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Je ne cours pas, je vole ! : le théâtre à l’épreuve du sport

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Je ne cours pas je vole Johanna Boyé
Je ne cours pas je vole Johanna Boyé

Photo Aurore Vinot

Signé Elodie Menant et mis en scène par Johanna Boyé, ce spectacle dynamique amène le sport de compétition sur les planches. Je ne cours pas, je vole ! est un sprint théâtral ponctué de scènes chorégraphiées qui suit le parcours cabossé d’une athlète.

Je ne cours pas, je vole ! signe la deuxième collaboration entre l’autrice Elodie Menant et la metteuse en scène Johanna Boyé. Après Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? qui abordait, avec un charme fou et sur le mode du cabaret, la vie tumultueuse de l’actrice hiératique des Enfants du Paradis, ce nouveau spectacle plonge dans l’univers du sport de compétition. Un peu moins percutant que le précédent en terme d’écriture, Je ne cours pas, je vole ! a le mérite de s’emparer d’un sujet rare au théâtre et d’en faire le sel d’un spectacle choral, fédérateur et tout public, de belle facture, porté par une mise en scène dynamique et des interprètes remarquables qui se partagent à six une galerie de personnages attachants.

Alors que les Jeux Olympiques de 2024 bourdonnent dans nos têtes, générant crispations et enthousiasme c’est selon, on entre dans ce spectacle délicieusement drôle et émouvant par une scène de conférence de presse imaginaire des JO. Elle met en présence rien de moins que l’athlète jamaïcain Usain Bolt, le tennisman espagnol Rafael Nadal, la nageuse française Laure Manaudou, le coureur de fond éthiopien Haile Gebrselassie et une gymnase russe fictive. Et l’on est d’emblée au coeur du sujet, à savoir que le sport de haut niveau n’est pas une sinécure. Derrière les paillettes de la victoire et de la célébrité médiatique se cachent souvent des problématiques insoupçonnables, qu’elles soient identitaires, familiales, médicales ou politiques. Sous le costume du sport, sous le vernis des médailles et l’éclat des exploits, la réalité de la vie et de l’entrainement, les doutes et les efforts, les chutes et blessures, la convalescence et la résilience. S’ils apparaissent comme des dieux aux corps musclés, sculptés dans l’argile de nos idéaux physiques, les sportifs n’en sont pas moins hommes et femmes, soumis à une discipline extrême, à la pression extérieure, à leur bagage familial, au contexte géopolitique de leur pays d’origine.

Dans cet environnement sportif sur fond de JO, le spectacle suit le parcours de Julie, coureuse et… asthmatique. De l’appartement familial aux heures passées avec son coach, la représentation alterne ambiances intimistes et scènes de compétition, la vie la vraie et la course au podium. Dans une scénographie légère et ingénieuse dessinant couloirs de course au sol, estrade en fond de scène et podiums mobiles, le tout sur fond de rideau rouge scintillant de mille feux, c’est avec délicatesse que la mise en scène évoque en sous-texte les échos entre le monde du sport et celui du théâtre. Et les comédien.nes athlétiques et généreux parachèvent de créer le lien entre les deux dans des scènes chorégraphiques qui mettent en valeur leurs capacités physiques impressionnantes. Dans des costumes aux couleurs flashy, changés en un rien de temps (mention spéciale à la costumière Marion Rebmann qui les signe), Je ne cours pas, je vole ! est une course contre-la-montre. Le rythme trépidant de la représentation va de pair avec les défis que l’héroïne doit surmonter.

Quête de l’excellence, extase du dépassement de soi, culte de la qualification, esprit de compétition, adrénaline et excitation, endurance à l’effort, ces motifs convoqués se frictionnent à des enjeux familiaux justes et touchants. Les relations filiales et fraternelles sont très bien vues et forment un tableau de famille des plus émouvants. On rit souvent aussi, signature visible de la metteuse en scène Johanna Boyé qui sait toujours, quel que soit son sujet, jouer de l’humour et de la gravité avec doigté. Au plateau, Elodie Menant prouve une fois de plus qu’elle est une comédienne charismatique et solide, mais ses acolytes, Olivier Dote Doevi, Axel Mandron, Youna Noiret, Laurent Paolini, ne déméritent pas, et cerise sur le gâteau, la merveilleuse Vanessa Cailhol, rôle principal et fil rouge de ce tourbillon de personnages. De bout en bout, elle irradie littéralement le plateau et nous bouleverse dans l’engagement qu’elle met au service de ce spectacle physique et tendre.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Je ne cours pas, je vole !
Texte Elodie Menant
Mise en scène Johanna Boyé
Avec Vanessa Cailhol, Olivier Dote Doevi, Axel Mandron, Elodie Menant, Youna Noiret, Laurent Paolini
Création sonore Mehdi Bourayou
Chorégraphe Johan Nus
Costumes Marion Rebmann, assistée par Fanny Gautreau
Créateur lumières Cyril Manetta
Scénographe Camille Duchemin
Perruques Julie Poulain
Assistante mise en scène Caroline Stefanucci

Production Atelier Théâtre Actuel
Coproduction Compagnie Carinae, Alyzée Créations
Avec le soutien de la ville de Saint-Maurice – Théâtre du Val d’Osne, du Théâtre 13, de la Pépinière Théâtre, de l’Espace Carpeaux de Courbevoie, de l’EGP à Fontenay-sous-Bois, de l’Espace Charles Vanel de Lagny-sur-Marne, de Puma, du Fonds SACD Théâtre

Durée : 1h20

Festival Off d’Avignon 2022
Théâtre du Roi René
du 6 au 30 juillet, à 16h15 (relâches les 11, 18 et 25 juillet)

Théâtre du Rond-Point, Paris
du 7 au 31 décembre

12 décembre 2022/par Marie Plantin
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