Julien Derivaz
Julien Derivaz intègre l’École du Théâtre National de Bretagne à Rennes (2012-2015), sous la direction d’Éric Lacascade. Il assiste ensuite ce dernier à l’École du Théâtre d’Art de Moscou. Avec sept autres membres de la promotion 8 de l’École, il fonde le collectif BAJOUR. Il joue dans L’Éclipse, dernière création du collectif, présentée en ce moment au Théâtre Public de Montreuil, et dans Je voudrais parler de Duras d’après Yann Andréa, programmé hors les murs du 9 au 16 décembre.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
À chaque représentation ! Mais particulièrement les soirs de première. Il y a toujours une petite voix dans ma tête pour me souffler : « Mais pourquoi tu t’infliges ça ? » ; et une autre pour lui répondre : « On va bien s’amuser, c’est sûr ! ».
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
C’est une journée d’endurance. J’essaie de prendre soin de moi pour arriver au lever de rideau avec de l’énergie et de l’enthousiasme. J’aime garder l’œil ouvert et glaner des signes de bon augure autour de moi, mais j’essaie de ne pas trop céder à la superstition.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Pas de superstitions, mais j’aime bien faire un tour dans les gradins avant l’entrée du public, pour adopter son point de vue et regarder la scène une dernière fois avant de commencer.
Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?
Ça m’a pris plusieurs années. J’ai longtemps hésité, j’ai fait d’autres études. J’ai fini ma licence en sciences cognitives en partant un an en échange à Vancouver. Ça a été une expérience fondatrice, et, à mon retour, c’était évident pour moi de devenir comédien.
Premier bide ?
Mes premières années de formation au conservatoire de Lyon, où je me suis confronté à mes lacunes en culture générale théâtrale. À 21 ans, je n’avais encore que peu lu ou vu de théâtre, et mes années de théâtre en amateur côtoyaient celles d’option théâtre de mes camarades. Ces premiers moments de jeu ont été plutôt difficiles. J’en ai voulu à mes profs, plus tard, de m’avoir fait sentir que mon expérience « avait moins de valeur ». Mais, a posteriori, je dois admettre que cela venait plus de mes propres insécurités.
Première ovation ?
Lors du premier spectacle du collectif Bajour, Un homme qui fume c’est plus sain. On l’a d’abord créé comme une carte blanche, à la fin de notre formation à l’École du Théâtre National de Bretagne. Je ne sais pas si c’était une ovation, mais on a senti qu’on venait de s’embarquer dans une aventure qui allait se prolonger.
Premier fou rire ?
Ces amis et collègues du collectif Bajour me font rire comme personne. Je ne peux pas m’empêcher de rire encore aujourd’hui en jouant certaines scènes de nos spectacles, comme celles de L’île, qu’on a présenté plus de quarante fois.
Premières larmes en tant que spectateur ?
Autour de 2010, j’ai découvert le travail du tg STAN avec Le chemin solitaire et ça m’a donné la sensation de voir un théâtre de bande, de groupe. Un théâtre cru, drôle et rythmé dont je n’avais pas encore soupçonné l’existence, mais que je reconnaissais.
Première mise à nu ?
En 2015, je venais de sortir de l’École du TNB et Jean-Luc Vincent m’a fait découvrir Marguerite Duras en m’engageant dans son adaptation de Détruire dit-elle. Depuis, Marguerite Duras a été présente dans mon travail presque chaque année. Dire ses mots a été, à la fois, un moment de profonde introspection et un terrain de jeu magnifique pour re-découvrir mon travail d’acteur.
Première fois sur scène avec une idole ?
Depuis quatre ans, j’ai intégré un cabaret très singulier : La Barbichette, mené par Monsieur K. C’est une formidable aventure, où je me sens à chaque fois si chanceux d’avoir l’occasion de chanter avec des créatures inégalables d’humour, de courage et d’élégance.
Première interview ?
C’est ce spectacle, Je voudrais parler de Duras, qui m’a donné l’occasion de jouer le jeu de l’interview.
Premier coup de cœur ?
En 2016, j’ai rencontré Katell Daunis lors de notre aventure Talents Adami Paroles d’acteurs avec tg STAN. Mon amitié avec elle est indissociable de cette expérience, et nous ne nous sommes pas quittés depuis, jusqu’à s’embarquer ensemble dans ce spectacle. Nous avons exploré ensemble ce texte et tout créé de ce spectacle à deux.
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