Nouvelle rentrée, nouvelles têtes d’affiches. Voici 20 artistes qui vont faire l’actualité de ce mois de janvier très riche. De Lyon à Nantes, de Saint-Etienne au Mans, de Villeurbanne à Poitiers, de Nantes à Valence. Découvrez leurs visages et leurs spectacles. Toute la rédaction de sceneweb vous présente ses meilleurs voeux pour 2024.
Serge Abatucci dans Moi, Kadhafi de Véronique Kanor à La Scala Paris
Serge Abatucci, comédien, co dirige le centre dramatique Kokolampoe à Saint-Laurent du Maroni en Guyanne, une scène conventionnée et la Cie KS AND CO.
Le texte de Véronique Kanor raconte l’histoire d’un jeune shooté, shooté à Nasser, qui fait l’école militaire, recrute en douce des révolutionnaires et prend le pouvoir, propre-carré, à 27 ans, jouer cet homme-là qui devient le chef d’état que les Occidentaux regardent avec amusement, au début en tous cas : il fait pousser des prairies dans le désert, met son peuple à l’aise, bons salaires, éducation pour tous, santé gratuite… Bref, il redistribue le pétrole et puis : vlan, il dérape ! Et le monde tremble. Il ne faudra pas trop insister sur le pourquoi il dérape. L’Occident n’aime pas qu’on lui dise de quoi il est comptable.
Stéphanie Aflalo présente ses Récréations philosophiques au Festival Les Singulier·es au CentQuatre à Paris
En proposant une approche à la fois sensible et ludique de la philosophie, Stéphanie Aflalo ne conçoit pas un exposé pédagogique mais plutôt un geste théâtral pour éprouver collectivement des positions philosophiques. Ses Récréations philosophiques sont un projet à long terme, conçu comme une exploration en amateur de la pensée de haute voltige, accessible sans prérequis.
Dans Jusqu’à présent personne n’a ouvert mon crâne pour voir s’il y avait un cerveau dedans, elle empoigne une multitude de questions sans réponses, dans un hilarant éloge de la confusion et du non-sens inspiré par la pensée du philosophe Ludwig Wittgenstein.
Également présenté au Théâtre de la Bastille et au CENTQUATRE-PARIS cette saison, le deuxième épisode de la série, L’Amour de l’art, se déplace sur le terrain de l’institution culturelle.
La Chute infinie des soleils de Elemawusi Agbedjidji au Théâtre des Célestins de Lyon
Perdue dans l’océan Indien, l’île Tromelin est au cœur de La Chute infinie des soleils. Comme l’est la mer qui, en 1761, avale et rejette les corps des passagers de l’Utile, lors du naufrage de la frégate française au large de ce bout de terre désertique.
La catastrophe fait de nombreuses victimes, essentiellement parmi les esclaves malgaches que transporte le navire. Une partie d’entre eux parvient à accoster sur l’île. Deux mois plus tard, les marins français repartent sur une embarcation de fortune, et promettent aux esclaves survivants de revenir les chercher. Les secours arrivent 15 ans plus tard…
L’auteur et metteur en scène Elemawusi Agbedjidji revient à cette histoire à travers le récit d’un étudiant qui, ayant fui la guerre, attend de la France son statut de réfugié. Que peut faire l’humain, lorsqu’il se trouve au milieu de nulle part, au bord du néant ? Au centre d’un espace de jeu à l’équilibre instable, deux comédien·nes interrogent notre capacité à rester debout, torse bombé, face à la fatalité.
Les Enchantements de Clémence Attar à Théatre Ouvert à Paris
Clémence Attar est autrice dramaturge et metteuse en scène. Elle intègre en 2020 le département écriture de l’ENSATT sous la direction de Pauline Peyrade et de Marion Aubert.En 2022, elle est lauréate des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre avec son texte Les Enchantements. Elle le met en scène avec Louna Billa.
« Le texte naît avant tout du désir de mettre sur les plateaux une langue qui émane des quartiers populaires, mais qui s’insinue maintenant partout, est reprise dans diverses strates de la société. Elle est re-mâchée, ré-appropriée, régionalisée… Je veux ici célébrer cette langue et travailler son adaptabilité face à toutes les situations : si j’ai besoin d’un mot pour dire quelque chose de précis et qu’il n’existe pas, je l’inventerai. Le texte se veut au plus proche, en re-traduisant toutes ses consonances par le biais de mots écrits presque en phonétique, par la suppression de plusieurs éléments de ponctuation et par l’insertion d’oralités servant de respirations au sein des répliques.»
Jean-Christophe Bleton réunit ses Bêtes de scène – masculin et Bêtes de scène – féminin dans Ne lâchons rien ! à la Maison de la culture de Créteil dans le cadre du festival Faits d’hiver
La compagnie Les Orpailleurs a été créée à l’initiative du chorégraphe et danseur Jean-Christophe Bleton en 1990. Ce troisième volet du triptyque Bêtes de scène propose la rencontre des équipes des deux créations précédentes, Bêtes de scène – masculin et Bêtes de scène – féminin.
Une création en grande dimension pour 14 interprètes. Comme pour les 2 premiers opus, cette création sera centrée sur la question du vieillissement, de l’obsolescence programmée des danseurs et danseuses qui, comme beaucoup d’autres personnes, ont atteint un âge appelé pudiquement «senior». Terme qui, à partir de 50 ans, sonne comme une date de péremption ! Cette fin annoncée, comme une voie de garage, est largement contredite avec humour et dérision dans les 2 premiers opus. Nous persévèrerons dans ce troisième volet dans une vision tonique, optimiste qui met la vie en avant et donne à voir l’expérience et le talent cumulé de ces artistes.
Maya Bösch met en scène Jean-Quentin Châtelain dans Manuel d’exils au T2G à Gennevilliers
Déjà accueillie au T2G, l’artiste suisse Maya Bösch décline ici en langage théâtral le monologue d’un homme en exil, pour nous parler de manière plus vaste encore des tragédies migratoires de tant d’autres femmes et hommes.
Soldat enrôlé de force à 28 ans, Velibor Čolić a fui la Bosnie ravagée par les horreurs de la guerre pour atterrir en 1992 dans un foyer pour réfugié·e·s à Rennes. Pour le sauver, une seule porte de sortie : la poésie. Maya Bösch met en scène avec force et délicatesse le texte dans lequel il se raconte en français, Manuel d’exil – comment réussir son exil en trente-cinq leçons.
Naéma Boudoumi met en scène La solitude des Mues au Théâtre de la Tempête à Paris
Après Daddy Papillon, la folie de l’exil, Naéma Boudoumi et Arnaud Dupont sont de retour à la Tempête avec un récit intime d’une immense poésie pour parler de nos métamorphoses intimes. C’est tout un monde fantastique qui se déploie sur scène, incarné par une circassienne « la bête ». Et si la crise est à tous les étages, sous les feuilles dans la forêt, on aperçoit un rayon de lumière. La jeunesse ignorerait-elle encore son formidable potentiel de régénération ?
Adolescente entichée de culture japonaise, Kiki vit seule avec son père. Pas toujours facile de se lever le matin. Et les humeurs qui font le yoyo, on en fait quoi ? Alors même si tout n’est pas mignon et super kawaï, avec son amie Pastèque, Kiki s’amuse à changer d’apparence et à l’afficher sur les réseaux sociaux. Jusqu’au jour où c’est la crise. Finie l’école, adieu les amis, Kiki se retranche dans sa chambre. Totalement démuni, son père trouve refuge dans la forêt, se tapissant sous les feuilles. Quand une bête lui rend visite…
Lorraine de Sagazan met en scène Le silence (co-écrit avec Guillaume Poix) d’après l’œuvre d’Antonioni au Théâtre du Vieux-Colombier à Paris
Pour sa première création à la Comédie-Française, elle choisit le répertoire cinématographique afin d’explorer en quoi le théâtre peut être le lieu d’expression de l’état intérieur de personnages. Ainsi, il ne s’agit pas ici de l’adaptation d’un scénario, mais d’une pièce originale inspirée de la démarche artistique du cinéaste, depuis la tétralogie autour de « la maladie des sentiments », jusqu’à ses nouvelles et scenarii non réalisés.
Lorraine de Sagazan prend pour fil rouge le désir, le sentiment amoureux et sa dégradation – le film La Nuit en est une des matières sources –, ainsi que le regard et la perception de la vérité – Blow Up offre mille et une variations possibles. Comme dans un long plan séquence, avec une unité de lieu et de temps, les acteurs et les actrices s’emparent de cette matière multiple au sein d’un espace de jeu assorti d’images tournées en direct ou en amont. Ils explorent l’attente, l’absence ou le désir de couples qui se font et se défont en traquant dans les secrets des silences la richesse expressive de leurs paysages intérieurs.
Françoise Dô adapte Reine Pokou de d’après le roman de Véronique Tadjo à la Comédie de Saint-Etienne
Abraha Pokou est une reine, contrainte à quitter son royaume après une guerre de succession. Elle fuit avec ses partisan.nes, mais leur échappée se heurte au redoutable fleuve Comoé. Pour permettre la traversée, les dieux réclament un terrible sacrifice. La reine Pokou accepte alors de tuer son fils unique en le jetant dans les flots pour que son peuple puisse continuer sa route au-delà du fleuve…
L’autrice et metteuse en scène Françoise Dô adapte pour la scène cette légende du XVIIIe siècle, considérée comme l’un des mythes fondateurs de la Côte d’Ivoire. Elle en fait un conte pour la jeunesse, convaincue que les contes sont toujours tragiques, et que c’est pour cela qu’ils font réfléchir et grandir. Au plateau, trois comédiennes racontent, chantent et dansent le périple d‘Abraha Pokou, et donnent à voir la traversée fantastique vécue par la reine et son peuple. Dans une esthétique sobre, forte et radicale, l’évocation de cette figure légendaire, associant la violence à la gloire, le deuil à la survie, ouvre un questionnement radical sur les excès du pouvoir et de la psyché humaine.
Justine Heynemann met en scène Culottées d’après la BD de Pénélope Bagieu au Studio de la Comédie-Française
Pénélope Bagieu a réalisé un casting époustouflant de personnalités aux histoires atypiques, femmes de pouvoir, prix Nobel ou anonymes, dans sa bande-dessinée très vite devenue un best-seller traduit dans une vingtaine de langues.
C’est cette foisonnante diversité que Justine Heynemann adapte ici avec Rachel Arditi dans une sorte de cabaret joyeux. Prix SACD de la mise en scène2019, elle crée des spectacles souvent interdisciplinaires, comme récemment Lenny en hommage à Leonard Bernstein au Théâtre du Rond-Point avec l’orchestre symphonique Divertimento dirigé par Zahia Ziouani, ou la comédie musicale Songe à la douceur au Théâtre Paris-Villette. Elle a pensé cette adaptation de Culottées pour la Comédie-Française, un lieu entre mémoire et innovation,idéal pour faire vivre ce répertoire de femmes. La trentaine de portraits, mini biographies au ton enlevé qui ont l’avantage d’une contextualisation très fluide, inspire une théâtralité ludique.
François Hien met en scène Education nationale au TNP à Villeurbanne
En s’immergeant dans les classes, dans la salle des professeurs ou le bureau de la vie scolaire, les interprètes ont tenté de comprendre les rouages du fonctionnement d’un établissement scolaire aujourd’hui. Après La Crèche : mécanique d’un conflit, présentée en février 2023, cette seconde création de François Hien vient parachever la résidence de L’Harmonie Communale au TNP. Elle engage une réflexion fondamentale sur les conditions et les enjeux de l’enseignement public aujourd’hui.
Sur scène, une véritable classe de lycéens de la métropole participera au spectacle, chaque soir différente. Chaque représentation portera l’espoir d’être une fête, pour les élèves en jeu, pour ceux qui viennent les voir et pour la communauté éducative.
Lionel Hoche chorégraphie Mytho – Olympus au festival Trajectoires du CCN de Nantes
Mytho s’empare des mythologies antiques et contemporaines articulant les origines et leurs avatars dans un bal de présences mixées, floutant les temps et riant du temps… Ses héros et héroïnes, ces archétypes – prétextes à montrer la pluralité du monde et la complémentarité des êtres et des identités, ainsi que leur volatilité possible, leur déséquilibre certain – sont cependant liés par l’absolue nécessité de co-exister.
En 1992, Lionel Hoche fonde la compagnie MéMé BaNjO et présente Prière de tenir la main courante au Festival International de Danse de Cannes. Depuis, Lionel Hoche poursuit son travail chorégraphique en créant pour la compagnie plus de vingt-cinq pièces à ce jour et plus de quatre-vingt-dix pièces pour une trentaine de compagnies.
Bérangère Jannelle met en scène Comme le nageur au fond des mers à la Maison de la culture d’Amiens
Alors qu’il est devenu amnésique, à la suite de la mort accidentelle de sa femme, un homme – ingénieur du son – décide pourtant de la ramener à la vie, et de modifier le passé, en se réfugiant dans l’ile de Milos où ils se sont aimés.
« L’origine du projet vient de mon appétit de fiction, d’inventer des récits d’aujourd’hui » explique Bérangère Jannelle. « Comme le nageur au fond des mers parle de la mort et de la renaissance, de la mythologie et d’aujourd’hui, de la Méditerranée, de la mémoire, la culture et l’identité. Il y est question de fugues et d’histoire d’amour.»
Marc Lainé met en scène En finir avec leur histoire à La Comédie de Valence
Dans Nos paysages mineurs, également présenté à La Comédie, Marc Lainé dépeint la rencontre d’un couple dans le bouillonnement politique qui germa après Mai 1968. Avec En finir avec leur histoire, nous retrouvons Liliane et Paul, 17 ans plus tard, à l’heure du bilan…
Paul, aspirant écrivain issu de la bourgeoisie, et Liliane, jeune prolétaire déterminée et indépendante, se sont rencontré·e·s dans l’effervescence du printemps 1968. Le couple s’est aimé, confronté puis séparé, en décidant pourtant de garder l’enfant que Liliane portait au moment de la rupture. Dix-sept ans après, Liliane et Paul se retrouvent le temps d’une balade nocturne à Paris. Pour le second volet de cette fresque amoureuse, l’auteur et metteur en scène Marc Lainé s’attache à nouveau au dialogue entre cinéma et théâtre. Les deux amant·e·s d’antan, en plan séquence, opèrent une marche immobile à travers les vestiges de leur relation, au moment même où, en 1992, le monde connaît l’effondrement du bloc socialiste. Le temps des retrouvailles sera aussi celui des révélations. Par l’ascension sociale de l’une, le déclassement amer de l’autre, En finir avec leur histoire met à nouveau en exergue l’influence des conditionnements sociaux et des rapports de classe au sein des relations amoureuses… Et nous interroge sur ce que l’on garde de nos utopies lorsque l’expérience de la vie les a épuisées.
Mélanie Leray met en scène Together de Denis Kelly au Théâtre de l’Atelier à Paris
Together est le tout dernier texte de l’auteur à succès britannique Dennis Kelly. Il plonge le spectateur dans l’intimité d’une famille en période de confinement. La COVID-19, qui a précipité le monde dans une paralysie totale durant plusieurs années, a bousculé nos repères sensitifs en introduisant une nouvelle règle qui semblait nous échapper depuis longtemps : la vie en vase clos, le repli individuel dans le micro-espace du domicile familial.
Elle et Lui, deux êtres que tout oppose, s’apprêtent à vivre une situation tout aussi inédite, qu’universelle. Contraints au huis clos durant une période frappée par l’incertitude, leurs ressentiments fusent et s’expriment avec trivialité révélant une redoutable vérité sur les rapports au sein d’un couple. Emmanuelle Bercot sera Elle et Thomas Blanchard sera Lui.
En 2019, Mélanie Leray avait déjà mis en scène un texte de Dennis Kelly, Girls and Boys (au Théâtre du Petit St Martin) avec Constance Dollé. Le spectacle avait reçu le Molière du meilleur seule en scène, le prix Laurent Terzieff du Syndicat de la Critique et le prix J-C Brialy au festival d’Anjou.
Pauline Peyrade dans L’Âge de détruire dans le cadre du temps fort Les Inspirantes aux Quinconces et l’Espal, Scène nationale du Mans
Pauline Peyrade, dramaturge, co-responsable du département Ecriture de l’ENSATT, a reçu le prix Goncourt du premier roman 2023 pour L’Âge de détruire qu’elle adapte et met en scène avec Justine Berthillot.
L’Âge de détruire, c’est un thriller du quotidien, le parcours d’émancipation d’une fille, Elsa, à travers les lieux et les objets qui composent le décor et les témoins silencieux de son histoire.
Justine Berthillot et Pauline Peyrade se retrouvent au plateau pour composer une « lecture-action », forme hybride inspirée de la frontalité de la performance, de l’esthétique de l’installation, du dépouillement de la lecture. Au plus proche de leurs écritures, de la page et du muscle, des gestes et de la littérature, elles portent ensemble l’histoire de la jeune Elsa, victime d’une mère abusive.
Solal Mariotte dans Collages / Ravages au Festival Suresnes Cités Danses
Solal Mariotte découvre la danse par le biais du hip hop et devient un breaker époustouflant. Il se forme ensuite à la danse contemporaine, est interprète pour de grands chorégraphes internationaux mais est aussi un créateur et un artiste touche-à-tout. Cet été il a dansé dans EXIT ABOVE after the tempest d’Anne Teresa de Keersmaeker au Festival d’Avignon.
C’est à un dynamitage de la virilité qu’il s’emploie dans le duo décapant Collages/Ravages, entre danse et théâtre, entre grâce et coup de poing. Pour ce projet, il invite le musicien Jean-Luc Plouvier pour s’ouvrir à un échange pluridisciplinaire et intergénérationnel.
Issam Rachyq-Ahrad dans Ma République et moi Création dans le cadre du Festival Trajectoires à Grasse puis au META – CDN de Poitiers
Le 11 octobre 2019, lors d’une séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, un élu du Rassemblement National a violemment pris à partie une femme voilée qui accompagnait des élèves lors d’une sortie destinée à les sensibiliser aux valeurs de la République.
Son fils de dix ans était à ses côtés. Cette agression verbale fut un déclencheur pour Issam Rachyq-Ahrad, luirappelant sa propre enfance, allant de scènes d’humiliation à sa honte à lui et au silence de sa mère Issam adulte convoque les souvenirs de sa vie quotidienne auprès de sa mère pour sortir de son incompréhension et de son propre préjugé contre ce bout de tissu qu’elle porte.
Se dessine alors peu à peu le portrait sensible d’une mère, qui rend hommage à sa dignité. Porteur d’un théâtre destiné à tous, et notamment à ceux qui s’en sentent éloignés, Issam Rachyq-Ahrad mêle lucidité, humour et tendresse pour parler des relations entre parents et enfants et de la place de chacun au sein de la société.
Pauline Susini met en scène Les consolantes au Théatre 13 – bibliothèque à Paris
En partant des entretiens intimes des témoins du 13 novembre 2015, collectés par l’IHTP (Institut d’histoire du temps présent) et en lien étroit avec le procès, Pauline Susini explore les formes de consolations et de reconstructions intimes et collectives sept ans après les attentats.
La réflexion sur l’archive est le point de départ de l’écriture. Tirée d’une expérience traumatique individuelle, l’archive permet pourtant aussi de mettre l’émotion à distance, et de transmettre les matériaux d’une histoire partagée. Partant d’un travail documentaire, Pauline Susini participe à la fabrique de cette mémoire par le biais d’une fiction théâtrale, dans laquelle les récits mythologiques prennent une grande place. Le titre Les Consolantes est lui-même directement inspiré de la tragédie grecque. Ces grands récits que nous avons en commun peuvent ainsi continuer, sur la scène, leur travail de refondation collective.
Łukasz Twarkowski met en scène Rohtko d’Anka Herbut aux ateliers Berthier de l’Odéon à Paris
En 2004, un tableau de Mark Rothko, “Untitled”, 1956, est vendu par une célèbre galerie d’art new-yorkaise à un couple de collectionneurs pour plus de huit millions de dollars. Sept ans plus tard, on découvre avec horreur qu’il s’agit d’un faux – un “Rohtko”. C’est Pei-Shen Qian, un artiste chinois devenu professeur de maths dans le Queens, qui l’a peint dans son garage, avec quelques autres Pollock et De Kooning. À partir de ce qui est devenu un gigantesque scandale de contrefaçon aux États-Unis, le metteur en scène polonais collaborateur de Krystian Lupa, a imaginé un spectacle total qui débute dans les années soixante, à l’âge d’or du célèbre peintre américain, puis traverse les dernières années de sa vie avant d’arriver aux récentes formes d’art digital et de “crypto-art”.
Łukasz Twarkowski est un metteur en scène, vidéaste et créateur d’installations et de performances multimédias. Ambitieuses et provocantes, ses productions utilisent les nouvelles technologies pour brouiller la frontière entre réel et illusion, et créent des réalités virtuelles où les places de l’acteur et du spectateur sont renégociées.
Bonjour et merci pour ces visages rayonnants, dont beaucoup m’étaient inconnus !
Cordialement et bravo
Bruno