Karyll Elgrichi est une fidèle de la troupe de Jean Bellorini qu’elle retrouve cette semaine dans Le Jeu des Ombres de Valère Novarina, que le public du TNP de Villeurbanne va enfin pouvoir découvrir.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
J’ai le trac systématiquement avant de monter sur scène. D’une intensité variable selon les jours. Le trac d’un soir de première est si fort qu’il n’est pas toujours agréable!
Comment passez vous votre journée avant un soir de première ?
J’essaie de faire des choses qui me détendent dès le début de la journée. J’évite de caler des rendez vous. J’aime être seule. Me balader parfois. J’arrive généralement très tôt au théâtre. J’aime marcher sur le plateau quand le théâtre est encore vide. Je contemple la salle de la scène. Début du trac…
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Avant l’entrée public, je marche encore sur le plateau. En costumes cette fois. Je fais quelques exercices de respirations. Ensuite nous nous retrouvons tous pour chanter et se dire merde. Une fois le public dans la salle, avant d’entrer en scène, je fais une petite prière… aux dieux du théâtre et aux anges disparus!
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Il y a eu 2 premières fois. La première, celle où j’ai décidé de m’inscrire à un cours de théâtre. Adolescente après avoir vu Cinéma Paradiso. La deuxième, celle où j’ai décidé que j’en ferai mon métier, toujours adolescente, inscrite dans un cour de théâtre à Nice. Nous jouions tous les week6end. Mon professeur m’avait donné la chance d’interpréter Lis dans Fando et Lis de Fernando Arrabal. Dès les premières représentations en public je savais que c’était ce que je voulais faire. Du théâtre.
Premier bide ?
Pour être tout à fait honnête , j’ai souvent l’impression de faire des bides. Je ne suis pas très douce envers moi même! Parfois je me trompe. Parfois non. Mais un vrai bide, sans nul doute, c’était lors d’une représentation de Paroles gelées d’après François Rabelais, je devais jouer un morceau d’accordéon. J’avais tellement peur, et n’étant pas musicienne, j’ai appuyé sur toutes les notes sauf les bonnes! C’était très très laid!!
Première ovation ?
La création de paroles gelées au TNT a Toulouse. Nous ne savions pas bien comment allait être reçu cet ovni! Les applaudissements étaient dingues. Un parterre de 900 personnes quasiment toutes debout. Magique!
Premier fou rire ?
Malheureusement je ne suis pas une référence… je peux partir très vite dans un fou rire. Mais c’est souvent nerveux…Le premier dont je me souvienne très bien, lors d’une représentation de Tempête sous un crâne d’après les Misérables de Victor Hugo. Un des nos partenaires a eu un énorme trou. Nous étions face à lui. Dos au public. C’était totalement nerveux. Mais je n’étais pas seule à rire ! Je m’en veux encore, au lieu de prendre la parole et de l’aider je me suis mise à rire. La honte…Des fous rire, il y en a quasiment dans tous les spectacles. Et toujours avec la même partenaire, l’une entraînant l’autre… Je n’en suis pas fière…
Premières larmes en tant que spectateur ?
La nuit juste avant les forêts interprété par Denis lavant. J’étais scotchée face à cette prouesse. Et puis le noir se fait dans la salle. Denis Lavant s’avance pour saluer. J’ai fondu en larmes. Je n’arrivais même pas à applaudir. J’ai ressenti la même chose face à Laurent Terzieff dans Florilèges. J’en ai des frissons rien qu’en y pensant.
Première mise à nue ?
J’avais 15 ans. J’étais nouvelle au lycée. Des profs d’anglais avaient organisé un concours de poésie. Nous devions choisir un poème dans cette langue et le dire sur scène devant une partie du lycée. Je me suis inscrite. C’était Funeral blues de W.H . Auden. Vrai premier trac. Vraie première mise à nue
Première fois sur scène avec une idole ?
J’ai eu la chance de jouer avec Gilles Segal dans oncle Vania. Je jouais Sonia. Il jouait Serebriakov. C’était un immense acteur. Un immense souvenir.
Première interview ?
Je crois que c’était pour théâtral magazine. Il n’y a pas si longtemps !
Premier coup de cœur ?
Au théâtre du Soleil, Et soudain les nuits d’éveil d’Arianne Mnouchkine. Une vraie claque !
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