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La Vita Nuova : le rituel mécanique de Romeo Castellucci

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre
Stephan Glagla

Photo Stephan Glagla

Le metteur en scène italien transforme la Grande Halle de la Villette en un immense garage souterrain, lieu d’une cérémonie ritualisée. Une proposition qui restera davantage en mémoire pour sa plastique que pour son propos.

Romeo Castellucci est un homme de mise en scène, mais aussi d’installation. A maintes reprises, il s’est servi de la Grande Halle de la Villette comme d’un immense terrain de jeu pour orchestrer un sublime ballet de poudre d’os au rythme du Sacre du Printemps ou secouer le public avec les six accidents grandeur nature de son Metope del Partenone. On l’avait même vu, quelques mois plus tôt, avec Uso umano di esseri umani, organiser une troublante procession humaine lors du Kunstenfestivaldesarts scandée par la Lingua Generalissima que la Socìetas Raffaello Sanzio développe depuis 30 ans.

Cette fois, les anciens abattoirs ont pris la forme d’un immense garage souterrain. Sous une lumière blafarde, trônent une trentaine de véhicules, tous recouverts d’un drap blanc. L’image est saisissante, spectaculaire, de celles qui restent longtemps en mémoire. Elle place les spectateurs, invités à rester debout sur des gradins spartiates, dans un état proche de la sidération. Soudain, un premier homme apparaît. Vêtu d’une combinaison blanche, il a l’allure d’un mécanicien qui s’occuperait des véhicules en attente. Bientôt, il revêt une toge, avant d’être rejoint par une troupe de quatre autres hommes. Sons de cloches faisant foi, ils ont, tour à tour, l’allure de bergers qui viendraient garder un troupeau de moutons, de prêtres ou de fidèles sectaires prêts à entamer un rituel sacrificiel.

Comme toujours chez Romeo Castellucci, la performance est riche de symboles. Enfermés dans des gestes ritualisés, qu’ils semblent obligés d’accomplir, les membres du quintette n’ont que peu d’espace de liberté. Leur gestuelle est démonstrative, appuyée, presque mécanique. Leur attitude paraît guidée par des us et coutumes des temps anciens, mais aussi par la musique de Scott Gibbons aux sonorités plurielles – des chants d’oiseaux, le cri d’un corbeau, des klaxons de voiture et, toujours, un bruit de fond industriel. Les uns se révèlent consubstantiels aux autres, s’impliquant et se transformant, jusqu’à profiter de l’énergie du lieu dont on a la sensation qu’il est, lui-même, à l’origine des sons.

Comme souvent, le metteur en scène italien s’est adjoint les services de sa soeur, Claudia, chargée de compléter le discours plastique avec un propos textuel. Dans une langue simple, elle décline une « parabole de la voiture renversée », entame une comparaison entre l’artiste et l’artisan, et décortique la notion de liberté qui serait, à l’en croire, liée à un lieu, et non à un quelconque état d’esprit. Quoi qu’un peu réducteur et redondant, cet apport permet d’éclairer le travail de son frère qui se révèle, à son échelle, moins fascinant et transcendant que ce à quoi il avait pu nous habituer. Exceptions faites de l’image d’ouverture et de celle du corbeau, sa proposition ne subjugue pas, à l’inverse de tant d’autres de ses spectacles, par sa beauté esthétique, et reste prisonnière d’une certaine fadeur, une fois la sidération première consommée. Reste, alors, le discours, que d’aucuns pourront trouver de courte vue. Façon de dire que cette Vita Nuova restera en mémoire sans doute moins longtemps que d’autres productions castellucciennes.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

La Vita Nuova
Conception et mise en scène Romeo Castellucci
Texte Claudia Castellucci
Musique Scott Gibbons
Avec Sedrick Amisi Matala, Abdoulay Djire, Siegfried Eyidi Dikongo, Olivier Kalambayi Mutshita, Mbaye Thiongane
Décor Istvan Zimmermann, Giovanna Amoroso – Plastikart studio
Réalisation des costumes Grazia Bagnaresi
Directeur technique Paola Villani
Régisseur plateau Andrei Benchea
Technicien lumières Andrea Sanson
Technicien du son Nicola Ratti
Photographe de scène Stefan Glagla
Images vidéo Luca Mattei
Assistant à la mise en scène Filippo Ferraresi

Production Socìetas (Cesena)
Coproduction Bozar, Center For Fine Arts (Bruxelles) ; Kanal-Centre Pompidou (Bruxelles) ; La Villette – Grande Halle (Paris)
Coréalisation La Villette – Grande Halle (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Spectacle créé le 28 novembre 2018 à Kanal-Centre Pompidou (Bruxelles)
L’activité de Societas est soutenue par le Ministero dei beni e attività culturali, Regione Emilia Romagna et Comune di Cesena

Durée : 50 min

Festival d’Automne à Paris
La Villette – Grande Halle
du 19 au 24 novembre

20 novembre 2019/par Vincent Bouquet
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