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Happy Child : Nathalie Béasse, comme un jeu d’enfant

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

Photo Wilfried Thierry

Invitée à « occuper » le Théâtre de la Bastille pendant plus d’un mois, la metteuse en scène y présente quatre de ses anciens spectacles. Parmi eux, Happy Child constitue une entrée en matière accueillante et foutraque pour toucher du doigt une poétique toute particulière.

Rencontrer l’œuvre de Nathalie Béasse, c’est accepté d’entrer dans un univers hautement singulier, à nul autre pareil sur la scène théâtrale française. Voilà près de dix ans que la metteuse en scène arpente les planches du Théâtre de la Bastille, à l’invitation de Géraldine Chaillou, sa programmatrice. Logiquement, après Tiago Rodrigues et le collectif L’Avantage du doute, c’est à cette partenaire de longue date que le lieu a choisi de confier cette troisième saison d’« Occupation Bastille ». L’occasion, pour l’artiste, d’investir cet endroit pendant plus d’un mois, d’y organiser des répétitions publiques en vue de sa prochaine création, Aux éclats, mais aussi, et surtout, de faire découvrir, ou redécouvrir, aux spectateurs quatre de ses dernières productions, Tout semblait immobile, Roses, Le bruit des arbres qui tombent et Happy Child, la plus ancienne et la première de ce copieux programme.

Dans le parcours de Nathalie Béasse, cette pièce occupe une place à part, et inaugure un cycle avec une théâtralité plus affirmée et une scénographie plus imposante. Pour en établir les bases, comme un retour aux origines d’une famille théâtrale, le spectacle se tourne vers l’enfance. Sans fil narratif clair, les scènes qui s’enchaînent, et se nourrissent les unes les autres, semblent dessiner une fratrie. Ils sont deux femmes et trois hommes à se retrouver là, dans cet espace drapé de tissu beige, de ceux que l’on observe parfois dans les maisons inhabitées durant plusieurs années.

Frères et sœurs, ils sèment des actions, comme autant de cailloux, pour parcourir, à rebours, le chemin de l’enfance, ce havre de paix où leur collectif familial existait, avant de se disloquer sous le poids des vies et des années. En dessous de chaque pierre, se glisse un jeu, en forme d’image d’Épinal d’une période apparemment heureuse. Il y a cette saynète donnée avec toute la fierté du monde face aux parents, ces jeux de rôle qui conduisent jusqu’à une scène du Roi Lear, ces déguisements enfilés et surenfilés, ce jeu du chat et de la souris perpétuel, ces visions aussi loufoques que cauchemardesques, et ces rires constants, y compris dans la salle. Pourtant, autour d’eux, le fond de l’air est grave, nimbé par une poétique de la nostalgie qui dévore tout.

Sans doute davantage que ses autres créations comme Le bruit des arbres qui tombent ou Roses, Happy Child est empli d’une magnétique douceur. Au fil de séquences à la limite de la rêverie, il n’est pas directement question de légèreté, mais plutôt d’une folle envie d’insouciance. Comme toujours chez Nathalie Béasse, le spectacle est sollicitant. Rien n’est donné au public, tout s’acquiert, se déduit. Chacun est mis devant ses responsabilités, doit faire son propre miel avec ce qui lui est fourni. Et pourtant, Happy Child s’avère plus accueillant, moins austère, que d’autres, à la confluence de ces arts – plastiques, chorégraphiques, théâtraux – que Nathalie Béasse se plaît à mêler, avec le corps comme seule clef de voûte. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, il offre une très bonne entrée en matière afin de découvrir, par la suite, l’ensemble d’un travail qui, aussi exigeant soit-il, vaut assurément le détour.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Happy Child
Conception, mise en scène, scénographie Nathalie Béasse
Avec Étienne Fague, Karim Fatihi, Erik Gerken, Anne Reymann et Camille Trophème
Lumières Natalie Gallard
Bande sonore Julein Parsy
Sculpture Corinne Forget

Production Association Le Sens
Coproductions EPCC Le Quai, Forum des Arts Vivants et le Centre national de danse contemporaine d’Angers
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la communication / DRAC des Pays de la Loire, du département du Maine-et-Loire, de la ville d’Angers et de Mécène et Loire

Durée : 1h15

Théâtre de la Bastille, Paris
dans le cadre d’Occupation #3 orchestrée par Nathalie Béasse et son équipe
du 13 mai au 29 juin, avec au programme :

Happy Child
du 14 au 18 mai 2019

Tout semblait immobile
du 17 au 25 mai

Roses
du 21 au 25 mai

Le bruit des arbres qui tombent
du 3 au 7 juin

Retrouvailles – workshop
le 15 juin

Aux éclats – work in progress
du 19 au 28 juin
entrée libre, sur réservation

Guitare héros
le 25 juin

Histoire courte
chaque jour de représentation

Le dernier soir
le 29 juin

16 mai 2019/par Vincent Bouquet
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