La vaste réflexion de notre existence humaine est un champ de recherche qui me semble être le fondement de toute œuvre ou tout acte artistique. Imaginer qu’un Ange prenne la parole en scène est évidemment délicat mais fascinant d’un point de vue métaphorique mais aussi plastique et marionnettique.
De nombreuses œuvres m’ont influencé dont le film de Wim Wenders, Les Ailes du désir. Cette phrase du réalisateur lors d’une conversation avec Serge Daney m’a beaucoup parlé : « C’est pour pouvoir montrer les humains que j’ai inventé les anges ».
A travers ce projet, nous cherchons une dialectique humaine. Nous définissons cet Ange comme un messager sans fonction, sans repères théologiques. Il ne semble plus rattaché à un Dieu ni à une religion définie.
Inventer un ange qui s’ennuie de l’éternité est une impulsion théâtrale au service d’un propos plus large sur notre humanité et notre fantasme d’immortalité. Je me suis plongé avec passion dans divers textes, car ce ne sont pas seulement les religions qui nous promettent la continuation de notre existence après la mort dans l’au-delà, mais également la philosophie, qui a en quelque sorte repris à son compte cette croyance inconsciente. Freud a écrit que « personne, au fond, ne croit à sa propre mort ou, ce qui revient au même : dans l’inconscient, chacun de nous est persuadé de son immortalité ». Dans la rencontre entre Phèdre et Socrate, Platon fait appel à un mythe, celui de la vie préempirique de l’âme, avant sa chute dans un corps, pour nous inciter à « parier », comme le fait Socrate, sur l’immortalité de l’âme. Pour imaginer ce projet, je me suis laissé porter par des écrits de Spinoza, Hegel ou Husserl (le fondateur de la phénoménologie) pour nourrir ce personnage perdu dans l’immensité de l’âme humaine.
Ce projet est une réaction solaire à notre humanité qui semble parfois avoir perdu le goût de la vie, le goût des plaisirs minuscules. A travers cet ange, figure onirique, nous cherchons à créer un exutoire céleste pour tenter de réactiver de la contestation lumineuse et combative dans nos vies d’humains.
Si même les anges ont le spleen alors… !
Mais le spleen de cet Ange n’a rien de si Baudelairien. L’écriture du spectacle pourrait s’apparenter à un oratorio profane et libre alternant des séquences visuelles et instrumentales interprétées par trois musiciens en scène avec des introspections chantées écrite par des autrices et auteurs contemporains.
Nos références musicales sont hybrides, brutes et mêlent des accents de musique classique avec les sonorités de violoncelle, violon, vibraphone et des textures plus électroniques sous l’influence de Björk, Bot’Ox, Laake.
Dossier de production, Johanny Bert
Le Spleen de l’ange
Mise en scène, scénographie, lumières, comédien-chanteur Johanny Bert
Musiciens en scène, compositions, arrangements Marion Lhoutellier (violon et électronique), Guillaume Bongiraud (violoncelle et électronique), Cyrille Froger (percussions et claviers)
Assistant mise en scène Florimond Plantier
Regards extérieur Prunella Rivière, Jonas coutancier
Dramaturgie Olivia Burton
Auteurs-compositeurs des chansons originales Brigitte Fontaine, Bérangère Jannelle, Laurent Madiot, Alexis Morel, Yumma Ornelle, Prunella Rivière
Création costumes Pétronille Salomé assistée d’Adèle Girard, renfort confection costumes Lisa Paris
Création masques Alexandra Leseur-Lecoq, Loic Nebreda, Pétronille Salomé
Construction marionnettes Amélie Madeline
Création lumières et régie générale Gautier Le Goff
Régie son Simon Muller
Régie plateau Klore Desbenoît
Construction accessoires et effets magiques Jonas Coutancier, Klore Desbenoît, Gilles Richard, Florimond Plantier, Franck Rarog
Stagiaires Eliott Lust, Luc Imberdis, Naelle ValletProduction Théâtre de Romette – Clermont-Ferrand
Coproductions Le Théâtre de la Croix Rousse – Lyon, Théâtre de la Ville – Paris, Théâtre 71 Malakoff, scène nationale, le Sémaphore à Cébazat, le Théâtre de Gascogne
Avec le soutien précieux du Carreau – Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan, La Cour des Trois Coquins, scène vivante à Clermont-Ferrand, le METT – Le Teil et le Groupe des 20 Auvergne-Rhône-Alpes, La Pop, dans le cadre de la JRA 2023Le Théâtre de Romette est implanté à Clermont-Ferrand, à La Cour des Trois Coquins – scène vivante. La compagnie est conventionnée par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville de Clermont-Ferrand. Merci pour leur accompagnement et leur soutien.
La Cour, scène vivante, Clermont-Ferrand
le 5 octobre 2024Théâtre de la Ville – Les Abbesses, Paris
du 15 au 26 octobreThéâtre du Pays de Morlaix
le 7 novembreThéâtre 71, Malakoff Scène nationale
du 13 au 15 novembre
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