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Les FC Bergman donnent un JR de haute volée

Coup de coeur, Les critiques, Paris, Théâtre

Après Le Pays de Nod, le talentueux collectif anversois revient à La Villette et confirme le génie de son univers riche d’inspiration créatrice en adaptant JR et signant quatre heures de vertige théâtral sur fond de crise boursière et morale.

Depuis déjà dix ans, chacune des créations proposées par les FC Bergman fait état d’un monde sous le signe du chaos. Les lieux dans lesquels elles se placent, les êtres qui les peuplent, tous sont en proie à la menace d’une soudaine déliquescence, une déréliction inévitable qui invitent à se débattre contre l’adversité. Il pèse sans lourdeur quelque chose de fatal et d’absurde, d’inventif et de fantaisiste dans cette atmosphère trouble et inquiétante.

Chronique et satire du New York des années 1970, la matière énorme que propose le roman post-moderne américain de William Gaddis aux artistes qui décident de l’adapter au théâtre est d’une folle densité. Elle dépeint un monde sens dessus dessous, où règne une insatiable avidité matérialisée d’une manière tout à fait adéquate et stimulante par les forces d’une troupe pléthorique et les moyens conséquents des trois prestigieux théâtres flamands réunis (le Toneelhuis, le KVS et le Ntgent) pour réaliser une production ambitieuse et démesurée à la hauteur de son propos.

La grandeur inouïe du geste commence par sa scénographie. On sait que le décor est un acteur principal dans les spectacles des FC Bergman. Celui-ci est une immense tour sur quatre étages entièrement modulables où se multiplient les lieux et les situations comme les points de vue pour les apercevoir puisque la structure est encadrée par le public disposé en quadri-frontal. Quantité de pièces (chambres, salons, bureaux de travail, rame de métro, salle de classe ou de bistro, de musée, sauna…) coexistent et font se télescoper espace public et sphère privée. Peu importe son emplacement, le spectateur suit l’ensemble soit de visu soit indirectement par la projection des scènes filmées en direct.

Belles ou trash, ces images croquent un monde dominé par la fièvre du pouvoir et de la possession. Au centre : la figure peu innocente d’un pré-ado, collégien de onze ans, qui découvre à l’occasion d’une sortie pédagogique la valeur trouble des choses et de l’argent qui n’est rien d’autre qu’un jeu mais qui gouverne le monde. Cynique décomplexé, il commence par s’offrir une action puis va bouleverser tout le système.

Sur un rythme affolé – une panique généralisée mais scéniquement très contrôlée – les acteurs, figurants, techniciens, cameramen…, tous gravitent quasiment sans temps morts la structure monumentale. Les scènes s’enchaînent à vive allure ou se jouent simultanément. Le travail très bien conçu et réalisé ne laisse aucune place à l’approximation. Il est d’une précision et d’une invention constantes. Les différents nœuds dramatiques qui irriguent l’intrigue complexe ne sont pas toujours limpides mais cela fonce. On y suit des personnages fascinants, aux destins variés et singuliers, de vulgaires magnats de la finance hurleurs et joueurs de golfs cravatés mais aussi des outsiders, des personnalités fragiles et attachantes en quête de sens et d’existence. Gibbs, auteur en panne d’idées mais totalement illuminé ou Bast, compositeur naïvement déterminé à vivre de sa musique au mépris de la fortune. Au début, celui-ci est engagé par l’ironie du sort à monter une adaptation cheap de L’Or du Rhin de Richard Wagner, fable capitaliste s’il en est, dont le magique prologue aux accents ascendants résonnent sur l’empire. Ces deux personnages sont génialement campés par Jan Bijvoet et Oscar van Rompay. Tous les comédiens hissent le jeu à un niveau d’excellence et mettent tout en oeuvre pour dompter ce spectacle démesuré, à la fois passionnant et exténuant.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

JR
Adaptation
FC Bergman Bart Van den Eynde

Production
FC Bergman Toneelhuis

Coproduction
Olympique Dramatique NTGent KVS

Texte
William Gaddis

Mise en scène
Stef Aerts Joé Agemans Thomas Verstraeten Marie Vinck

Avec
Marie Vinck, Thomas Verstraeten, Joé Agemans, Bart Hollanders, Stijn Van Opstal, Geert Van Rampelberg, Oscar Van Rompay, Frank Focketyn, Michael De Cock, Rashif El Kaoui Junior, Mthombeni Ella-June, Henrard Imke, Mol Jan Bijvoet, Anne-Laure Vandeputte

Conception son
Senjan Jansen

Conception costumes
Joëlle Meerbergen

Soutenue par
De Neef Milieu en Chemiegroep

Durée 4h

22-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
24-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
25-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
27-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
28-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
29-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
30-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
31-03-2018
Toneelhuis – op locatie in Antwerpen
05-06-2018
NTGent – Op locatie in Gent
06-06-2018
NTGent – Op locatie in Gent
07-06-2018
NTGent – Op locatie in Gent
07-06-2018
NTGent – Op locatie in Gent
08-06-2018
NTGent – Op locatie in Gent
09-06-2018
NTGent – Op locatie in Gent
16-06-2018
Holland Festival – Amsterdam
17-06-2018
Holland Festival – Amsterdam
18-06-2018
Holland Festival – Amsterdam
12-04-2019
La Villette – Parijs (FR)
13-04-2019
La Villette – Parijs (FR)
14-04-2019
La Villette – Parijs (FR)
15-04-2019
La Villette – Parijs (FR)
16-04-2019
La Villette – Parijs (FR)

13 avril 2019/par Christophe Candoni
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