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Molière et Lully en mots et en musiques

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Vincent Pontet

Serge Bagdassarian, Birane Ba, Elsa Lepoivre, Claïna Clavaron, Elissa Alloula dans D’où rayonne la nuit © Vincent Pontet

Inspiré par le tandem Molière / Lully, le jeune pensionnaire de la Comédie-Française Yoann Gasiorowski présente D’où rayonne la nuit, une petite forme de théâtre musical qui plaît et ravit dans sa manière de célébrer l’esprit de troupe et la frénésie créatrice.

A l’occasion de sa saison Molière, la Comédie-Française célèbre l’anniversaire de son grand patron en présentant et réinventant ses grandes pièces, notamment le Tartuffe, montré pour la première fois dans sa version non censurée, mais aussi en rendant hommage au passionnant chef de troupe et artiste complet qu’il était. S’illustrant aussi bien dans l’écriture que le jeu et la mise en scène, occupant ainsi toutes les fonctions de la création théâtrale, Molière fait en quelque sorte figure d’écrivain de plateau avant l’heure et c’est ainsi qu’il est présenté dans le court impromptu proposé au Studio du Louvre par les comédiens Français.

Plus que Molière, c’est toute sa troupe qui prend vie sur scène en plein travail de répétition alors que s’invente sous nos yeux un type de spectacle encore inédit : la comédie-ballet. La rencontre décisive du dramaturge avec Lully en est le point fondateur. Les « deux Baptiste » comme les appelait Madame de Sévigné, à l’œuvre d’une collaboration à la fois géniale et musclée, émaillées d’autant d’harmonie que d’anicroches, signent ensemble quantité de succès dans le temps bref et fulgurant d’une dizaine années, répondant ainsi au désir capricieux du Roi Soleil, amateur de danse et de somptuosité. Loin de la pompe des divertissements de Cour, D’où rayonne la nuit, est une courte pièce, humblement pensée et conçue, qui se présente sous la forme d’un théâtre de chambre ou de salon, sans aucune coquetterie et faisant fi, s’en moquant même, de toute pédanterie.

La parole et la musique s’y accordent formidablement. C’est avec un art délicat et délié que deux musiciens accompagnent au théorbe et à la basse de violon des airs empruntés à Lully mais aussi à Charpentier (compositeur des musiques de scène du Malade imaginaire) entre autres compositeurs baroques. Ces titres rassemblés et arrangés par Vincent Leterme sont interprétées avec jubilation par les comédiens du Français, Elsa Lepoivre et Serge Bagdassarian en tête. On y chante l’amour, la vie, le vin, les plaisirs et les déboires, la mort aussi, d’une façon toujours enlevée et pleinement théâtralisée.

Sans jamais chercher à donner à voir une reconstitution historique, l’enjeu du travail proposé est de montrer des acteurs d’aujourd’hui s’emparer de l’histoire passée. Ainsi, ils se présentent sans fard et composent allègrement les figures d’antan au moyen d’un simple élément de costumes, d’une attitude, d’une pose.

Molière est parfaitement campé par Birane Ba tout jeune et fougueux acteur coiffé d’une opulente perruque s’apparentant à une crinière de lion qui tranche avec la tenue de training qu’il porte et son sweat à capuche vert évoquant la couleur maudite du costume dans lequel Molière serait mort. Lully est quant à lui interprété par une femme, la sanguine Elissa Alloula.

La proposition assume un anachronisme permanent et on admire la très juste distance, à la fois humoristique, parodique et critique, avec laquelle les comédiens s’emparent de leur sujet et font feu de tout bois. Le spectacle aurait tendance à s’égarer un peu lorsqu’il quitte Paris et Versailles pour se rendre à Chambord, théâtre d’une satire un rien trop appuyée de la vie culturelle actuelle et de son personnel. Pour autant, en filigrane, un propos politique s’attache à dévoiler le dessous d’une production théâtrale soumise aux aléas des rivalités d’égos et des rapports au pouvoir. Plein de vie et d’esprit, D’où rayonne la nuit fait aussi le récit d’une exaltante et frénétique page de la création artistique.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

D’où rayonne la nuit
(Molière-Lully, impromptu musical)
Texte et mise en scène Yoann Gasiorowski

Avec
Elsa Lepoivre,
Serge Bagdassarian,
Yoann Gasiorowski,
Birane Ba,
Élissa Alloula,
Claïna Clavaron
et les musiciens (en alternance) :
Elena Andreyev : basse de violon
Cécile Vérolles : basse de violon
Victorien Disse : théorbe, guitare
Nicolas Wattinne : théorbe, guitare

Durée : 1 heure

Studio-Théâtre de la Comédie-Française
du 27 janvier au 6 mars 2022

15 février 2022/par Christophe Candoni
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