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Un Castellucci sombre et démuni

À la une, Bobigny, Décevant, Lausanne, Les critiques, Montpellier, Théâtre

© Guido Mencari

Dans Democracy in America, Romeo Castellucci livre une parabole paysanne des plus austères qui met en scène un couple de puritains aux dimensions beckettiennes dans l’attente d’un geste divin.

Au théâtre de Vidy, le public du festival Programme Commun a découvert une nouvelle mouture d’un spectacle créé au début du mois de mars à Anvers. La pièce commence en Suisse une longue tournée internationale. Elle est attendue en France au prochain Printemps des comédiens de Montpellier puis à la MC93 de Bobigny dans le cadre du prochain festival d’Automne. Romeo Castellucci a drastiquement resserré et révisé son œuvre qui demeure inaboutie, désormais confinée dans une forme étale et stoïque.

Alors qu’un beau soleil de fin d’après-midi brille sur le lac qui borde le théâtre, on s’engouffre dans la boite noire de Castellucci. Dépourvu de couleurs, le vaste plateau nu se présente comme un espace originel et infertile. Bruns comme le charbon, ciel et terre se confondent, vides de tout. Seul l’éclat de la blancheur des corps se distingue dans l’obscurité tenace où évolue un couple de paysans. Ils ont gagné le nouveau continent avec le même espoir, vite contrarié, d’Abraham parti sur la route d’Israël. « Demandez et il vous sera donné » dit la Bible. C’est à genoux, sur le sol dur de leur log-house, qu’ils s’offrent les mains nues, et implorent sans succès la mansuétude divine après une maigre récolte. Il n’y a plus rien à espérer. La paysanne en vient à douter de l’existence de Dieu et s’abandonne au blasphème.

A la manière d’un Maître de la peinture de genre, Castellucci montre par bribes le geste laborieux du travail de la terre. Les outils, les tenues vestimentaires, la farandole furtivement esquissée par un cortège funèbre tirant une charrue, la dépouille de l’enfant vendu, sont autant d’images qui paraissent étonnamment littérales, platement illustratives pour le metteur en scène chez qui l’abstraction fascine. Plus tard dans la représentation, une évocation de Rothko à travers trois monochromes mouvants, l’apparition d’une énigmatique patte de cheval mécanisée ou le sein charbonné de l’héroïne hantée et hystérisée passent pour moins univoques et plus passionnants.

Librement inspiré de Tocqueville, Democracy in America n’a pas la force viscérale des grands Castellucci. Le metteur en scène italien entre au plus profond de la nature humaine, interroge l’individu et la communauté, extériorise violemment la douleur contenue, mais il semble trop axé sur la narration et les dialogues, lui qui sait si bien en faire l’économie habituellement. Ses actrices sont en état de grâce. Mais cette fois ci, Castellucci n’atteint pas la terre promise.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Democracy in America
Mise en scène :
Romeo Castellucci
Musique :
Scott Gibbons
Texte :
Claudia Castellucci
Romeo Castellucci
Assistante à la mise en scène:
Maria Vittoria Bellingeri
Maître répétiteur:
Evelin Facchini
Mécanismes, sculptures de scène et prosthesis:
Istvan Zimmermann
Giovanna Amoroso
Réalisation costumes:
Grazia Bagnaresi
Régisseur Plateau:
Daniele Ferro
Machinistes:
Andrei Benchea
Pierantonio Bragagnolo
Technicien lumières:
Marco Alba
Technicien du son:
Paolo Cillerai
Habilleuse:
Elisabetta Rizzo
Décorateur:
Silvano Santinelli
Photographe de scène:
Guido Mencari
Direction technique:
Eugenio Resta
Équipe technique in sede:
Carmen Castellucci
Francesca Di Serio
Gionni Gardini
Daniele Magnani
Attaché de Production:
Benedetta Briglia
Promotion et distribution:
Valentina Bertolino
Gilda Biasini
Assistante à la production :
Giulia Colla
Administration:
Michela Medri
Elisa Bruno
Simona Barducci
Consultation fiscale et administrative:
Massimiliano Coli
Avec :
Olivia Corsini
Giulia Perelli
Gloria Dorliguzzo
Evelin Facchini
Stefania Tansini
Sophia Danae Vorvila
Et avec douze danseuses locales
Chorégraphies librement inspirées par les traditions folkloriques d’Albanie, de Grèce, du Botswana, d’Angleterre, de Hongrie, de Sardaigne ; avec des interventions chorégraphiques d’Evenlin Facchini, Gloria Dorliguzzo, Stefania Tansini, Sophia Danae Vorvila.
Production Socìetas
Coproduction
deSingel International Artcampus, Anvers – Wiener Festwochen, Vienne – Printemps des Comédiens, Montpellier – National Taichung Theatre, Taiwan – Holland Festival, Amsterdam – Schaubühne am Lehniner Platz, Berlin – Festival d’Automne à Paris avec la MC93-Maison de la Culture de Seine Saint-Denis, Bobigny – Le Manège-Scène nationale de Maubeuge – Teatro Arriaga Antzokia, Bilbao – São Luiz Teatro Municipal, Lisbonne – Peak Performances, Montclair State University
Avec la participation de :
Théâtre de Vidy, Lausanne – Festival d’Athènes et d’Épidaure
Avec le soutien de :
Ministero dei beni e attività culturali, Regione Emilia Romagna e Comune di Cesena
Création mars 2017
Durée 2h

Théâtre Vidy de Lausanne
Jusqu’au 2 avril 2017
Printemps des Comédiens 2017 à Montpellier
jeudi 15 juin / 20h00
vendredi 16 juin / 20h00
samedi 17 juin / 20h00
Festival d’Automne 2017 à la MC93 de Bobigny du 12 au 22 octobre
Le Manège à Maubeuge les 7 et 8 novembre

15 juin 2017/par Christophe Candoni
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