Artiste associée au théâtre des Îlets depuis janvier 2020, Elsa Granat se forme au conservatoire à Marseille et elle fait la rencontre déterminante d’Edward Bond à l’occasion d’un stage à la Friche de la Belle de Mai. En 2017, elle crée Le Massacre du Printemps au Théâtre Studio chez Christian Benedetti, pièce pour 6 acteurs imaginée à partir de la perte successive de ses deux parents. La pièce est reprise au Théâtre 13 / Bibliothèque.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oui , terrible, si ce sont des spectacles que je ne monte pas. Si je joue dans ce que je monte je n’ai plus le temps d’avoir le trac!
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Très souvent on continue à travailler presque jusqu’au dernier moment! La journée la plus complexe pour moi c’est celle de la deuxième représentation! Je ne sais plus quoi faire, quoi vivre!
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Je relis tout le texte une fois. Avec Tout un ciel, nous avons un protocole de « câlins » très ritualisé, en fonction de chacun, on se prend dans les bras ou on reste longtemps connectés front à front.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
J’étais au Collège Gibraltar à Marseille et on allait au Merlan, l’actuel ZEF. Et là j’ai vu une mise en scène de François Cervantès, où apparaissait un faux-chien endormi qui respirait vraiment. Cette chose mi- vraie mi- fausse m’a rendue complètement euphorique. Je voulais vivre ça.
Premier bide ?
Un fameux théâtre d’ombre que nous avions inséré dans un spectacle pour enfant quand on débutait. C’était post moderne.
Première ovation ?
Ovation je ne sais pas, mais la première fois que je me suis sentie libre et reconnaissante, en lien direct avec les gens c’est en jouant Anna Petrovna dans Platonov.
Premier fou rire ?
Toujours lié à ce fameux théâtre d’ombres. Il nous a apporté les fous rires les plus intenables, car nous étions toutes les 3 cachées, manipulant les petites marionnettes, en se rendant bien compte que rien ne marchait. Et au moins ça marchait , au plus on riait. Les enfants finissaient par rire de nous entendre rire.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
Guerra de Pippo Delbono. Avec mon père à côté de moi, abasourdis ensemble de voir qu’on pouvait faire du théâtre comme ça.
Première mise à nue ?
Au sens propre je dirais « Fume-moi comme une cigarette » dans Platonov, mis en scène par Benjamin Porée et je tombais la robe.
Première fois sur scène avec une idole ?
Pas une idole, mais une grande actrice Jenny Bellay. Elle avait 90 ans passés et elle avait accepté de jouer avec nous à la création du Massacre du Printemps en 2017. Elle fumait gauloise sur gauloise et vivait, vivait tellement. J’adorais la regarder ne rien faire et tout à coup jouer sans fil, sans couture. Les vieux acteurs, c’est un sommet.
Première interview ?
De moi je ne me souviens pas, mais je me souviens d’avoir interviewé Philippe Caubère quand j’étais au collège, pour une radio. J’avais préparé 30 questions et j’ai dû en poser 2.
Premier coup de cœur ?
Des milliers de coups de cœur ! Tant de gens, tant d’acteurs nous touchent ! En pêle-mêle, De Niro dans Il était une fois en Amérique, Tout sur ma mère d’Almodovar – je l’ai vu 7 fois au cinéma-, le film Molière d’Ariane Mnouchkine, quand le théâtre de tréteaux s’envole, ma mère bouleversée d’avoir vu Laurent Terzieff jouer en vrai, et le neo-réalisme italien sous toutes les coutures avec Anna Magnani !
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