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Léna Bréban met Beaumarchais à la page

A voir, Cannes, Les critiques, Nantes, Nice, Paris, Théâtre
Léna Bréban monte La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais avec Philippe Torreton à La Scala Provence
Léna Bréban monte La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais avec Philippe Torreton à La Scala Provence

Photo Louie Salto

Joyeuse réussite que cette mise en scène enlevée signée Léna Bréban, qui réactive aujourd’hui la portée satirique et dénonciatrice de la pièce de Beaumarchais sur les rapports hommes-femmes et maîtres-valets. Emmenée par un Philippe Torreton aussi cabotin que profond, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro brille d’une troupe pleine d’allant.

Il n’y a pas à tergiverser, ce genre de répertoire sied à Léna Bréban, qui prend un plaisir certain, malin et communicatif à fédérer une troupe autour d’une pièce. La metteuse en scène plutôt habituée à adapter des auteurs ou autrices contemporain·es (Colas Gutman, Marie Desplechin, Florence Hinckel…) ou, plus récemment, la BD à succès d’Hubert et Zanzim, Peau d’homme, avait déjà fait ses preuves côté classiques avec Comme il vous plaira de Shakespeare. Elle réitère dans la comédie en s’emparant de cette fameuse Folle Journée ou Le Mariage de Figaro, pièce maîtresse de Beaumarchais, chef-d’œuvre satirique dénonçant les inégalités de classes, les rapports de domination entre maîtres et domestiques et cet abject droit de cuissage qui traverse son intrigue. Et en réhabilite aujourd’hui toute la portée sociale et politique. Rarement on avait entendu de la sorte la résonance actuelle de ce texte de la fin du XVIIIe, et les abus du comte Almaviva sur la servante Suzanne n’en sont que plus choquants.

Et pourtant, c’est à la lettre que Léna Bréban respecte le texte en faisant appel à une distribution de haute volée réunie autour du comédien Philippe Torreton, qui s’en donne à cœur joie sur une partition on ne peut plus faite pour lui. De bout en bout, il est un Figaro extraordinaire de friponnerie et de ruse, aussi fourbe qu’un Scapin, leste et bout en train. Et n’hésite pas à tirer son monologue final vers une émotion renversante qui soulève les applaudissements du public. Avec Suzanne, sa promise, incarnée par une Marie Vialle tout feu tout flamme, que l’on n’avait jamais vue aussi extravertie et physique, ces deux-là sont comme des poissons dans l’eau et campent un couple de théâtre plein de panache et de bons mots qui restera dans les annales. Mais les seconds rôles ne sont pas en reste. Grétel Delattre est une comtesse de la plus belle espèce, Grégoire Oestermann un comte aussi odieux que drôle. Et Antoine Prud’homme de la Boussinière un Chérubin girouette qui ne sait plus à qui donner son cœur tant les femmes lui font tourner la tête.

La pièce est menée tambour battant par toute cette joyeuse équipe. Pas un temps mort, pas une baisse de régime. Les interprètes semblent montés sur ressort, les changements de décor sont rapides et efficaces. Côté jeu, Léna Bréban pousse le curseur vers l’outrance et le burlesque, et cultive une complicité épidermique avec le public, premier témoin de ces jeux de dupes, manigances et badinages qui s’enchaînent sans trêve. Le comique de situation fait le reste. Côté esthétique, elle joue la carte de l’évocation d’une époque sans être dans la pure reconstitution historique. Une toile de Jouy suspendue, tantôt chiffonnée, tantôt tendue, dessine les différents espaces. Le plateau est laissé dans une sorte de chaos, comme un entrepôt de stockage, un lieu à la marge où s’entassent tableaux et échafaudages. Signée Emmanuelle Roy, cette scénographie a le mérite d’être mobile, transformable aisément, agréable à la vue et pertinente quant aux différents lieux de la pièce. Les costumes vont dans le même sens. Les robes sont longues, les tailles cintrées, Figaro débraillé et Chérubin sur son 31 sans être pour autant guindé. C’est frais, harmonieux dans les couleurs et de bon ton. Tout, dans ce spectacle aussi pétaradant que réjouissant, respire goût pour les grands textes et amour pour leurs interprètes. Léna Bréban se fait passeuse virtuose et admirable directrice d’acteur·rices. On n’aurait pas imaginé prendre un tel plaisir à réécouter la langue vive et espiègle de Beaumarchais.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro
Texte Beaumarchais
Adaptation et mise en scène Léna Bréban
Avec Philippe Torreton, Marie Vialle, Éric Bougnon, Grétel Delattre, Salomé Dienis Meulien, Annie Mercier, Jean-Jacques Moreau, Grégoire Œstermann, Antoine Prud’homme de la Boussinière, Jean-Yves Roan
Assistante à la mise en scène Ambre Reynaud
Scénographie Emmanuelle Roy
Costumes Alice Touvet
Perruques Julie Poulain
Lumières Denis Koransky
Compositeurs Victor Belin et Raphaël Auclerc

Production La Scala Productions & Tournées, Théâtre National de Nice, MC2 Grenoble

Durée : 1h50

Vu en juillet 2025 à La Scala Provence, dans le cadre du Festival Off d’Avignon

La Scala Paris
du 6 septembre au 4 janvier 2026

Théâtre National de Nice
du 15 au 18 octobre 2025

Théâtre Paul Eluard, Bezons
le 9 janvier 2026

Théâtre de Poissy
le 14 janvier

Théâtre Roger Barat, Herblay-sur-Seine
le 15 janvier

Théâtre André Malraux, Rueil-Malmaison
le 16 janvier

Espace culturel Capellia, La Chapelle sur Erdre
le 17 janvier

Scènes & Cinés, Istres
le 22 janvier

Théâtre Claude Debussy, Cannes
le 25 janvier

La Chaudronnerie, La Ciotat
le 31 janvier

6 septembre 2025/par Marie Plantin
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