20 têtes d’affiche pour 20 parcours d’artistes en ce début d’année 2019 dans le théâtre, la danse, l’opéra et le cirque. Éclectisme, diversité, découverte, curiosité seront cette année encore les mots d’ordre de la ligne éditoriale de sceneweb. Nous vous présentons nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Isabelle Adjani dans Opening Night, mise en scène de Cyril Teste
Librement inspiré du scénario du film de John Cassavetes, Opening Night représente le soir de la première d’un spectacle. C’est l’instant magique de la “nuit” où tout va “s’ouvrir”, où les acteurs et le public vont se rencontrer pour la première fois.
Après le succès de sa lecture de la correspondance entre Albert Camus et Maria Casarès l’été dernier, partagée avec Lambert Wilson, Isabelle Adjani est de retour sur scène. Création le 22 février 2019 au Théâtre de Namur puis une grande tournée en France.
Emmanuelle Bercot dans Face à Face de Bergman, mise en scène de Léonard Matton
Après Dîner en ville de Christine Angot dans la mise en scène Richard Brunel, la comédienne et réalisatrice de cinéma Emmanuelle Bercot incarne une psychiatre dans cette pièce d’Ingmar Bergman mise en scène par Léonard Matton. Elle est créée aux Plateaux Sauvages à partir du 7 janvier pour quelques représentations avant une série plus longue au Théâtre de l’Atelier dès le 16 janvier .
Rachida Brakni dans J’ai pris mon père sur mes épaules, mise en scène d’Arnaud Meunier
Librement inspiré de L’Enéide de Virgile, J’ai pris mon père sur mes épaules conte le périple désespéré et comique d’un père mourant d’un cancer accompagné de son fils vers le Far West européen, le Portugal.
Rachida Brakni retrouve Arnaud Meunier, le directeur de la Comédie de Saint-Etienne qui l’avait mise en scène dans Je crois en un seul Dieu de Stefano Massini. Ici elle partage l’affiche avec Philippe Torreton, Vincent Garanger, Maurin Ollès… Une commande d’écriture passée par la Comédie de Saint-Etienne à Fabrice Melquiot, l’un des auteurs français contemporains les plus joués et traduits dans le monde.
Stéphanie d’Oustrac dans Les Troyens, mise en scène de Dmitri Tcherniakov
En 2017, elle a été Carmen au Festival d’Aix dans la mise en scène de Dmitri Tcherniakov. Elle retrouve le metteur en russe pour une nouvelle version des Troyens à l’Opéra Bastille, dans le rôle de Cassandre pour cette nouvelle version de l’opéra de Berlioz qui marque les 30 ans de l’ouverture de la salle.
Un spectacle de plus de 5 heures, sous la direction musicale de Philippe Jordan avec l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra national de Paris.
Gerty Dambury dans La Radio des bonnes nouvelles au Tarmac
L’été dernier au Festival d’Avignon dans le cadre de un feuilleton de l’été, Mesdames, messieurs et le reste du monde, présenté tous les midis dans les jardins Cecanno au Festival d’Avignon, David Bobée a consacré un épisode à la cérémonie des Molières. On se souvient du discours de Gerty Dambury pour une cérémonie des Molières non genrée et non raciste.
Elle présente au Tarmac, La Radio des bonnes nouvelles les 22 et 23 janvier. Gerty Dambury se joue des temps et des lieux, mêle les citations historiques et les blagues potaches, les spots publicitaires et les discours politiques et convoque sur scène Théroigne de Méricourt, Louise Michel, Angela Davis, Gerty Archimède, Ida Wells-Barnett, Claudia Jones…
Anne Teresa De Keersmaeker chorégraphie Les Concertos Brandebourgeois de Bach
Le Festival d’Automne 2018 lui a consacré un long portrait, en présentant ses chorégraphies les plus marquantes de sa carrière. L’Opéra national de Paris programme la création de l’année de la chorégraphe belge, Les Six concertos brandebourgeois, à Garnier à partir du 8 mars.
« Pour moi, la musique de Bach porte en elle comme nulle autre le mouvement, la danse, et parvient à associer l’abstraction extrême avec une dimension concrète, physique et même transcendante, peut‑être précisément pour cette raison. »
Julie Deliquet met en scène Fanny et Alexandre à la Comédie-Française
Son Vania d’après Oncle Vania d’Anton Tchekhov au Vieux-Colombier avec la troupe de la Comédie-Française en 2016 a été un véritable succès.
Eric Ruf, l’Administrateur du Français confie à la metteuse en scène la scène de la salle Richelieu pour y mettre en scène le scénario de Ingmar Bergman, Fanny et Alexandre dès le 9 février.
« Je peux exister sans faire de films, mais je ne peux pas exister sans faire de théâtre », disait Ingmar Bergman qui entre aujourd’hui au Répertoire, l’année du centième anniversaire de sa naissance. Si on connaît le cinéaste, on sait moins qu’il fut aussi un immense homme de théâtre.
Marina Foïs dans Mes Idoles de Christophe Honoré
Jean-Luc Lagarce, Bernard-Marie Koltès, Serge Daney, Cyril Collard, Jacques Demy sont réunis sur scène grâce à Christophe Honoré. Et pour interpréter Hervé Guibert, Christophe Honoré a choisi Marina Foïs. Elle est incisive et drôle, comme l’était le romancier. Elle est remarquable dans un monologue sur la mort de Michel Foucault, un texte magnifique sur l’agonie.
Christophe Honoré convoque ces fantômes dans un lieu interlope, une station de RER désaffectée, lieu propice à la drague et à la pratique du sexe en plein air, comme dans les années 80 pour cette génération d’homosexuels avant que ne fleurissent les établissements gay à Paris. La pièce créée à Vidy-Lausanne en septembre, après une première tournée en France arrive à l’Odéon le 11 janvier.
Véronique Gens dans Les Troyens, mise en scène de Dmitri Tcherniakov
La soprano française s’est faite connaitre sur la scène baroque pendant plus d’une décennie, et si elle est aujourd’hui considérée comme l’une des meilleures interprètes de Mozart, elle participe au retour des Troyens de Belioz à l’Opéra Bastille pour le 30e anniversaire de l’inauguration du bâtiment à partir du 25 janvier.
Elle interprétera le rôle d’Hécube dans l’épisode de La guerre de Troie.
Marco Goecke pour une création pour le Ballet de l’Opéra de Paris
Une création de Marco Goecke figure au cœur du premier spectacle de l’année du Ballet de l’Opéra de Paris (avec Faun de Sidi Larbi Cherkaoui et The Rain de Pontus Lidberg) à partir du 5 février à Garnier.
Chorégraphe résident au Ballet de Stuttgart puis au Nederlands Dans Theater, l’Allemand Marco Goecke définit son travail comme un rêve éveillé. Son langage chorégraphique se distingue par son avant‑gardisme et son inventivité.
Jiri Kylian crée Under a Day pour le Ballet de l’Opéra de Lyon
Jiri Kylian, le chorégraphe suédois fait mouche. Under a Day créé pour le Ballet de l’Opéra de Lyon est une réussite.
Inger est parti d’une chanson interprétée par Nina Simone Be my husband. A partir de là il tresse des histoires de couple -et autant de pas de deux. Surtout il déploie un sens de l’espace en occupant le plateau recourbé et en multipliant les entrées et sorties. Le ballet a été créé en avril à Lyon, il est présenté les 31 janvier, 1 et 2 février à l’Opéra de Lille.
Angélica Liddell met en scène The scarlet letter
Avec la liberté de ton et la folle provocation dont elle est coutumière, Angélica Liddell impose dans The scarlet letter un propos qui prend à rebrousse-poil le combat féministe qui agite notre époque post-Weinstein dont elle conteste fermement le néopuritanisme.
La pièce a été donnée en première française au CDN d’Orléans et arrive à La Colline à partir du 10 janvier.
Chantal Loïal ouvre Suresnes cités danse avec Cercle égal demi cercle au carré
La chorégraphe qui dirige la compagnie Difé Kako et le Festival Le mois Kreyol qui met à l’honneur les langues et cultures créoles ouvre l’édition 2019 de Suresnes cités danse.
Avec cette production ambitieuse pour dix danseurs et cinq musiciens, la chorégraphe d’origine guadeloupéenne entend revisiter à sa façon le quadrille, danse de cour importée au XVIIIe siècle par les colons aux Antilles et en Guyane, qui fut à l’origine des danses créoles. Elle met en miroir leurs déplacements en rond et en carré avec ceux de danseurs hip hop.
Déborah Lukumuena dans Anguille sous roche d’après le roman d’Ali Zamir
Déborah Lukumuena, jeune comédienne dont le talent tout neuf lui a valu en 2017 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour le film Divines incarne la vibrante Anguille dans cette mise en scène de Guillaume Bardot à partir du 10 janvier au TGP à Saint-Denis.
Anguille sous roche est un miracle littéraire : son auteur, Ali Zamir, jeune écrivain comorien inconnu, reçoit, pour cet ouvrage, le Prix Senghor du premier roman francophone et francophile 2016 et la Mention Spéciale du jury du Prix Wepler 2016.
Benjamin Millepied et Bach Studies (Part 2) en première mondiale
Le chorégraphe est de retour en France pour une création au Théâtre des Champs-Elysées à partir du 29 janvier. Il associe des mouvements issus de sa pièce Bach Studies (Part 1) et juxtapose la musique du célèbre compositeur avec celle de David Lang, pour creuser davantage la technique des contrepoints, fugues et canons, qu’il applique à sa chorégraphie.
Avec des costumes imaginés par un collaborateur de longue date, Alessandro Sartori, Bach Studies traduit magistralement la musique du célèbre compositeur par le mouvement.
Thomas Ostermeier, livre sa version française de Retour à Reims
Thomas Ostermeier livre, en français, sa version de Retour à Reims, 10 ans après la parution du célèbre essai de Didier Eribon à l’Espace Cardin du Théâtre de la Ville à partir du 11 janvier. Dans un studio, une actrice enregistre le commentaire d’un documentaire, qui se déroule en direct. Jeu et film se superposent pour révéler au mieux les angles sombres de la société d’aujourd’hui, comme les mécanismes d’exclusion, la disparition de la classe ouvrière.
Irène Jacob joue le rôle d’une comédienne engagée pour en enregistrer la voix off et apporte aussi ses interrogations réagissant aux questions posées par Didier Eribon.
Alban Richard et Fix Me sur la musique d’Arnaud Rebotini
Changement total de registre pour Alban Richard. Après les ballades médiévales de Nombrer les étoiles, voilà qu’avec Fix Me le chorégraphe à la tête du CCN de Caen en Normandie s’intéresse à une tout autre énergie sonore, celle de prêches d’évangélistes américaines, de discours politiques et de chansons de hip hop féministes.
Construite sur la structure d’une symphonie classique, cette création pour quatre danseurs interroge à nouveau les rapports structurels entre musique et danse mais cette fois en dialogue avec les synthés vibrants et les boites à rythme énergiques d’Arnaud Rebotini, figure emblématique de la scène électro française (créateur de la BO du film 120 battements par minute). Le spectacle créé en octobre à Caen est en tournée et passe par Chaillot.
Falk Richter et I am Europe
L’auteur et metteur en scène allemand est artiste associé au Théâtre de National de Strasbourg. Il y crée à partir du 15 janvier, I an Europe et réunit huit femmes et hommes européens – performeurs, acteurs, danseurs – qui proviennent de différents pays.
Il interroge l’état émotionnel dans lequel se trouve l’Europe aujourd’hui par le prisme du vécu des interprètes, leurs expériences, mais aussi les histoires de leurs parents. Dans ce spectacle qui mêle théâtre, danse, vidéo et musique, une génération s’interroge sur les bouleversements politiques et idéologiques qui secouent l’Union européenne. De quel monde venons-nous et dans quel état voulons-nous le transmettre ?
En février, il présentera à l’Odéon, Am Königsweg [Sur la voie royale], la pièce de la Prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek sur Donald Trump. Cette mise en scène lui a valu le titre de metteur en scène de l’année 2018 décerné par un jury de 43 critiques de théâtre issus d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse.
Emmanuelle Vo-Dinh et Cocagne
Cocagne est la nouvelle création d’Emmanuelle Vo-Dinh, directrice du Phare, Centre Chorégraphique National du Havre. La pièce créée en novembre à Dieppe sera présentée à partir du 14 février à Chaillot.
Neuf hommes et femmes composent et recomposent de grandes fresques vivantes, dans une frontalité qui appelle notre regard.
Traversée par une succession de paysages où l’émotion est maîtresse, cette communauté dansante nous renvoie des «images», devenues étrangement familières dans notre quotidien.
En posant un regard sur leurs natures, nous tentons un acte poétique de mise à distance, sans occulter la dimension politique que ces images soulèvent. Avec Cocagne, le «réel» d’une situation bascule vers un espace fantasmé. Les larmes se fondent en rire et la joie succède à la colère…
Mélissa Von Vepy et Noir M1
Mélissa Von Vepy est une artiste multiple et inclassable. Noir M1 est un hommage aérien à la pièce maudite de Shakespeare Macbeth, à sa folie, à sa passion, au théâtre, à ses superstitions, à ses mystères et à ses croyances. La pièce sera créée à Aix au Théâtre du Bois de l’Aune, puis présentée au 104 à Paris.
Une mise en lumière des métiers de l’ombre, de cette « boîte noire » qui contient une densité d’air singulière, suspendue, où se déploie la création et l’imaginaire.
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