dont sont victimes les femmes.
Après avoir exploré le thème de la maternité dans leur première pièce, puis évoqué les injonctions qui pèsent sur les corps des femmes, le collectif se penche désormais sur le couple : comment la vie conjugale hétérosexuelle et parentale est-elle, encore aujourd’hui, empreinte d’inégalités ?
Marie Levavasseur met en scène L’Affolement des biches – création au Théâtre d’Angoulême.
S’adressant depuis plus de vingt ans à la jeunesse, l’autrice-metteuse en scène Marie Levavasseur crée pour la première fois un spectacle destiné aux adultes, pour évoquer, avec sa fantaisie et son humour habituels, l’impact familial et la nécessité de se relier lors de la disparition de l’un de ses membres.
L’Affolement des biches s’inscrit dans la lignée des oeuvres qui interrogent la famille à l’heure où une crise soudaine, un événement imprévu, fait vaciller les équilibres. Ce sujet n’a de cesse d’inspirer les artistes – cinéastes en tête, et l’on pense immédiatement à Arnaud Desplechin ou André Téchiné. Pour cette première pièce écrite et mise en scène à destination de tous (à partir de 14 ans), Marie Levavasseur rassemble époux, enfants, conjoints et petite-fille autour de la grand-mère morte subitement.
Gaël Leveugle dans Un homme à l’Echangeur et Les lettres d’amour de la religieuse portugaise au Théâtre Dunois.
Il a fondé avec Renaud Chauré la compagnie Ultima Necat. Dans Un homme, Gaël Leveugle part d’une nouvelle de Charles Bukowski pour développer une riche et singulière poétique du déséquilibre. Une partition où corps, lumière, musique et texte participent tous d’une même chute qui est aussi une fête.
Seul en scène, Gaël Leveugle trouve dans Les Lettres d’amour d’une religieuse portugaise une matière inattendue pour déployer une singulière poétique de l’extase, du débordement. À rebours de tout naturalisme, il ouvre un fascinant chemin au cœur de l’un des premiers textes à décrire les mouvements d’une psyché féminine.
Julie Ménard – Deux textes de l’autrice à l’affiche au Rond-Point et au Théâtre de l’Union à Limoges.
Julie Ménard est autrice, comédienne et metteuse en scène. Elle est membre du collectif lacavale qui mêle théâtre et documentaire, ensemble ils mettent en scène des créations comme Pavillon Noir pour le collectif Os’o.
Maëlle Poésy met en scène Inoxydables au Rond-Point. Elle est choisie par le Département de la Seine-Saint-Denis et ses théâtres partenaires pour leur nouvelle commande d’un texte jeune public Glovie mis en scène d’Aurélie Van Den Daele.
Edouard Montoute dans L’amour médecin de Molière, une mise en scène de Jean-Louis Martinelli au Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence
Retour au premier plan de Jean-Louis Martinelli, l’ancien directeur des Amandiers de Nanterre. Tout l’esprit farcesque de Molière condensé dans une comédie-ballet moderne et musicale, avec Edouard Montoute et une troupe de jeunes acteurs costumés par Christian Lacroix.
Le comédien guyanais revient au théâtre. Attiré par la comédie, il est admis en Classe libre au Cours Florent et apparaît pour la première fois à l’écran en 1990 dans Jean Galmot, aventurier, un film dont l’action se déroule en Guyane française. Au théâtre, il a beaucoup travaillé avec Xavier Durringer.
Fanny Soriano invitée d’honneur de la Bienne des arts du cirque de Marseille
Depuis 2005, Fanny Soriano développe avec sa compagnie Libertivore un langage circassien très chorégraphique, où l’Homme se révèle dans son rapport à la nature.
Après le triptyque consacré à la nature composé de Hêtre (2015), Phasmes (2017) et Fractales (2019), Fanny Soriano démarre un nouveau cycle de spectacles autour des relations humaines avec Éther (2021) et Brame (2022).
Ces cinq pièces seront jouées durant la BIAC, à Marseille, au Village Chapiteaux, au ZEF, à la Criée, à Cavaillon, à Eygalières, à Vitrolles, à Château-Arnoux, à Briançon, et jusqu’au Musée Fernand Léger à Biot. Ensemble,« Sur la route de Fanny », découvrons l’univers singulier de cette talentueuse autrice et metteuse en scène de cirque internationalement reconnue.
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