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L’amour sur un tréteau singapourien

À la une, A voir, Bobigny, Les critiques, Théâtre, Tours

photo Christophe Raynaud de Lage

Les tableaux amoureux magnifiquement esquissés par Joël Pommerat dans La réunification des deux Corées reprennent vie sur scène grâce aux acteurs du TheaterWorks, une compagnie singapourienne dirigée par Jacques Vincey actuellement en tournée française.

Brèves et intenses, les scènes s’enchaînent comme des sortes d’instantanés. Elles disent toutes, chacune à leur manière, l’amour, ou plutôt le manque d’amour, l’amour éteint, l’amour absent. Ce matériau sentimentaliste avait décontenancé une frange du public lors de la création de La Réunification des deux Corées en 2013. S’y expose une succession de couples dessinés dans des situations aussi communes que lapidaires, follement cocasses ou profondément tragiques. Sur le vif, la naissance du désir côtoie son extinction sans vraiment faire connaître ses tenants et ses aboutissants. Entre fantasme et réalité, tout devient volontairement fébrile, vacillant, et pourtant d’une belle éloquence. Oui, les choses montrées peuvent paraître banales, quotidiennes, mais elles touchent, concernent, étreignent.

L’universalité du propos justifie s’il le faut le souhait qu’a eu Jacques Vincey de monter la pièce avec des acteurs singapouriens, en anglais, dans une traduction de Marc Goldberg, de la créer en Asie puis de la faire tourner en France, dans son théâtre, le Centre Dramatique National de Tours et enfin à la MC93 de Bobigny.

Ils sont neuf interprètes d’origines chinoises, malaises, indiennes, au cœur d’un dispositif scénique simplissime et particulièrement efficace, présents sans cesse sur le plateau, assis en ligne sur une rangée de chaises derrière un imposant praticable rectangulaire. Ce tréteau nu sera le réceptacle de leurs multiples bribes fictionnelles. Les acteurs campent la cinquantaine de personnages de la pièce. Deux portants mettent à leur disposition quantité de costumes permettant de changer rapidement d’apparence et passer d’une identité à l’autre. Les comédiens assument avec beaucoup de justesse et de sensibilité aussi bien l’humour que la gravité des situations, l’étrangeté, le trouble, le malaise qui s’en dégagent éventuellement. Ils rayonnent.

C’est un geste fort et louable que celui de s’emparer de cette pièce tellement emprunte de l’esthétique scénique de l’auteur qui monte lui-même tous ses textes. La mise en scène que signe Jacques Vincey a de pommeratien le goût pour une pénombre prédominante. Délicatement éclairée d’une lumière diurne, la scène favorise un onirisme qui éloigne la représentation de tout naturalisme. En forme de joli clin d’œil, une courte vidéo tournée sur une piste d’auto-tamponneuses est projetée à la fin. Au jeu des comparaisons, cette nouvelle mouture est sûrement moins polie, moins sophistiquée que ne l’est la version originale de l’auteur, elle paraît un peu plus brute, prosaïque, mais sans jamais faire s’amenuiser sa vibrante portée émotionnelle. A la fin, les couples s’unissent et irradient, ils affichent pour conclure la possibilité d’une réunification amoureuse.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

La réunification des deux Corées
TEXTE DE Joël Pommerat [en version anglaise]
Mise en scène Jacques Vincey
AVEC Noorlinah Mohamed, Zelda Ng, Janice Koh, Karen Tan,
Cynthia Lee, Tan Shou Chen, Tim Nga, Ebi Shankara, Pavan J-Singh
TRADUCTION ET DRAMATURGIE Marc Goldberg
LUMIÈRES Marie-Christine Soma

Durée : 2h05

CALENDRIER
01 › 10 novembre 2018 au 72-13 / TheatreWorks – Singapour
19 › 24 novembre 2018 au Théâtre Olympia – CDN Tours
28 novembre › 01 décembre 2018 à la MC93 – Bobigny
tournée jusqu’en décembre 2019 en construction

28 novembre 2018/par Christophe Candoni
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