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Caroline Guiela Nguyen, au contact des blessés

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Caroline Guiela Nguyen
Caroline Guiela Nguyen

Photo Olivier Metzger

Génération sceneweb (29/30). Grâce au succès de Saïgon, la cheffe de file des Hommes approximatifs est entrée dans les hautes sphères théâtrales. Après un temps de silence, elle se lance dans un ambitieux cycle de quatre ans autour de la Fraternité.

Ces dernières années, Caroline Guiela Nguyen aura rejoint le club très fermé des artistes qui, au moment des saluts, reçoivent des triomphes. Ces vivats, la metteuse en scène les doit à Saïgon. Créé au Festival d’Avignon 2017, après un tour de chauffe à la Comédie de Valence, ce spectacle a connu une tournée comme on n’en fait plus. 200 dates, y compris à l’international, qui ont permis à la cheffe de file de la compagnie Les Hommes approximatifs de se forger un nom, après ses premiers coups d’éclat avec Elle brûle, Le chagrin et le sublime Mon grand amour. « Mon parcours est lié à de grandes fidélités, avec Richard Brunel et Stéphane Braunschweig notamment, mais aussi à cette conviction qu’il fallait faire exister, sur les plateaux français, des visages et des récits qui jusqu’ici n’y étaient pas », résume-t-elle.

Car Caroline Guiela Nguyen cultive un langage théâtral à nul autre pareil, où le réel et les personnes qui le composent viennent nourrir, et souvent intégrer, le monde fictionnel qu’elle crée. « La production de récits me donne les moyens de raconter le monde de différents points de vue et d’aborder des sujets sans verser dans l’idéologie, précise-t-elle. Je travaille avant tout avec des personnes, avec ce qu’elles sont, mais aussi avec l’imaginaire dont elles sont faites. En tant qu’autrice, je crois dans la puissance de l’imagination, quand elle est lestée, quand elle est conséquente, en lien avec le réel qu’elle entend raconter. Ce « il était une fois » mis à la portée de tous est finalement une pratique très démocratique. »

Prendre de l’élan

Une logique qui présidera, à nouveau, au cycle Fraternité qu’elle vient de lancer et qui, après un court-métrage, Les Engloutis, tourné cet été avec sept détenus de la maison centrale d’Arles, se déclinera en trois volets : Fraternité, Contes fantastiques créé l’été prochain – peut-être, suppose-t-on, au Festival d’Avignon –, La Nuit, l’Enfant au printemps 2022 à la Schaubühne de Berlin, dont elle est désormais artiste associée, et un dernier au National Theatre de Londres lors de la saison 2023-2024. « Le mot « fraternité » m’intéresse car il est complexe et rempli de solidarité, explique-t-elle. Je n’ai pas envie de penser, contrairement à certains, que notre monde manque de fraternité. Il nous manque plutôt des récits de fraternité qui, s’ils existent, sont insuffisamment représentés. »

Des récits que Caroline Guiela Nguyen est allée puiser, ces derniers mois, dans des centres sociaux et des centres de soins, ces « labos de fraternité », comme elle les appelle, « où des gens prennent de façon viscérale, évidente, soin d’autres personnes ». « Comme je suis convaincue que notre futur est archivé quelque part dans notre présent et que j’ai voulu sortir de la logique du constat, forcément désarmant, j’ai projeté Contes fantastiques dans soixante ans, dans un monde où, après la catastrophe, les gens prendraient soin les uns des autres, détaille-t-elle. Certains y verront de la naïveté, mais ça n’en est pas. Pour construire ce spectacle, je ne me suis pas exilée sur une île, mais je me suis mise à l’endroit où il y avait des blessés. »

Un projet ambitieux qui explique mieux son absence, ces trois dernières années, des radars de la création et du mercato théâtral, alors que d’aucuns l’attendaient de pied ferme. « Après Saïgon, j’ai eu mille propositions, mais j’ai préféré développer des récits et des histoires pour prendre de l’élan et regagner de la force en vue de ce nouveau cycle. Même si je suis une enfant des CDN, je ne souhaite pas pour le moment présenter ma candidature à la tête d’un lieu car j’adore le travail en compagnie. Au fil des années, nous avons développé un outil très spécifique qui correspond parfaitement à notre travail. » Façon, pour elle, de couper court à la rumeur qui, à intervalles réguliers, lui prête, avec bienveillance et espoir, d’autres ambitions.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

29 décembre 2020/par Vincent Bouquet
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