Isabelle Carré sera cette semaine sur la scène du Théâtre de Sartrouville pour la dernière mise en scène de Sylvain Maurice, qui quitte la direction à la fin de l’année, La Campagne de Martin Crimp. La comédienne aux deux Césars partage la scène avec Yannick Choirat et Manon Clavel. Voici son interview Soir de Première.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Non je n’ai presque pas le trac, en fait je suis impatiente de connaître la réaction des spectateurs, et de pouvoir dérouler toute l’histoire, sans être coupée comme pendant les répétitions.
Il m’est arrivée tout de même de l’avoir très fort, alors que je jouais une pièce de Shakespeare : j’avais le sentiment que le travail n’avait pas été assez loin. Mon trac, en fait, était lié aux doutes que j’avais sur le projet.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
La journée de la première est une journée normale, avec une excitation qui monte vers 19 h …
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
J’ai plein de manies, de tocs comme de me laver les mains vingt cinq fois par jour, avec un pic au moment d’entrer en scène, je reste très peu de temps dans ma loge, me concentrer fait monter la peur, mieux vaut parler avec les autres, écouter de la musique sur le plateau, lire un livre sur le plateau, rester près du plateau …
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
A 15 ans en voyant une Femme à sa fenêtre avec Romy Schneider. Cette actrice me bouleverse, sa générosité, son engagement et son émotion me touchent énormément.
Premier bide ?
Quand j’avais vingt ans, je jouais Alarica dans le Mal court, au théâtre de l’Atelier. Le spectacle marchait pas trop mal, mais à Noël et le soir du 31, je m’étais fait une joie de jouer ces soirs là, mais il n’y avait personne dans la salle. C’était assez déprimant
Première ovation ?
Ovation, le mot est fort ! Alors peut-être lors de la première de L’Hiver sous la table de Topor, et dans le hall du théâtre, quel bonheur de voir afficher tous les soirs une pancarte avec inscrit « Complet » en lettres majuscules .
Premier fou rire ?
J’en ai souvent mais dans la pièce Résonance ( toujours au théâtre de l’Atelier, mise en scène par Irina Brook) , j’en ai eu un terrible ! Avec Irène Jacob . Irina m’avait demandé de me mettre une crème comme un masque de beauté sur la figure et j’avais oublié de le faire. En coulisses, j’ai demandé à l’habilleuse si elle avait quelque chose comme une crème pour m’aider. Elle m’a trouvé de la mousse à raser . Je suis entrée en scène avec de la mousse partout sur les lunettes, en oubliant de prévenir ma partenaire, quand Irène m’a vu, elle a éclaté de rire et je l’ai suivi !
Premières larmes en tant que spectateur ?
Au théâtre de l’Atelier encore ! Dans Mort d’un commis voyageur, François Perrier m’avait bouleversé . Il était à l’avant scène, j’étais au premier rang, lorsque j’ai vu ses larmes couler, j’ai pleuré avec lui avec une envie folle de le prendre dans les bras.
Première mise à nue ?
Alarica dans le Mal court et puis mademoiselle Else j’ai été souvent nue au théâtre, heureusement avec l’âge, on me le demande moins !
Première fois sur scène avec une idole ?
Au théâtre de la Colline, je jouais avec Maria Casares ! Ça c’était quelque chose ! J’ai failli jouer aussi avec Suzanne Flon, Savannah Bay, malheureusement Suzanne est tombée malade, elle est mon modèle absolu ! Quand j’ai un doute, un coup de cafard je pense « Suzanne Flon » et tout va mieux … C’est un nom magique .
Première interview ?
Je crois bien que c’était au théâtre de la Madeleine pour La Cerisaie. Mais j’ai un peu oublié
Premier coup de cœur ?
Mary Poppins, elle pouvait voler, rendre une famille unie à nouveau, elle comprenait les enfants mieux que personne et les aidait à ranger leur chambre en chantant. Et surtout elle était capable de rentrer dans un dessin , comme dans La Rose pourpre du Caire de Woody Allen, de traverser l’écran, pour rejoindre un monde imaginaire, et vivre dedans.
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