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Dans les filets de Toute la vérité

Dijon, Les critiques, Moyen, Théâtre
Martin Argyroglo

 

photo Martin Argyroglo

Présentée au T2G, la nouvelle création d’Adrien Béal tend à décrypter des rapports humains en proie au désir et à la transgression mais elle tombe dans une platitude qui dessert son percutant sujet.

A la tête de sa compagnie Théâtre Déplié, Adrien Béal poursuit de spectacle en spectacle une singulière et passionnante quête de vérité en prenant d’abord le parti de faire un théâtre radicalement dépourvu de théâtralité. A l’apparat et l’artifice, il privilégie l’analyse et la pensée. De façon délibérément abrupte et économe dans la forme, ses pièces s’attachent à produire un discours qui ne prétend pas asséner de réponses mais qui cherche au contraire à poser des questions. Pour ébranler les certitudes et susciter la réflexion, elles soulèvent donc des problématiques issues de la vie quotidienne. Le théâtre d’Adrien Béal s’en fait un fin observateur. A travers des situations et des dialogues simples et sommaires se dessine généralement le portrait d’une humanité troublante et troublée mise face à ses limites, ses peurs, ses doutes, ses excès.

Toute la vérité ne déroge pas à la règle mais se montre moins convaincant que les spectacles précédents. La pièce qui prend une nouvelle fois appui sur les travaux de Michel Foucault et s’est écrite à même le plateau à partir d’improvisations collectives, prend pour thème la sexualité, évidemment jamais traité de manière sensationnaliste. Une dramaturgie un peu similaire aux Pièces manquantes construites comme un puzzle théâtral aux morceaux éparpillés, met bout à bout des micro-fictions dans lesquelles les êtres se cherchent, se débattent, se révèlent.

Familiers du travail proposé, Caroline Darchen, Pierre Devérines, Adèle Jayle, Julie Lesgages, Etienne Parc et Cyril Texier forment une équipe soudée. Amenés à changer de personnages à tour de rôle, ils partagent et ne quittent un même espace, plutôt élégant et un peu plus fourni que d’habitude, plus grand aussi, ce qui impose une sorte d’errance, de flottement.

Une femme prend la parole. Elle raconte le malaise ressenti à l’occasion d’un enterrement lorsqu’une personne lui prit les mains d’une manière impulsive et impudique selon elle. Plus tard, elle cherche à consoler son frère à son tour. Ils se rapprochent l’un de l’autre, leur étreinte dérape lorsqu’ils s’embrassent longuement sur la bouche. Soumis à la question par le reste de la famille, ils ne parviennent à justifier le baiser litigieux. A la fin, à nouveau un frère et une sœur officialisent à leurs parents leur désir de vivre ensemble et de s’aimer au grand jour. La boucle est bouclée. L’embarrassante nature de comportements et de sentiments aussi irrépressibles qu’irrecevables, le difficile et douloureux aveu, la volonté et l’impossibilité de se contrôler, sont autant de thèmes placés au cœur de la pièce qu’Adrien Béal découpe en cinq temps forts comme on dénombre cinq sens vitaux : le toucher, l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût sont successivement convoqués et pourtant traités d’une manière qui laisse complètement froid. L’ensemble repose sur un jeu concentré mais par ailleurs bien trop dépassionné pour donner véritablement corps aux idées avancées.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Toute la vérité
mise en scène Adrien Béal
collaboration, production Fanny Descazeaux
avec Pierre Devérines, Boutaïna El Fekkak, Adèle Jayle, Julie Lesgages, Etienne Parc, Cyril Texier
dramaturgie Yann Richard scénographie Anouk Dell’Aiera
costumes Benjamin Moreau lumières Jean-Gabriel Valot
régie générale Martin Massier administration de production Bérengère Chargé
relations presse Agence Plan Bey
La Compagnie Théâtre Déplié est associée au Théâtre Dijon Bourgogne, CDN et au T2G – Théâtre de Gennevilliers,
et conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Ile de France

T2G
du 25 janvier au 6 février 2022

31 janvier 2022/par Christophe Candoni
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