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Le Théâtre Déplié cherche la vérité en loge

À la une, A voir, Dijon, Gennevilliers, Les critiques, Lyon, Théâtre

(c) Vincent Arbelet

Dans Perdu connaissance, la compagnie Théâtre Déplié fondée par Adrien Béal poursuit sa passionnante quête d’un théâtre philosophique et politique au présent. Basé sur un double travail théorique et d’improvisation.

La loge dans laquelle se situe Perdu connaissance du Théâtre Déplié n’a à priori rien de théâtral. Entre un couloir aux couleurs vives et deux entrées à jardin, un bureau, un lit, une penderie et quelques autres meubles – le strict nécessaire pour une personne seule – , occupent le plateau d’une manière presque réaliste. « Presque » qui a toute son importance dans le travail d’Adrien Béal et de la compagnie qu’il a fondée en 2007 et co-dirige avec Fanny Descazeaux (assistante à la mise en scène et chargée de production), pour qui le quotidien le plus banal est la source d’explorations philosophiques et politiques complexes. Avec les premiers dialogues, la scénographie hybride, le dedans-dehors conçu par Kim Lan Nguyen Thi prend sens : nous sommes dans la loge de la gardienne d’une école. Laquelle, apprend-on au même moment, vient de tomber dans le coma.

Comme Le Pas de Bême (2014), qui s’ouvre sur le refus d’un adolescent de faire ses devoirs, Perdu connaissance se déploie donc à partir d’un vide. Celui laissé par la gardienne, et par les habitudes et convictions balayées par sa disparition soudaine – « elle faisait ses courses à Casino et elle est tombée », explique dès les premières secondes de la pièce la sœur de l’employée (Julie Lesgages) à la directrice de l’école (Adèle Jayle). À l’image de chaque phrase de la pièce créée au Théâtre Dijon Bourgogne, dont le Théâtre Déplié est compagnie associée – de même qu’au Théâtre de Gennevilliers, où Perdu connaissance – poursuit sa tournée – , son titre a donc un double sens. Voire beaucoup plus, selon l’effort et l’imagination du spectateur, dont la place est sans cesse questionnée. Bousculée.

Aussi mince que la frontière invisible qui sépare la loge de la gardienne de sa chambre et de l’école, l’intrigue de Perdre connaissance apparaît vite comme un prétexte permettant au Théâtre Déplié de poursuivre sa mise en jeu de ce qu’Adrien Béal qualifie d’« impression particulière d’être à la fois spectateur et acteur du monde ». L’arrivée à l’école de la deuxième sœur (Boutaïna El Fekkak) tout juste sortie de prison, les visites régulières d’un parent d’élève (Cyril Texier) et du mari de la directrice (Pierre Devérines), ou encore la rupture de la première sœur et de son compagnon (Etienne Parc) mettent en effet chaque personnage dans la double posture qui intéresse le metteur en scène. De même que le public, appelé à remplir les trous, les ellipses qui créent une atmosphère d’autant plus étrange que son cadre est « presque » réaliste.

Construite par improvisations au plateau à partir d’un cadre théorique et fictionnel mis au point avec le dramaturge Jérémie Scheidler, la pièce garde des traces de son processus de fabrication. Par leurs hésitations, par leurs réactions souvent imprévisibles, les six comédiens de Perdu connaissance rejouent chaque soir comme si c’était le premier les petites et grandes questions qu’ils se sont posées lors de l’écriture du spectacle, et leur surprise face à ce qu’elles offrent comme portes de compréhension du monde. Les théories de Jacques Rancière sur la fiction – soit « une structure de rationalité : un mode de présentation qui rend des choses, des situations ou des événements intelligibles », lit-on dans Le Fil perdu – , qui ont beaucoup nourri la première phase de travail, apparaissent sous la forme d’un rapport intense et complexe au plateau. Et d’une série de dilemmes autour de la mort, de la prison, de l’éducation ou encore de l’amour, auxquels chacun peut apporter ses réponses. Et enrichir de ses questions.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Perdu connaissance
Mise en scène : Adrien Béal
Avec : Pierre Devérines, Boutaïna El Fekkak, Adèle Jayle, Julie Lesgages, Etienne Parc, Cyril Texier

Collaboration et production : Fanny Descazeaux
Dramaturgie : Jérémie Scheidler
Scénographie : Kim Lan Nguyen Thi
Costumes : Benjamin Moreau
Lumières : Jérémie Papin
Régie générale : Martin Massier

Production : Compagnie Théâtre Déplié
Coproduction : Théâtre Dijon Bourgogne, CDN ; T2G – Théâtre de Gennevilliers ; Les Subsistances – Lyon ; Théâtre de Lorient, CDN ; TANDEM – Scène nationale de Douai Arras ; Espace des Arts – SN Chalon-sur-Saône ; Comédie de Béthune, CDN
Avec le soutien de L’Atelier du Plateau
Avec l’aide à la création de la Région Île-de-France

La Compagnie Théâtre Déplié est conventionnée par le ministère de la Culture – DRAC Île-de-France et associée au T2G – Théâtre de Gennevilliers

Adrien Béal et Fanny Descazeaux – Compagnie Théâtre Déplié sont associés au Théâtre Dijon Bourgogne, CDN depuis septembre 2016

Durée : 1h30

Théâtre Dijon Bourgogne, CDN
Du 10 au 19 octobre 2018

T2G – Théâtre de Gennevilliers
Du 8 au 19 novembre

Les Subsistances – Lyon
Du 18 au 20 mars 2019

Hexagone, Scène nationale – Meylan
Les 26 et 27 mars

TANDEM, Scène nationale Arras Douai
Les 3 et 4 avril

L’Espace des Arts, Scène nationale – Chalon-sur-Saône
Les 9 et 10 avril

8 novembre 2018/par Anaïs Heluin
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