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Lionel Lingelser

#SDP, Théùtre

photo Jean-Louis Fernandez

La rencontre de Lionel Lingelser avec Omar Porras a Ă©tĂ© dĂ©terminante, de lĂ  lui vient l’envie de poursuivre son travail sur le masque, ce qu’il fait depuis 2012, au sein de sa compagnie Munstrum Théùtre aux cĂŽtĂ©s de Louis Arene. Dans Les PossĂ©dĂ©s d’Illfurth, le comĂ©dien tombe le masque pour une performance intime. Voici son interview Soir de PremiĂšre.

Avez-vous le trac lors des soirs de premiĂšre ?
Les soirs de premiĂšre, c’est plutĂŽt le mot « vertige » qui me vient. Il y a bien sĂ»r l’excitation et aussi une pudeur vertigineuse qui m’envahit. Les derniĂšres heures avant la reprĂ©sentation fusent Ă  la vitesse de la lumiĂšre et dans ma tĂȘte il y a une sorte de suspens dont je ne me rĂ©veillerai qu’aux applaudissements. Le temps s’arrĂȘte littĂ©ralement. C’est un moment oĂč l’on dĂ©voile une part de notre intimitĂ© aprĂšs des semaines de rĂ©pĂ©titions passĂ©es dans un cocon protĂ©gĂ©. C’est autant impudique que libĂ©rateur.

Comment passez-vous votre journée avant un soir de premiÚre ?
Tout dĂ©pend des projets ! Avec ma compagnie le Munstrum, c’est trĂšs souvent dans le tumulte que se dĂ©roule cette derniĂšre journĂ©e : Ă©puisĂ©s, le visage Ă©maciĂ©, quelques kilos en moins, nous travaillons jusqu’à la derniĂšre seconde ! L’accouchement est toujours difficile !

Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scĂšne ? Des superstitions ?
C’est un des moments que je prĂ©fĂšre, Ă©couter le public avant le lever de rideau. J’aime me connecter avec la salle en secret, me relier d’une maniĂšre imaginaire avec chaque spectateur afin de prĂ©parer le voyage. Convoquer les Dieux du théùtre pour qu’ils veillent au rituel et remercier
je suis toujours plein de gratitude avant d’entrer en scĂšne.

PremiĂšre fois oĂč je me suis dit « je veux faire ce mĂ©tier ? »
Quand j’étais enfant je ne ratais aucun Ă©pisode de la sĂ©rie Mac Gyver. Ce qui me fascinait c’est toutes les vies que pouvait avoir un acteur grĂące Ă  un rĂŽle, toutes les aventures qu’il pouvait traverser. J’enviais cette facultĂ© Ă  ĂȘtre multiple.

Premier bide ?
Je me souviens m’ĂȘtre liquĂ©fiĂ© lors de ma premiĂšre audition pour rentrer au conservatoire des halles Ă  Paris. Je n’avais encore jamais prĂ©sentĂ© de concours et j’avais prĂ©parĂ© le monologue de L’Avare avec beaucoup de candeur « Au voleur, au voleur, Ă  l’assassin 
 » car il me plaisait et me faisait rire. J’ai commencĂ© la scĂšne tel un vortex d’énergie dĂ©bordante oĂč je courrais dans tous les sens ! J’ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© au bout de 20 secondes : « Merci monsieur ! ça ira !  »  (silence de gĂȘne, mon visage rouge pivoine, j’avais tout donnĂ©) le jury me lance : « Quel Ăąge avez-vous jeune homme ? – 18 ans Monsieur ! Et quel Ăąge Ă  Harpagon croyez-vous ? ». Honte et vide intersidĂ©rale


PremiĂšre ovation ?
J’ai quittĂ© le conservatoire de Paris CNSAD en milieu de troisiĂšme annĂ©e pour rejoindre le Teatro Malandro dirigĂ© par Omar Porras Ă  GenĂšve. J’étais Ă  la fois triste de quitter mes camarades et aussi excitĂ© comme une puce Ă  l’idĂ©e de ma premiĂšre grande aventure professionnelle qui allait durer 2 ans. Chez Omar toute la distribution apprend tous les rĂŽles de la piĂšce et c’est le plateau qui dĂ©cide qui va jouer quoi au fur et Ă  mesure des rĂ©pĂ©titions. Trois mois pour crĂ©er Les Fourberies de Scapin de MoliĂšre. AprĂšs 3 semaines passĂ©es Ă  jouer plusieurs rĂŽles dont le vieil Argante, je basculais sur Scapin, pour ne plus le quitter jusqu’à la premiĂšre au Théùtre de Carouge. Ce fĂ»t mon premier grand dĂ©fi d’acteur et un grand succĂšs, un souvenir inoubliable…

Premier fou rire ?
Dans MusĂ©e Haut MusĂ©e Bas de Jean Michel Ribes j’avais Ă©tĂ© choisi avec quelques autres Ă©lĂšves de la Classe Libre des Cours Florent pour peupler cette grande fresque surrĂ©aliste. Je dĂ©couvrais alors de merveilleux acteurs comme Micha Lescot, Emeline Bayart
et surtout Christian Hecq qui incarnait Monsieur Mosk le conservateur du musĂ©e. Je me souviens avoir pleurĂ© de rire en scĂšne tant son inventivitĂ© chaque soir me surprenait !

PremiĂšres larmes en tant que spectateur ?
En 2005 j’ai dĂ©couvert le travail de Pippo Delbono Ă  travers plusieurs spectacles au Théùtre du Rond-Point. J’ai alors Ă©tĂ© projetĂ© dans un univers nouveau et une Ă©motion jamais ressentie jusqu’alors. L’émotion Ă©tait picturale. Un assemblage magique entre des images puissantes, un volume sonore trĂšs fort et des acteurs fascinants.

PremiĂšre mise Ă  nue ?
Dans Le chien la nuit et le couteau de Marius von Mayenburg que Louis Arene a mis en scĂšne avec le Munstrum, je rentre nu sur le plateau Ă  la fin, au sol, je suis un loup ; et bien que peint en noir des pieds Ă  la tĂȘte, Ă©clairĂ© par une lumiĂšre trĂšs sombre, ce fĂ»t un rĂ©el challenge pour moi.

PremiĂšre fois sur scĂšne avec une idole ?
Les spectacles d’Olivier Py ont aussi beaucoup marquĂ© ma vie de jeune comĂ©dien. Parmi les merveilleuses actrices et acteurs d’Olivier Py, Michel Fau restait Ă  mes yeux l’artiste inclassable, le comĂ©dien capable de tout jouer, de glisser d’un genre Ă  l’autre et surtout de me faire hurler de rire. J’ai eu la joie de jouer avec Michel Fau dans le spectacle Une Visite Inopportune de Copi mise en scĂšne par Philippe Calvario au théùtre de l’AthĂ©nĂ©e.

PremiĂšre interview ?
C’est Ă©videmment en terre natale qu’on s’intĂ©ressa Ă  mes premiers pas de comĂ©dien, l’enfant du pays parti Ă  la capitale pour devenir comĂ©dien ! Ce fut une grande fiertĂ© pour moi de faire la Une du Journal L’Alsace lors de mon premier passage Ă  la Filature, la scĂšne nationale de Mulhouse. Je me souviens que mes grands-parents avaient dĂ©valisĂ© le kiosque et accrochĂ© mon article partout dans la maison pour m’accueillir.

Premier coup de cƓur ?
C’est incontestablement La danse du diable de Philippe CaubĂšre. Je n’imaginais pas que cela soit possible, recevoir tant d’émotions, dĂ©livrĂ©es par un seul acteur qui plus est sur un plateau nu. Mon imaginaire explosait alors grĂące Ă  toute la matiĂšre qui m’était proposĂ©e, tous les personnages qu’il interprĂ©tait. C’était bouleversant pour moi d’assister Ă  une telle virtuositĂ©, une telle maĂźtrise ! Une Ă©popĂ©e moderne, mĂȘlant fiction, vĂ©cus personnels et professionnels, d’une immense gĂ©nĂ©rositĂ©, de finesse de jeu et d’humour et surtout de poĂ©sie.

13 avril 2022/par L'équipe de sceneweb
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