Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Liberté Cathédrale ou l’architecture en corps

A voir, Danse, Festival d'Avignon, Les critiques, Lille, Lyon, Paris

@ Blandine Soulage

Créé à la biennale de la danse de Lyon, le chorégraphe Boris Charmatz livre sa première pièce depuis sa prise de direction du Wuppertal Tanztheater, l’antre de Pina Bausch. Liberté Cathédrale déploie un bâtiment fait d’une multiplicité de corps, qui même s’il se dilue dans le temps et l’espace, construit une imposante structure de danse où résonne une multiplicité de voix. 

En prenant la tête du Wuppertal Tanztheater fin 2022, Boris Charmatz hérite d’un monument de la danse du XXe siècle, imprégné de l’aura de sa fondatrice Pina Bausch (qui l’a dirigé de 1973 à 2009). La filiation n’était pas évidente. Charmatz s’inscrit plus dans une continuité de la danse moderne et post-moderne, que dans la danse théâtre qui a fait le succès de la chorégraphe allemande. Peut-être se rejoignent-ils dans leur soif d’expérimentations et un plaisir faire jaillir la spécificité de chaque interprète ? A ce nouveau poste, il fait se rencontrer les enjeux de son projet Terrain, qui pense la danse comme une structure de corps sans murs, avec la compagnie déjà existante Wuppertal Tanztheater, détentrice de répertoire de Pina. Liberté Cathédrale est la première création depuis sa nomination, où des interprètes invités rejoignent la compagnie pour construire une architecture en corps, qui résonne comme une polyphonie. 

Créée dans l’Église brutaliste de Neviges Mariendom en Allemagne, à l’ambiance austère, Liberté Cathédrale sonne comme une messe. Ce sont d’abord les chœurs des danseuses et danseurs qui entonnent des “la” à l’unisson en se déplaçant en nuées dans l’immensité du plateau avant de laisser le silence peser. Puis des cloches retentissent, suivies de denses orgues dissonantes. Elle s’incarne aussi dans les attitudes de dévotion des performeuses et performeurs, tête renversée en arrière vers le plafond, bouche béante. À moins que ce ne soit un long bâillement ou peut-être un cri silencieux ?

On croirait que chaque corps, par ses trajectoires, trace les contours d’un bâtiment : en cercle face au gradins de l’espace quadrifrontal d’un hall des Usines Fagor de Lyon, empilés les uns sur les autres comme pour former un édifice. En cinq parties, délimitées par les entrées et sorties des danseuses et danseuses, mais aussi les jeux de lumière, qui passent du jaune  magnétique, aux néons blanc, au contre-jour digne digne d’un film d’épouvante, comme pour donner une texture aux espaces qui sont en train de se construire devant nous.

Si l’écriture se dilue parfois dans l’espace, que certains gestes sont déjà vu (les nuées où les danseurs et danseuses s’éloignent et se rapprochent comme des atomes), ou s’étirent à l’infini (le tableau final dans l’obscurité, où le groupe s’agglutine et s’écrase les uns les autres), on en retient la capacité des interprètes à faire jaillir leur personnalité, leurs gestes, leurs voix. Chacun y déploie une danse personnelle, saccadée pour certains, fluide pour d’autres, brutale ou douce. Tous ces corps-archives, porteurs de leurs histoires, de leurs techniques, comme d’histoires de la danse, sont autant de pierres de cette architecture multiple. Ils résonnent comme une polyphonie, formant une structure monumentale.

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Liberté Cathédrale
Chorégraphie : Boris Charmatz
Avec l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal, et les invité.e.s (*) :
Régis Badel*, Emma Barrowman, Dean Biosca, Naomi Brito, Emily Castelli*, Ashley Chen*, Maria Giovanna Delle Donne, Taylor Drury, Çağdaş Ermiş, Julien Ferranti*, Julien Gallée-Ferré*, Letizia Galloni, Tatiana Julien*, Milan Nowoitnick Kampfer, Simon Le Borgne, Reginald Lefebvre, Johanna Elisa Lemke*, Alexander López Guerra, Nicholas Losada, Julian Stierle, Michael Strecker, Christopher Tandy, Tsai-Wei Tien, Aida Vainieri, Solène Wachter*, Frank Willens*, Tsai-Chin Yu

organiste Jean-Baptiste Monnot
assistante chorégraphique Magali Caillet Gajan
lumières Yves Godin
costumes Florence Samain
matériaux sonores : Olivier Renouf, Phill Niblock, Ludwig Van Beethoven…
travail vocal Dalila Khatir

production Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et Terrain

avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels
coproduction Théâtre de la Ville – Paris ; Maison de la Danse, Lyon / Pôle européen de création, en soutien à la Biennale de la danse 2023 ; Théâtres de la Ville de Luxembourg
avec le soutien de la Kunststiftung NRW, et de steirischer herbst, Graz ; Culturgest, Lisbonne ; Lafayette Anticipations, Paris

Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et Terrain construisent ensemble un projet artistique franco-allemand, sous la direction de Boris Charmatz. Tanztheater Wuppertal Pina Bausch reçoit le soutien de la Ville de Wuppertal et du Land de Rhénanie-de-Nord-Westphalie. Terrain reçoit le soutien du ministère de la Culture – DRAC Hauts-de-France, et la Région Hauts-de-France, et est associé à l’Opéra de Lille, au phénix, scène nationale de Valenciennes pôle européen de création, et à la Maison de la Culture d’Amiens– Pôle européen de création et de production.

Création le 8 septembre 2023 à l’Eglise du Mariendom de Neviges / Wuppertal
Du 8 au 16 septembre – Mariendom, Neviges à Wuppertal

Du 22 au 24 septembre – La Biennale de Lyon à Lyon

Du 14 au 19 décembre – Opéra de Lille à Lille

Du 7 au 18 avril 2024 – Théâtre du Châtelet à Paris

Du 5 au 9 juillet 2024
Festival d’Avignon
Stade de Bagatelle

11 avril 2024/par Belinda Mathieu
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Loup Marcault-Derouard, Roxane Stojanov et Takeru Coste dans Rearray de William Forsythe À l’Opéra de Paris, une rentrée du Ballet sous le signe du plaisir et de l’irrigation
Sweet Mambo, la face démodée de Pina ?
Le feu, la fumée le soufre, fresque baroque à travers les genres
Territoires de Mathilde Monnier
900 Something Days Spent in the XXth Century de Némo Flouret
Prière de ne pas détruire de Tatiana Julien au Musée du Louvre
Bartabas, l’Afrique et des portraits consacrés à Boris Charmatz et à Joris Lacoste au programme du Festival d’Automne 2020
slowly, slowly… until the sun comes up d’Ivana Müller
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut