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Cosmic Drama : le vide intersidéral de Philippe Quesne

Bobigny, Décevant, Les critiques, Théâtre
Philippe Quesne crée Cosmic Drama à la MC93 Festival d'automne à Paris
Philippe Quesne crée Cosmic Drama à la MC93 Festival d'automne à Paris

Photo Martin Argyroglo

À la MC93, le metteur en scène et scénographe déçoit avec sa nouvelle création en forme de space opera sans souffle, ni but.

Philippe Quesne se serait-il fait prendre au piège de la fausse bonne idée, celle qui laisse à penser – et certains, tel Pierre Guillois, y ont déjà cru par le passé – que le cosmos est un terrain de jeu intrinsèquement fécond au vu de sa poétique naturelle ? Habitué à inventer d’autres mondes possibles, à créer des utopies où il fait se rencontrer tantôt des animaux, tantôt des humains, ou assimilés, et des lieux pour observer leurs interactions, voir comment les uns influent sur les autres et former, au passage, des communautés nouvelles, le metteur en scène a, après le parc d’attractions (La Mélancolie des dragons), le marécage (Swamp Club), la cave (La Nuit des taupes), l’île déserte (Crash Park) et la ferme (Farm Fatale), tenté d’investir l’univers. Au risque, et c’est tristement le cas, de se retrouver coincé dans le vide interstellaire.

Inspiré, à l’en croire, des codes du space opera hollywoodien, son Cosmic Drama tient en peu, trop peu de mots. Au commencement de cette épopée frugale, étaient donc cinq astronautes, embarqués à bord d’un vaisseau spatial, façon pierre galactique, où ils naviguent de mission en mission. Auto-proclamés « bergers de la galaxie », ils sont, cette fois, chargés de prendre soin d’une famille d’astéroïdes en petite forme, et rencontrent, à leur côté, une météorite naufragée qui ne tarde pas à vouloir se joindre à eux. Une danse du soleil plus tard, exécutée à l’aide de rubans de gymnastique rythmique, tout ce petit monde minéral retrouve, après quelques maigres péripéties, sa joie de voguer dans l’univers et les cinq aventuriers – moins un, resté avec un piano qui passait par là – repartent comme ils étaient venus, avec le sentiment du devoir accompli.

Contrairement à la plupart de ses spectacles précédents où, à l’aide d’actions à l’allure parfois insignifiante, souvent enfantine et rêveuse, Philippe Quesne parvient à bâtir un environnement drôle, humain et poétique qui ouvre le champ des possibles, Cosmic Drama ne décolle jamais vraiment, handicapé par son esthétique digne d’une super-production. Visiblement peu inspiré par la thématique, le metteur en scène se contente de quelques idées d’écriture de plateau, étirées à l’envi et jusqu’à la lie. Prises dans un enchaînement dramaturgique passablement décousu, ces saynètes, pour la plupart non essentielles, ne valent alors que pour elles-mêmes et ne sont jamais mises au service d’une narration plus dense. Sans cap clair, elles donnent la sensation d’être sous-exploitées, et font régulièrement flop, faute d’approfondissement suffisant.

Si, comme toujours chez Philippe Quesne, le côté pieds-nickelés de cette bande d’astronautes peut, à intervalles plus ou moins réguliers, faire sourire, si quelques trouvailles peuvent faire mouche grâce à leur incongruité – l’irruption d’une actrice qui disserte sur la poésie allemande, le téléphone arabe comme nouveau mode de drague, l’utilisation d’une machine à emballer les sapins pour protéger les astronautes des rayonnements de la météorite –, l’ensemble peine davantage qu’il n’émeut. Surtout, le metteur en scène s’arrête au milieu du gué. Son texte, qui ressemble plus à une suite de borborygmes qu’à une proposition en bonne et due forme, n’explore jamais franchement ni les codes du space opera, au-delà de quelques références musicales et de jeu, ni ceux de la science-fiction, ni même le métathéâtre, à peine effleuré. Le plus souvent pauvre et anecdotique, il offre aux comédiens une bien maigre partition. Devenus les marionnettes démonstratives d’une pantomime, ils semblent soumis aux impératifs d’une scénographie qui, si elle reste précise, comme le veut la tradition chez Quesne, fait office, dans son exploitation spectaculaire et répétitive, d’habillage grandiloquent, d’inefficace cache-misère.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Cosmic Drama
Conception, mise en scène et scénographie Philippe Quesne
Collaboration artistique Élodie Dauguet
Création et interprétation Raphael Clamer, Jean-Charles Dumay, Annika Meier, Julian Anatol Schneider, Gala Othero Winter
Dramaturgie Angela Osthof, Camille Louis
Lumières Benjamin Hauser
Vidéo David Fortmann, Lukas Wiedmer

Production Theater Basel
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings
Diffusion Théâtre Vidy-Lausanne
Coréalisation MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis ; Festival d’Automne à Paris

Durée : 1h40

MC93, Bobigny, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris
du 20 au 22 octobre 2022

Théâtre Vidy-Lausanne
du 18 au 22 janvier 2023

22 octobre 2022/par Vincent Bouquet
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