Marcel Bozonnet : « J’ai souvent joué à poil : dans les années 70 , c’était la moindre des choses »
Marcel Bozonnet est l’un des plus grands hommes de théâtre de France, il a été administrateur de la Comédie-Française de 2001 à 2006, il a dirigé le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, joué avec Chéreau, Vitez, Lassalle, Klaus Michael Grüber. Il revient à la mise en scène avec Madame se meurt ! tous les lundis au Poche Montparnasse. Voici son interview Soir de Première où il est question d’Arrabal, de Grüber, de Marcel Maréchal et de Roland Bertin.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Toujours
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Comme je peux. Je traîne, je m’ « économise ». J’évite de m’attarder devant les vitrines des libraires. Je remets à plus tard tout ce qui se présente.
Avez-vous des habitudes avant d’enter en scène ? Des superstitions ?
Je pratique les exercices de respiration que m’a appris mon ami Alain Zaepfel, contre ténor, (responsable du département Musique et Voix du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique.)
Première fois où je me suis dis « je veux faire ce métier ? »
Peut être sous la douche de ma chambre d’étudiant, à la cité universitaire de Dijon, à quelques heures de la première du Cimetière des Voitures de Fernando Arrabal dans une mise en scène de Victor Garcia. En juin 1966.
Premier bide ?
Pour mon malheur, assez récemment.
Première ovation ?
Mieux qu’une ovation : le scandale provoqué par la mise en scène de Bérénice par K-M Gruber ,à la Comédie Française en 1983
Premier fou rire ?
Le premier sans doute pas, mais le plus mémorable : avec Claude Mathieu lors d’une représentation de Cinna la tragédie de Corneille. Dans l’exercice de la tragédie les nerfs sont à fleurs de peau.
Premières larmes en tant que spectateur ?
Pendant la représentation de Capitaine Bada de Jean Vauthier, interprété sublimement par Marcel Maréchal et Luce Mélite .
Première mise à nue ?
J’ai souvent joué à poil : dans les années 70 , c’était la moindre des choses.
Première fois sur scène avec une idole ?
Avec Tatiana Mouckine.
Première interview ?
Dans le Journal de Nevers. J’y étais traité de hippie : çà m’a fait de la peine pour mes parents.
Premier coup de cœur ?
Roland Bertin dans Caligula de Camus par le théâtre de Bourgogne au Théâtre de Semur en Auxois.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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