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Clotilde de Bayser

#SDP, Paris, Théâtre

photo Stéphane Lavoué

Clotilde de Bayser entre à la Comédie-Française le 7 mars 1997, pour jouer dans Un Mois à la campagne d’Ivan Tourgueniev. Elle en devient la 509e sociétaire le 1er janvier 2004. Cette saison après avoir interprété Hécube dans Trois fois Ulysse de Claudine Galea, elle retrouve la scène du Vieux-Colombier pour y interpréter La Mère dans Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello, dans la mise en scène de Marina Hands.

Avez vous le trac lors des soirs de première ?
J’ai bien sûr le trac les soirs de première et malheureusement je ne trouve pas qu’il diminue avec les années au contraire ! On apprend à se connaître, à mieux le gérer, mais la peur primaire, physique, de monter sur le plateau et d’aller affronter le regard des autres, la peur de se trouver démunie, ridicule, exposée à tous, sans texte ,comme dans les cauchemars récurrents que font la plupart des acteurs, domine la raison.

Comment passez-vous vos journées un soir de première ?
Je me réveille en général avec la boule au ventre, avant même de réaliser qu’on est le jour j ;le corps réagit avant la tête ! Alors pour éviter d’être malade, j’essaie de m’activer à faire autre chose mais c’est fatigant car le corps et le cerveau ont placé une alerte en nous qui sonne sans cesse…je suis alors soulagée de devoir aller au théâtre assez tôt, souvent pour une dernière répétition fouler un peu le plateau, essayer de me sentir un peu chez moi. Ensuite j’essaie de construire le calme dans ma tempête intérieure. Je ralentis le rythme, je mange pour avoir des forces, et je commence à me préparer. Le temps de maquillage, habillage coiffure, est très important pour moi, c’est le sas qui va me permettre d’écarter les soucis de la vie quotidienne et de me rendre disponible. C’est ce temps là, où je n’évite plus rien, où le temps devient inéluctable, où chaque minute qui se déroule rapproche du plateau que je dois maîtriser, apprivoiser pour maîtriser ma peur.

Avez vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Je n’ai pas vraiment de superstitions mais j’ai mon petit rituel,mes petites habitudes. J’ai toujours mon petit sac avec ma gourde d’eau, mes pastilles à la menthe, un peu de poudre et surtout mon texte ! Contrairement à beaucoup d’acteurs que ça angoisse, moi ça me rassure de le relire juste avant que le spectacle commence, et pendant le spectacle j’aime l’avoir à côté de moi, même si je n’y touche pas. Sur certains spectacles aussi, j’ai besoin de silence et je vais me cacher dans un petit coin dans le noir, derrière le décor.

Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier »
Je suis entrée dans ce métier un peu par hasard. J’ai accompagné une amie de lycée qui voulait prendre des cours de théâtre et envisageait d’en faire son métier. Personnellement je ne connaissais personne dans ce métier et je n’imaginais pas du tout avoir la possibilité d’entrer dans cet univers qui me fascinait de loin. Mais grâce à cette amie j’ai franchi la porte d’un cours, j’ai mis le pied sur un plateau, j’ai vu tous les possibles s’ouvrir devant moi,ma timidité disparaître pour un moment, j’ai été émue, j’ai beaucoup ri et je n’ai plus voulu partir. C’est cette ambiance qui m’a fascinée au début, plus que l’art…c’est devenu beaucoup plus sérieux par la suite évidemment !

Premier bide
Je préparais au Conservatoire une scène de Bérénice de Racine pour les journées de fin d’année et le professeur avait décidé de faire entrer des messagers qui venaient interrompre la scène entre Titus et Bérénice, idée que je trouvais parfaitement juste dans le contexte. Mais n’ayant pas encore l’habitude du public je n’avais pas du tout anticipé ses possibles réactions…et le jour du passage après deux ou trois interventions du messager toute la salle s’est mise à rire et j’ai été complètement décontenancée par cette réaction que je prenais pour une chose hostile et qui n’était qu’un comique de répétition,j’avais occulté dans mon esprit ce que ces interventions avaient de surprenant et je prenais tout ce rire contre moi contre le désespoir de cette pauvre Bérénice …

Première ovation
J’ai un souvenir ému de mon premier spectacle professionnel. Je jouais un petit rôle dans Roméo et Juliette monté par Daniel Mesguish au théâtre de l’Athénée, le soir de la première j’ai fondu en larmes au moment des applaudissements, je découvrais la joie d’avoir transmis, la joie de recevoir la gratitude de ceux qui ont écouté, le soulagement d’avoir fini le drôle voyage.

Premier fou rire
Les fous rire il y en a beaucoup mais ils sont plus impressionnants en tragédie parce qu’ils viennent briser l’ordre établi,ils sont plus incongrus,alors je me souviens d’une pièce de Corneille où je reculais, à la fin d’un moment très pathétique, et je me suis cognée très violemment contre le décor en me retournant,ne pensant pas que le décor etait si proche.Il y a eu un gros bruit de carton pâte,un cri ridicule et le décor s’est mis à bouger,ce qui a déclenché le fou rire de tous ceux qui étaient sur le plateau à ce moment là…reprendre les vers dans ces conditions, ça a pris du temps…

Premières larmes en tant que spectatrice ?

Je pense que j’ai eu mes premières émotions de spectatrice avec Ludmilla Mikael que j’admirai beaucoup lorsque j’étais toute jeune,je me souviens de sa Chimène, de Nina dans la Mouette, de la Trilogie de la Villégiature, du Partage de midi…

Première mise à nue ?
Je crois que la première fois où j’ai compris qu’il fallait mettre son âme sur la table, s’ouvrir le cœur sur un plateau pour communiquer avec ceux qui sont venus vous écouter, c’est en travaillant une tragédie grecque au lycée. C’était sûrement très imparfait, maladroit, mais je pense que le premier élan du cœur il vient de ce moment là,le moment où on comprend que ce qui me touche moi au plus profond va te toucher toi, spectateur ou spectatrice.

Première fois sur scène avec une idole ?
Ma première fois sur scène à la Comédie Française, dans Un mois à la Campagne de Tourgueniev, je me retrouvais à jouer avec les acteurs de la troupe que j’avais admirés adolescente, lorsque je prenais des places à la galerie, tout en haut, à une époque où je ne pouvais même pas imaginer devenir actrice…J’ai joué la fille blasée et sûre d’elle mais au fond j’étais une petite fille émue et reconnaissante d’avoir la chance de partager le plateau avec eux.

Première interview
Ma première vraie interview a été assez paniquante car en sortant du conservatoire j’avais, la même année, tourné un film sur le conservatoire Entrée des Artistes de Francis Girod, et joué au théâtre On ne Badine pas avec l’amour monté par Jean Pierre Vincent. Je me suis retrouvée à prendre un train de nuit après la représentation de Badine, pour débarquer le matin au festival de Cannes défendre le film…je pense que j’étais un peu dépassée par les événements j’ai vécu cette journée comme une sorte de cauchemar éveillé et j’ai repris un avion le lendemain pour rejouer le soir au théâtre.

Premier coup de cœur?
Peer Gynt monté par Patrice Chereau, c’est le premier spectacle où je me suis dit c’est grand, c’est beau, ça me touche, ça me dépasse.

3 juin 2024/par L'équipe de sceneweb
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