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Le Dindon à gros sabots

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre

Photo DR

Avec sa direction d’acteurs très appuyée, Anthony Magnier leste la comédie adultérine de Feydeau qui n’est, au demeurant, pas l’une de ses meilleures.

En cette fin d’année, les Feydeau se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après le triomphe de La Puce à l’oreille, emmenée d’une main de maître par Lilo Baur à la Comédie-Française, et La Dame de chez Maxim revue et corrigée par Zabou Breitman à la Porte Saint-Martin, Anthony Magnier a jeté son dévolu sur Le Dindon qu’il donne au Théâtre Dejazet. A la tête de la compagnie Viva, le metteur en scène et sa troupe de fidèles comédiens ne sont pas étrangers à l’écriture du maître du vaudeville. En 2014, déjà, ils s’étaient attaqués à Un fil à la patte, avec, à en croire la rumeur publique, un certain succès.

Sauf que, cette fois, Anthony Magnier s’est pris les pieds dans le tapis. À double titre. D’abord, dans le choix d’une pièce qui n’est manifestement pas l’une des meilleures du dramaturge français – et sur laquelle des cinéastes de renom, tel Jalil Lespert, se sont récemment cassé les dents. Reprenant son canevas habituel, fait de jeux de dupes adultérins, Feydeau y déploie l’histoire de Monsieur et Madame Vatelin. Depuis huit jours, cette dernière est poursuivie par Monsieur Pontagnac, un coureur de jupons notoire, qui veut lui conter fleurette et l’accrocher à son tableau de chasse. En parallèle, Monsieur Redillon se languit d’elle, mais Lucienne Vatelin se refuse à eux car elle ne veut pas tromper son mari. A moins que le galant homme ne la fasse cocue, auquel cas elle n’hésitera pas et usera de la loi du talion conjugal : « Si tu me trompes, je te trompe ».

Enrayée par un ensemble de personnages secondaires, aussi burlesques qu’inutiles, la mécanique de Feydeau est moins précise et enlevée que dans ses pièces les plus fameuses. Déjà vue, et revue, l’intrigue conjugale et amicale avance à coups de grosses ficelles, et de surprises qui n’en sont pas. Moins dans la langue que dans les faits, les quiproquos perdent en saveur et les effets dramaturgiques ont tout l’air d’être des effets de manche, comme si l’auteur n’avait pas cherché à forcer son talent.

Alors qu’il affirme avoir été influencé par le travail de Thomas Ostermeier et de Romeo Castellucci, Anthony Magnier n’a ni le sens de la direction d’acteurs du premier, ni la maestria plastique du second. Pour éviter le décorum type « Au théâtre ce soir », le metteur en scène a fait le choix d’un mobilier moderne et, en même temps, quasi atemporel, tandis que les costumes semblent tout droit sortis du XIXe, des robes aux trois-pièces. A l’avenant, le jeu de la troupe se révèle très vieux jeu. Particulièrement appuyé, il leste la pièce, au lieu de lui donner de l’élan. Plutôt que de faire fuser les répliques, Anthony Magnier a choisi de les appuyer pour en extraire le rire. Las, celui-ci ne vient pas, ou si peu. L’énergie des comédiens n’est pas en cause, mais la direction d’acteurs vieux style transforment les personnages en avatars balourds. De cette vengeance de femmes, où les hommes deviennent des pantins, des dindons, n’émergent alors que bien peu de choses.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Le Dindon
de Georges Feydeau
Mise en scène, adaptation et scénographie Anthony Magnier
Avec, en alternance, Delphine Cogniard, Guillaume Collignion, Mikael Fasulo, Magali Genoud, Vanessa Koutseff, Marie Le Cam, Anthony Magnier, Sandrine Moaligou, Xavier Martel, Laurent Paolini, Julien Renon, Victorien Robert, Audrey Sourdive
Assistante Cécile Mathieu
Costumes Mélisande de Serres
Lumières Stéphane Balny

Partenaires : Les Tanzmatten – Selestat, La Ville de Versailles, Festival du Mois Molière, Théâtre Alphonse Daudet – Coignières, Le Rayon Vert – Saint Valéry en Caux, Espace Culturel – Villeneuve Le Roi, Les Bords de Scènes, Centre Culturel de Nouzonville, Espace Dispan de Floran – L’Haÿ Les Roses, Le Prisme – Elancourt, L’Auditorium – Viroflay, Théâtre Charles Dullin – Le Grand Quevilly
Avec le soutien de la SPEDIDAM
La Compagnie VIVA est accueillie en résidence par la ville de Versailles depuis septembre 2010.

Durée : 1h50

Théâtre Déjazet, Paris
du 4 décembre 2019 au 18 janvier 2020

Saint-Fargeau-Ponthierry
le 1er février 2020

Sallanches
le 6 février

Aix-les-Bains
le 7 février

Metz
le 13 et le 14 février

Villeneuve-Saint-Georges
le 28 février

Loos
le 7 mars

Digne-les-Bains
le 19 mars

Le Pradet
le 20 mars

Saint Priest
le 4 avril

Saint Marcellin
le 17 avril

Buc
le 18 avril

Le Rosey
le 3 juin

Jouy en Josas
le 27 juin

13 décembre 2019/par Vincent Bouquet
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1 réponse
  1. André_B
    André_B dit :
    26 mars 2022 à 9 h 41 min

    « pas l’une de ses meilleures pièces » dites-vous
    Que voilà un jugement prétentieux pour ce chef d’oeuvre, quintessence de l’oeuvre de GF.
    Regardez donc la version Comédie Française avec Florence Viala !
    nombreuses reprises depuis 2000, même si certaines ont été des massacres…
    NB: comme disait GB Shaw:
    « quand on sait / peut faire on fait ; quand on ne sait / peut pas, on enseigne »
    ou Brendan Behan:
    « les critiques sont comme des eunuques; ils savent comment le faire (…) mais ils ne peuvent pas le faire. »

    vive Feydeau, probablement notre plus grand auteur de théâtra avec Molière !!!

    Répondre

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