Claire Aveline
Claire Aveline, formée à l’école du Théâtre national de Strasbourg, fait ses débuts à la fin des années 80 avec Jacques Lassalle, son professeur puis elle croise la route de Jean-Claude Fall, Bernard Sobel, Antoine Caubet…Lorsque Stéphane Braunschweig prend la direction du TNS, elle intègre la troupe permanence. On la retrouve cette semaine dans Les Gardiennes sur la scène du Théâtre des Quartiers d’Ivry dans la première grande création de son directeur, Nasser Djemaï, auteur, et metteur en scène.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Bien sûr, beaucoup d’appréhension et beaucoup d’excitation. Comment l’assemblée va recevoir ce qu’on lui a préparé ?
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je m’échauffe le corps et la voix le matin et je prépare les cadeaux et les mots doux de première. Toute ma journée est tournée vers le soir. J’arrive très tôt au théâtre.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
C’est différent pour chaque spectacle. Pour Les Gardiennes, il me faudra être d’humeur joyeuse et légère.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Je ne me le suis jamais dit, ça s’est fait!
Premier bide ?
Je ne m’en rappelle plus!
Première ovation ?
Le Triomphe de l’Amour de Marivaux en 1979, dans un ravissant théâtre à l’italienne de la rue Madame qui n’existe plus, c’est devenu une salle « polyvalente ». Je jouais Phocion, j’ai dû penser que j’y étais pour quelque chose…
Premier fou rire ?
Le mois de Marie de Thomas Bernhard avec Antoine Caubet à la mise en scène et Sylvie Pascaud comme partenaire, dès qu’on commençait à répéter nous étions secouées de rires nerveux. Nous avons continué à jouer au bord du fou rire. Mécanique implacable de l’écriture pour dénoncer le fascisme.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
A 10 ans, La Bohème de Puccini à l’Opéra Comique en compagnie de mon grand-père.
Première mise à nue ?
Au Cours Simon, une des premières auditions, l’impression de tomber dans un trou noir, les mâchoires bloquées, les doigts paralysés et puis la libération, le plaisir, la fluidité, l’espace de tous les possibles.
Première fois sur scène avec une idole ?
Je n’ai jamais eu d’idole mais j’ai rencontré Daniel Emilfork sur les Beckett de Jean-Claude Fall, le spectacle s’appelait Pas-là et puis Maria Casares à deux reprises, dans la Mère et dans Lear avec Bernard Sobel. Deux monstres sacrés.
Première interview ?
En espagnol, pour RFI, je jouais Madame Argante des Acteurs de Bonne Foi mis en scène par Jacques Lassalle au Cloître des Carmes, notre spectacle de sortie de l’École du TNS.
Premier coup de cœur ?
C’est du théâtre comme c’était à prévoir et à espérer de Jan Fabre en 1982 au Théâtre de la Bastille. Le siècle dernier, gravé à vie!
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