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Thomas Jolly, à l’écoute des poètes

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Thomas Jolly
Thomas Jolly

Photo Christophe Martin

Génération sceneweb (28/30). Avec une douzaine de spectacles, dont trois opéras, à son actif, le metteur en scène aura fait feu de tout bois cette dernière décennie. Guidé par son soucis du public, il affiche de grandes ambitions pour Le Quai d’Angers, dont il a pris la tête en début d’année.

Son pavé shakespearien sous le bras, Thomas Jolly a déboulé telle une comète dans le ciel avignonnais, un jour de juillet 2014. Savamment préparé pendant plusieurs années depuis de sa base arrière normande, le pari Henry VI n’en restait pas moins osé. 18 heures de théâtre servies en enfilade à un public qui, à 10h du matin, n’en demandait pas tant, mais à 4h du matin en réclamait encore, dopé par la cadence sérielle qui lui avait été imposée. Un tour de force pour le jeune metteur en scène et sa compagnie, La Piccola Familia, déjà repérés, en 2009, lors du Festival Impatience, avec Tôa de Sacha Guitry, mais désormais érigés au rang de nouvelles « sensations » de la scène théâtrale française.

Porté par cet élan, Thomas Jolly n’a depuis jamais molli, au rythme d’un, voire deux spectacles par an. De Richard III à Thyeste, du Théâtre de l’Odéon à la Cour d’honneur du Palais des Papes, sans oublier les plateaux de l’Opéra de Paris, de l’Opéra-Comique et de la Monnaie où il s’est essayé au registre opératique avec Eliogabalo, Fantasio et Macbeth Underworld. « Ce parcours repose sur deux moteurs : le groupe et le territoire, analyse-t-il aujourd’hui. Sur cette compagnie qui, au départ, n’était qu’un groupe d’actrices et d’acteurs qui se réunissaient pour continuer à jouer, et sur ce territoire normand pour lequel nous avons voulu construire un travail théâtral. Ces deux éléments forment une base solide qui a toujours été première et m’a permis d’essayer de rendre ce que j’avais reçu en tant qu’enfant du théâtre public. »

Donner des outils aux spectateurs

Plutôt qu’en metteur en scène omnipotent, le trentenaire se voit d’ailleurs comme un « traducteur scénique » dont la mission serait de « rendre les oeuvres au plus grand nombre ». « Dans les années 1980-1990, chaque metteur en scène mettait un point d’honneur à apposer sa patte à l’oeuvre dont il se saisissait. Or, de mon côté, je me suis imposé de garantir l’histoire pour assurer une place aux spectateurs, précise-t-il. Parce qu’elle a sans doute été poussée trop loin, l’ère du metteur en scène a peut-être vécu. Il faut dire que c’est un artiste un peu étonnant : il a pris toute la place, mais il n’existe que depuis 100 ans, alors que le théâtre, lui, a plus de 2000 ans. »

Une remise en perspective historique qui correspond parfaitement à la façon dont Thomas Jolly s’empare des classiques, tels Sénèque, Shakespeare et Marivaux, au lieu de donner corps, comme le font certains artistes de sa génération, aux mots de ses contemporains. « Lorsque je choisis un texte, je ne fais jamais cette distinction, assure-t-il pourtant. Mes choix sont avant tout guidés par la recherche de la page blanche artistique, la façon dont un projet peut faire avancer le théâtre en général, la manière dont les auteurs me posent des colles, mais aussi leur faculté à interroger quelque chose du monde. Je ne pense pas que le metteur en scène soit un guide du temps ou un éducateur général de nos vies. Il doit surtout se mettre à l’écoute des poètes qui peuvent être éclairants sur ce que nous traversons. Sans forcer le trait, sans mettre du fluo, simplement en remettant leurs mots, on peut donner des outils aux spectateurs. »

Ce soucis constant du public, Thomas Jolly tente aujourd’hui de le mettre en pratique au Quai d’Angers, dont il a pris la tête quelques semaines seulement avant le début de la crise du Covid-19. De ce bel outil, il souhaiterait faire « un bastion de résistance à la laideur et à la bêtise, un lieu de débat en interaction avec la ville, un lieu représentatif où le monde sur scène ressemblerait aux personnes dans la salle qui, de surcroit, ne doivent pas toujours être les mêmes », imagine-t-il, avant de glisser : « La sidération provoquée par cette crise est tellement forte qu’elle doit nous pousser à interroger les missions de nos maisons, à réinterroger notre modèle, peut-être en revenant à ses origines. Une seule chose est sûre : si on ne sort pas grandi de cette période, elle n’aura vraiment servi à rien. »

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

28 décembre 2020/par Vincent Bouquet
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