Formé au conservatoire de Meudon, puis au conservatoire de Paris, Serge Avédikian créé sa compagnie Le théâtre de la fenêtre en 1976, puis croise la route de Patrice Chéreau, Claude Régy, Jacques Lassalle et plus récemment celle de Simon Abkarian. Cette semaine, il sera sur la scène du Théâtre des Bouffes du Nord dans Le malade imaginaire, une mise en scène de Tigran Mekhitarian.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oui car c’est l’inédit rencontre avec le public…
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
De façon studieuse et concentrée…
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Je fais des exercices de détente et je chante et puis j’arpentais la scène.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Il y a bien longtemps, lorsque la timidité s’est transformée en expression et envie de partager et d’adresser.
Premier bide ?
J’avais créé une compagnie, « Le théâtre de la fenêtre » à Meudon et on nous a proposé de monter un spectacle pour le festival en pleine air près du château. On a voulu mettre en scène, de façon contemporaine, Les caprices de Marianne de Musset qu’on aimait beaucoup… Mais le spectacle s’est dispersé dans l’espace et les ambitions scénographiques et je crois que le public n’a pas entendu le texte…
Première ovation ?
La Passion selon Pier-Paolo Pasolini de René Kalisky au Théâtre de Chaillot, mise en scène par Albert-André Lheureux
Premier fou rire ?
Lors d’une des représentations de L’heureux stratagème de Marivaux, mise en scène par Jacques Lassalle, au TNS avec André Marcon, Dominique Reymond, Dominique Frot et Claude Degliame
Premières larmes en tant que spectateur, spectatrice ?
Je crois que je n’ai jamais pleuré au théâtre, du moins je ne m’en souviens pas… ému, oui, peut-être aux larmes, mais pleuré ?
Première mise à nue ?
Lors des représentations de Partage de midi de Claudel, avec Marie-Christine Barrault, la scène au cimetière chinois où ils font l’amour pour la première fois et Isée dévirginise Mésa (Claudel)… Nous étions habillés mais totalement nus…
Première fois sur scène avec une idole ?
Ce n’est pas une comédienne ou un comédien qui serait l’idole pour moi, en scène, mais le metteur en scène et il s’agissait de Patrice Chéreau lors du travail du spectacle Les paravents de Jean Genet, aux Amandiers à Nanterre.
Première interview ?
A la télévision, lors de la sortie en salle du film de Michel Drach, Le pull-over rouge, dans l’émission « Vivement dimanche » de Michel Drucker
Premier coup de cœur ?
A la Comédie Française, alors que j’étais jeune élève du Conservatoire d’art dramatique de Meudon, on est allé voir Richard III de Shakespeare, avec dans le rôle, Robert Hirsch, qui rentrait en scène totalement tordu et boiteux, et il y avait du bruit au début du spectacle dans les premiers rangs où quelques personnes s’installaient, il s’est arrêté, s’est redressé rapidement et à dit assez fort, « Lorsque vous aurez terminé, je pourrais continuer »… Un silence exceptionnel s’est abattu brusquement et il a repris sa posture incroyable et son texte et le spectacle a pris son envol… Je me suis dit que le théâtre avait quelque chose d’autre que le cinéma et d’autres art et qu’il se jouait en direct et avec le public …
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