Alain d’Haeyer est un homme du Nord, co-fondateur avec Gilles Defacque en 1972 du Théâtre du Prato. Fondateur du Kakophonic Micro Théâtre, il retrouve Eric Lacascade qui lui avait confié le rôle-titre dans Ivanov en 1992 dans Œdipe roi d’après Sophocle, créé au Printemps des Comédiens. Voici son interview Soir de Première.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
En fait j’ai le trac avant chaque représentation, pas plus à la 1ère qu’à la 50éme.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Souvent à écrire des mots de première à mes camarades de jeu : trouver la bonne carte postale , trouver pour chacun chacune les mots qui touchent , remercier ,se souhaiter le meilleur. Tout ça dans le plus grand calme et la plus grande économie possibles.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Pas de superstition , mais j’aime m’allonger en costume sur le plateau ou en coulisses et « dormir » 10 minutes jusqu’à l’entrée du public. Ça me recharge à fond.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier » ?
En 68 , j’étais en 1ère au lycée. Je faisais partie du club théâtre et nous avons joué en fin d’année La Cantatrice Chauve d’Ionesco au grand théâtre de Dunkerque. J’ai le souvenir d’un tel bonheur , et de cette évidence : la sensation d’être « chez moi ».
Premier bide ?
Au risque de paraître prétentieux : jamais
Première ovation?
Ce même jour de 68 , à l’issue de cette Cantatrice Chauve du club théâtre. On a tout de suite envie d’y regoûter.
Premier fou rire ?
Au risque de paraître rabat-joie : jamais ( pourtant j’ai fait le clown au Prato pendant plus de 20 ans ; mais c’est au public de rire , pas à nous n’est-ce pas ?).
Premières larmes en tant que spectateur ?
Toujours dans ces années de lycée, toujours au Grand Théâtre de Dunkerque , j’ai le souvenir d’une véritable apparition , magique et déchirante : celle de la famille toute de noir vêtue dans Six personnages en quête d’auteur de Pirandello ( c’était avec le Centre Dramatique du Nord dans une mise en scène d’André Reybaz).
Première mise à nue ?
Au risque de paraître prude : jamais .
Première fois sur scène avec une idole ?
Une idole ?? Comme vous y allez !! – ça ne m’est jamais arrivé.
Première interview ?
Beaucoup en tant que représentant d’un compagnie ou d’une autre , mais à titre individuel, je dirais : celle-ci même à laquelle je suis en train de répondre…(merci d’ailleurs ).
Premier coup de cœur ?
Mon oncle Geo qui jouait merveilleusement de l’harmonica et racontait des histoires sur scène dans les kermesses
Et puis aussi : revenez nous voir dans les théâtres ! Sans vous , nous ne sommes rien !
Alors à bientôt ! Par ci , par là !
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