Notre sélection de spectacles à l’affiche à Paris pour ces vacances…
Pendant les vacances de la Toussaint, les théâtres ne font pas relâche. Voici pour vos soirées à Paris, une sélection de huit spectacles, dans le privé et dans le public. De belles rencontres avec des comédiennes et comédiens tous magnifiques.
Camille Razat photo Richebé
Le vieux juif blonde, pièce d’Amanda Sthers est de retour au Théâtre des Mathurins. Camille Razat reprend le rôle créé en 2006 par Mélanie Thierry, dans une mise en espace magnifique de Volker Schlöndorff dont c’est la première mise en scène au théâtre en France. Un travail remarquable. Camille Razat incarne avec une force inouïe ce personnage rongé par sa double identité, tourmenté par les supplices. Elle se fond dans les contradictions du personnage, dans ses démons, dans ses névroses avec une force incroyable, sans forcer, sans tomber dans le pathos.
Stéphane Caillard et Grégory Gadebois La Musica photo Romain Albanese
Jacques Weber passe l’automne au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Dans la grande salle il joue Orgon avec Pierre Arditi dans le Tartuffe de Peter Stein. Au Petit Saint-Martin, il met en scène Musica Deuxième de Marguerite Duras avec Grégory Gadebois et Stéphane Caillard. Dans sa grande carcasse, on sait que se cache dans la personnalité de Grégory Gadebois de la fragilité. C’est un feu tempéré. Il fallait une sacrée comédienne pour donner la réplique à l’ancien pensionnaire de la Comédie-Française. Jacques Weber a trouvé Stéphane Caillard. C’est ici son première grande rôle sur scène. Une parole aiguisée, un regard soutenu, une voix douce et affirmée: on découvre une comédienne avec du tempérament.
Georgia Scalliet et Frank Vercruyssen © Dylan Piaser
Créé en 2013 au Théâtre Garonne, Après la répétition du tg STAN avec Georgia Scalliet et Frank Vercruyssen est programmé au Théâtre de la Bastille dans le cadre du Festival d’Automne. Un face à face exceptionnel entre une étoile montante de la Comédie-Française, et l’un des plus grands comédiens de la scène européenne. On se délecte pendant la pièce des pensées de Bergman sur le théâtre expliquant qu’il n’y a que deux types de comédiens: “ceux qui sortent et ceux qui rentrent“.
David Murgia © Dominique Houcmant-Goldo
Après Discours à la nation, le duo Ascanio Célestini – David Murgia est de retour avec Laïka au Rond-Point, un texte humaniste et poétique sur les laissés-pour-compte d’aujourd’hui. On est tenu en haleine pour le jeu captivant de David Murgia, scrutant du regard la salle, prenant chaque spectateur au collet. La générosité et la poésie du texte d’Ascanio Célestini ne laissent pas indifférents. David Murgia gravit encore un échelon supplémentaire dans une carrière déjà bien remplie, depuis son prix au Festival Impatience en 2012 avec Le Signal du promeneur et le Raoul Collectif.
Le banquet photo Giovanni Cittadini Cesi
Le Banquet de Mathilda May présentée au Rond-Point est la pièce plus drôle que nous ayons vue depuis la rentrée. C’est un joyau burlesque, sans paroles avec une formidable distribution. Les gags fusent toutes les secondes. On peut dire qu’il y a désormais un style Mathilda May. Après Open Space en 2014 sur l’univers du monde du travail, la metteuse en scène ausculte le banquet de mariage avec les mêmes ingrédients, le théâtre sans paroles et les situations burlesques. Elle tourne en dérision tous les clichés de la cérémonie du mariage.
Louis Bernard et Joséphine Berry dans Radieuse Vermine photo Jessica Forde
Belle découverte que cette pièce anglaise de Philip Ridley, Vermine Radieuse, thriller iconoclaste totalement amoral porté un trio d’acteurs très drôles. Actuellement au Petit Montparnasse. Ce thriller déjanté, burlesque et acide est interprété par Joséphine Berry et Louis Bernard, impeccables dans la peau de ces jeunes catholiques bien-pensants, mais prêts à toutes les dérives pour assouvir leur goût du luxe. C’est un petit bijou formidablement bien huilé.
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