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Warlikowski, Proust et l’Europe moderne

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
photo - Jean-Louis Fernandez

photo – Jean-Louis Fernandez

C’est à la Comédie de Clermont-Ferrand que Krysztof Warlikowski a montré sa nouvelle création pour la première fois dans l’Hexagone. Le metteur en scène polonais s’empare du monument littéraire, « A la recherche du temps perdu », pour créer « Les Français ».

Comme à son habitude, Warlikowski n’emmène pas le spectateur sur un sentier narratif balisé. De l’œuvre de Proust, il fait une lecture très personnelle où il souligne deux aspects du caractère des personnages : l’homophobie et l’antisémitisme. Plus généralement – comme dans la relation entre Swann et Odette – la peur de l’autre, de l’étranger. Portrait d’un monde en train de sombrer qui n’accepte plus l’autre. Warlikowski fait ainsi résonner l’œuvre presque-centenaire avec l’Europe d’aujourd’hui.

Le propos est illustré par scénographie marquante. Décor monumental, espace plus que lieu, les personnages évoluent entre un immense couloir de verre – tantôt salon, loge d’opéra, chambre… –, un lit et un très long comptoir. Ces endroits ont pu être beau autrefois, désormais, ils composent ce monde en déchéance où coule inévitablement l’action. L’ambiance est magnifiée par une bande sonore prégnante où se mêlent « La Juive » d’Halévy, des bruits de percussion et de froides nappes électroniques.

« Les Français » est ainsi une longue épopée intemporelle, où le spectateur est plongé dans une société abjecte. On est souvent écœurés, parfois apitoyés par ce désert mental qui s’étend face à nous. Walikowski parvient à extraire l’essence, la profondeur de la psychologie des personnages – l’essentiel dans l’œuvre de Proust. En exposant ces hommes et femmes dans un monde si propre, le metteur en scène souligne la contradiction entre les esprits et leur environnement, entre les actes et le discours, entre la tolérance feinte et la haine viscérale qui rongent notre monde et, sous prétexte de le défendre, le conduisent à sa chute.

Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr

Les Français. Mise en scène de Krysztof Warlikowski. Inspiré de « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust.
Scénographie et costumes : Małgorzata Szczesniak
Musique : Jan Duszynski et Carte d’album. Pièce pour violoncelle et bande magnétique de Paweł Mykietyn, jouée en direct par Michał Pepol
Lumières : Felice Ross
Chorégraphie : Claude Bardouil
Vidéo : Denis Guéguin
Animations graphiques : Kamil Polak
Dramaturgie : Piotr Gruszczynski
Collaboration à la dramaturgie : Adam Radecki
Collaboration à l’adaptation : Szczepan Orłowski
Maquillages et coiffures : Monika Kaleta, Joanna Chudyk
Direction technique : Paweł Kamionka
Régisseur plateau et cadrage : Łukasz Józków
Assistanat à la mise en scène : Katarzyna Łuszczyk
Production : Nowy Teatr, Varsovie
Coproduction : Ruhrtriennale, Théâtre national de Chaillot, Comédie de Genève, Comédie de Clermont-Ferrand – scène nationale, La Filature – scène nationale de Mulhouse, Le Parvis – scène nationale Tarbes-Pyrénées
Durée : 4h30 avec 2 entractes 

Théâtre National de Chaillot
DU 18 AU 25 NOVEMBRE 2016
19h VEN 18, SAM 19,
MAR 22, MER 23, JEU 24, VEN 25
Salle Jean Vilar

18 novembre 2016/par Hadrien Volle
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