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Maupassant sur un coin de table

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Pascal Gely

Photo Pascal Gely

Au Théâtre de Poche-Montparnasse, Marie-Louise Bischofberger concocte un menu où s’entrelacent huit nouvelles de Maupassant. Un concept qui révèle toute l’acuité de l’écrivain.

La petite salle du Poche-Montparnasse a mis ses habits de fête. En lieu et place de l’habituel gradin, la voilà métamorphosée en brasserie, typique d’un Paris d’Epinal, avec ses petites tables rondes, ses nappes vichy rouge et ses vraies-fausses bougies. Après avoir franchi la porte de ce surprenant bistrot, les spectateurs sont invités à s’attabler, à commander à boire à un serveur-ouvreur, au rythme de la musique d’Antoine Bataille qui donne au lieu des allures de piano-bar un brin suranné. Au milieu du public, un homme est plongé dans un épais roman, furieusement annoté, quand une femme épie chacun du coin de l’oeil et griffonne quelques lignes sur un carnet, comme si elle tenait à figer sur la page des instants de vie.

Soudain, un homme surgit, s’installe et se fait alpaguer par un autre qui n’est autre que son ancien camarade de collège. Le monde littéraire de Guy de Maupassant peut alors s’entrouvrir et Marie-Louise Bischofberger dérouler le menu – bientôt affiché en fond de scène – où elle a entrelacé pas moins de huit nouvelles de l’écrivain. De Garçon, un bock ! à La nuit, en passant par Le signe, Fou ?, Confessions d’une femme, Au bord du lit, En mer et Imprudence – scindée en plusieurs parties –, c’est tout l’univers, celui de la tragi-comédie humaine, du romancier qui se fait jour, avec cet art de la chute, on-ne-peut-plus soignée, et, surtout, ce goût pour les micro-histoires qui en disent long sur l’Homme et ses turpitudes. Parfois avec un humour grinçant (En mer, Imprudence), d’autres avec un zeste d’amertume (Au bord du lit, Le signe) ou de gravité (La nuit), mais toujours avec cette acuité qui fait sa marque de fabrique et scrute le couple, comme les bas-fonds humains, sous toutes leurs coutures.

Ces nouvelles, qu’elle avait déjà travaillées à l’occasion d’une série radiophonique diffusée sur France Culture, Marie-Louise Bischofberger a tenu à les conserver intactes, presque dans leur jus, afin de ne perdre aucune goutte de l’art d’écrire de Maupassant. A ses comédiens, elle a demandé d’endosser ces histoires comme s’il s’agissait des leurs. Les uns après les autres, souvent en solo, de temps en temps en duo, ils se confessent à un partenaire de jeu et, par son intermédiaire, au public. Le geste est souvent précis et ne tombe jamais dans la caricature, à laquelle pourraient se prêter ces personnages qui ne sont que le résultat d’une somme d’avatars. Au jeu de l’incarnation, Marie Vialle et Charlie Nelson se détachent nettement, et parviennent à donner l’élan et la profondeur nécessaires aux êtres qu’ils ressuscitent, quand Dominic Gould s’illustrent surtout dans La nuit, où il parvient à être aussi ému qu’émouvant. Et l’ensemble de réussir, sans brillance, ni forfaiture, à remplir son unique promesse : mettre le monde littéraire de Maupassant à la portée de tous.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Au Café Maupassant
Textes de Guy de Maupassant
Conception et mise en scène Marie-Louise Bischofberger
Avec Hélène Alexandridis ou Marie Vialle, Manon Combes, Dominic Gould, Charlie Nelson ou Régis Royer, Pierre Yvon, Antoine Bataille ou Susanna Tiertant (piano)
Scénographie et costumes Bernard Michel
Lumières François Loiseau
Conseillère artistique Marie Raymond

Production Compagnie B en coréalisation avec le Théâtre de Poche-Montparnasse
La compagnie B remercie chaleureusement Blandine Masson et le service Fictions de France Culture, ainsi que Barbara Czapolai et Dominique Poncet.

Durée : 1h15

Théâtre de Poche-Montparnasse, Paris
du 22 novembre 2019 au 12 janvier 2020

2 décembre 2019/par Vincent Bouquet
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