• 0Panier
Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Festivals
  • Thèmes
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Théâtre musical
    • Cirque
    • Marionnettes
    • Jeune public
  • Rechercher
  • Menu Menu

A l’Opéra de Paris, le sacre de Nijinski

À la une, A voir, Danse, Les critiques, Paris
Yonathan Kellerman

Yvon Demol au centre photo Yonathan Kellerman OnP

Entre création et reconstitution, un programme mixte donné au Palais Garnier célèbre et revisite l’héritage du chorégraphe et danseur avant-gardiste Vazlav Nijinski.

S’il est un événement qui a permis d’ouvrir, non sans tapage et ostentation, la voie de la modernité musicale et chorégraphique, c’est bien celui de la création du Sacre du printemps par les Ballets russes de Serge Diaghilev sur la musique abrasive d’Igor Stravinsky. Sa première représentation parisienne, donnée le 29 mai 1913, au Théâtre des Champs-Elysées, avenue Montaigne, reçue par nombre de sifflements, de hurlements, fut l’objet d’un scandale qui demeure gravé dans les mémoires de ses contemporains comme dans l’histoire de l’art mais qui n’a laissé que peu de traces. C’est la raison pour laquelle depuis plusieurs décennies, est entrepris un travail de recherches, disons archéologiques, dans les archives du spectacle, les photographies, les dessins, les articles de presse, les notes et les témoignages qui sont parvenus pour aboutir à la reconstitution la plus fidèle possible des décors et des costumes, conçus à l’époque de la création par le peintre Nicolas Roerich, et de la chorégraphie.

La version actuellement proposée au Palais Garnier a été confiée à Dominique Brun, chorégraphe spécialisée dans la recréation de titres du répertoire historique du XXe siècle. Cet objet de belle facture paraît nécessairement dépassée pour notre époque, voire même inoffensif au regard des revisites successives de l’ouvrage souvent empreintes de violence, d’érotisme et de sauvagerie à l’image de celles proposées par Maurice Béjart ou Pina Bausch d’une force érotique ou tellurique qui sidèrent bien autrement.

On regarde néanmoins avec un vif et curieux intérêt la recréation de ce Sacre originel. Celui-ci se présente comme une sorte de rituel païen haut en couleurs, orné de rondes et de farandoles de villageois affolés et affublés de costumes d’inspirations slaves et paysannes (coiffes et tuniques, peaux de bêtes). La danse se veut terrienne. Les pieds martèlent le sol au rythme nerveux et effréné de la partition jusqu’à l’issue fatale qui met en scène le sacrifice d’une élue pétrifiée campée par Alice Renavand dont l’immobilité se voit soudainement secouée par des spasmes à répétition.

Un an plus tôt et à seulement vingt-trois ans, Nijinski signait son premier ballet, moins sauvage, plus voluptueux, et donc tout aussi scandaleux, L’Après-midi d’un faune, d’après un texte de Mallarmé et sur une musique de Debussy.  La chorégraphe israélienne Sharon Eyal, ancienne interprète de la célèbre Batsheva, formée auparavant à la danse classique, connaît et admire depuis l’enfance cet autre pilier du répertoire. Elle en propose un tableau elliptique et hypnotique qui s’amuse à démultiplier le faune en huit figures unisexes. Organique, la danse fait écho aux gestes anguleux et dissymétriques de Nijinski, eux-mêmes inspirés des corps peints sur les fresques et les vases de la Grèce antique. Les huit interprètes s’apparentent à de fringantes cariatides juchées sur demi pointes, en constante instabilité mais solidement sculptées et bandées. Eyal demeure fidèle à son geste chorégraphique qui fait se conjuguer minimalisme formelle et prouesse physique. Elle déplace Nikinski du cubisme vers l’expressionnisme avec tout ce qu’il comporte d’attraction sensuelle et de troublante étrangeté. Le résultat est fascinant.

Rhapsody de Frederick Ashton, une petite pièce en un acte à la vivacité plaisante a ouvert la soirée. Son esthétique repose sur une théâtralité exacerbée qui rappelle le travail de Ulla von Brandenburg montré au Palais de Tokyo. Au devant d’un mini-corps de ballet toujours en mouvements et épatant de vivacité, Pablo Legasa, voltigeur de grande classe et Ludmila Pagliero, toute en légèreté et en alacrité, forment un couple irradiant parfaitement rompu à l’exigence technique requise.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

L’Après-midi d’un faune

Création

Avec
Marion Barbeau,
Caroline Osmont,
Nine Seropian,
Marion Gautier de Charnacé,
Héloïse Jocqueviel,
Simon Le Borgne,
Yvon Demol,
Antonin Monié

Musique :
Claude Debussy

Chorégraphie :
Sharon Eyal

Direction musicale :
Vello Pähn

Co‑créateur :
Gai Behar

Décors :
Eyal Gever

Vidéo :
Eyal Gever

Costumes :
Maria‑Grazia Chiuri

Lumières :
Alon Cohen

Le Sacre du printemps

Nouvelle production en accord avec la succession Vaslav et Romola Nijinski

Avec
Émilie Cozette,
Alice Renavand,
Letizia Galloni,
Juliette Hilaire

Musique :
Igor Stravinsky

Chorégraphie :
Vaslav Nijinski

Direction musicale :
Vello Pähn

Recréation et adaptation chorégraphique :
Dominique Brun

Décors et costumes :
Nicolas Roerich

Adaptation scénique et conseiller historique :
Alexandre Vassiliev

Rhapsody

Avec
Laura Hecquet,
Myriam Ould-Braham,
Ludmila Pagliero,
Sae Eun Park,
Mathieu Ganio,
Pablo Legasa,
Marc Moreau,
Francesco Mura

Musique :
Serguei Rachmaninov – (Rhapsodie sur un thème de Paganini)

Chorégraphie :
Frederick Ashton

Direction musicale :
Vello Pähn

Décors :
Patrick Caulfield

Costumes :
Patrick Caulfield

Lumières :
John B. Read

Piano solo :
Joseph Moog

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris

Palais Garnier
du 29 novembre 2021 au 02 janvier 2022

7 décembre 2021/par Christophe Candoni
Partager cette entrée
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
Vous aimerez peut-être aussi
La fougue de Kontakthof incarnée par le Ballet de l’Opéra de Paris
Recherche Prince (Siegfried) désespérément
Mats Ek, un retour en verve
The Dante Project de Wayne McGregor
Pit : émotion, kitsch et déjà-vu
Laura Hecquet nommée Danseuse Étoile de l’Opéra national de Paris
Drôles de vampires de Richard Demarcy
A Garnier Dmitri Tcherniakov casse le joujou de Tchaïkovski
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 19000 spectacles référencés


On vous invite au spectacle, soyez les premiers informés !

Vérifiez votre boîte de réception ou vos indésirables afin de confirmer votre abonnement.

© Sceneweb | Maintenance Wordpress par Limbus Studio
  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut

Ce site utilise des cookies. En continuant à naviguer sur le site, vous acceptez notre utilisation des cookies.

OKSavoir plus

Cookies et paramètres de confidentialité



Comment nous utilisons les cookies

Nous pouvons demander que les cookies soient mis en place sur votre appareil. Nous utilisons des cookies pour nous faire savoir quand vous visitez nos sites Web, comment vous interagissez avec nous, pour enrichir votre expérience utilisateur, et pour personnaliser votre relation avec notre site Web.

Cliquez sur les différentes rubriques de la catégorie pour en savoir plus. Vous pouvez également modifier certaines de vos préférences. Notez que le blocage de certains types de cookies peut avoir une incidence sur votre expérience sur nos sites Web et les services que nous sommes en mesure d’offrir.

Cookies Web Essentiels

Ces cookies sont strictement nécessaires pour vous délivrer les services disponibles sur notre site et pour utiliser certaines de ses fonctionnalités.

Du fait que ces cookies sont absolument nécessaires au bon rendu du site, les refuser aura un impact sur la façon dont il fonctionne. Vous pouvez toujours bloquer ou effacer les cookies via les options de votre navigateur et forcer leur blocage sur ce site. Mais le message vous demandant de les accepter/refuser reviendra à chaque nouvelle visite sur notre site.

Nous respectons votre choix de refuser les cookies mais pour éviter de vous le demander à chaque page laissez nous en utiliser un pour mémoriser ce choix. Vous êtes libre de revenir sur ce choix quand vous voulez et le modifier pour améliorer votre expérience de navigation. Si vous refusez les cookies nous retirerons tous ceux issus de ce domaine.

Nous vous fournissons une liste de cookies déposés sur votre ordinateur via notre domaine, vous pouvez ainsi voir ce qui y est stocké. Pour des raisons de sécurité nous ne pouvons montrer ou afficher les cookies externes d’autres domaines. Ceux-ci sont accessibles via les options de votre navigateur.

Cookies Google Analytics

Ces cookies collectent des informations de manière compilée pour nous aider à comprendre comment notre site est utilisé et combien son performantes nos actions marketing, ou pour nous aider à personnaliser notre site afin d’améliorer votre expérience de navigation.

Si vous ne souhaitez pas que votre visite soit pistée sur notre site vous pouvez bloquer ce pistage dans votre navigateur ici :

Autres services externes

Nous utilisons également différents services externes comme Google Webfonts, Google Maps, autres hébergeurs de vidéo. Depuis que ces FAI sont susceptibles de collecter des données personnelles comme votre adresse IP nous vous permettons de les bloquer ici. merci de prendre conscience que cela peut hautement réduire certaines fonctionnalités de notre site. Les changement seront appliqués après rechargement de la page.

Réglages des polices Google :

Réglages Google Map :

Réglages reCAPTCHA :

Intégrations de vidéo Vimeo et Youtube :

Autres cookies

Les cookies suivants sont également requis - Vous pouvez choisir d’autoriser leur utilisation :

Politique de Confidentialité

Vous pouvez lire plus de détails à propos des cookies et des paramètres de confidentialité sur notre Page Mentions Légales.

Politique de confidentialité
Accept settingsHide notification only