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Viktor: la danse de mort de Pina Bausch

À la une, Coup de coeur, Danse, Les critiques, Paris
viktor

Viktor Tanztheater Wuppertal Pina Bausch © SCHINKEL

Créé en 1986 à Rome, Viktor est une pièce à la beauté violente où Pina Bausch allie puissamment gaieté frénétique et détresse mortifère. Elle ouvre la courte saison du Théâtre du Châtelet.

On quittait avant l’été la belle troupe du Tanztheater Wuppertal arpentant la tourbe brune d’une lande aride dans Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehört, on la retrouve cette rentrée, sur la même scène du Châtelet, enclavée entre les géants monticules de boue sèche d’une fosse en terrassement. Dans un état d’abandon, les êtres bauschiens s’animent, increvables, pour conjurer leur condition et dansent jusqu’au crépuscule.

La valse folle de Khatchaturian ouvre avec fièvre le bal désespéré et absurdement répétitif tandis que les accents graves de la Pathétique de Tchaïkovski le referme en apothéose. Au début comme à la fin, une femme en robe rouge feu se présente sans bras et on prononce le mariage d’un couple de cadavres dans une étreinte molle. Un sentiment de chaos naît de ce climat moribond où s’expriment pourtant un élan vital, une urgence existentielle, une vitalité monstre.

Imprégnée de la chaleur latine, la pièce n’en reste pas moins profondément allemande, conforme au cabaret poétique et décadent que propose habituellement Pina Bausch. Souvent elliptiques, les tableaux s’enchaînent dans une économie de mots et sur beaucoup de musiques alternant tristes mélopées italiennes et swing éclatant de la Nouvelle-Orléans.

Pina Bausch écrit une pièce pour les femmes et elle les magnifie. Élégantes, aguicheuses, elles paraissent simplement vêtues de jupes souples et colorées, elles offrent leurs jambes fines comme leurs formes généreuses, fument négligemment, traînent parfois leurs corps fatigués mais toujours avec grâce. Elles irradient, irriguent même, à l’image de l’une d’entre elles qui ingurgite et recrache quantité d’eau comme une fontaine intarissable. Dans l’adversité, elles aspirent à la légèreté suspendues à des anneaux de gymnastique du haut desquels elles se balancent allègrement.

On trouve beaucoup d’amour et de désir, de séduction, de destruction, de liberté, de soumission dans Viktor. Une agitation grouillante et contrastée qui contrecarre merveilleusement le caractère immuable et la vanité de l’existence.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Durée : 3h30 avec entracte
Châtelet
Du 3 au 12 septembre 2016

5 septembre 2016/par Christophe Candoni
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