Thierry Collet travaille depuis plus de vingt-cinq ans au renouvellement des codes, des styles, de l’esthétique et de l’écriture de la prestidigitation pour en faire un art en prise avec des problématiques humaines, sociales, scientifiques, morales et politiques de notre époque : une magie contemporaine. Son nouveau spectacle, FAUXFAIRE FAUXVOIR, est créé aux Théâtres de Maisons-Alfort / Théâtre Claude Debussy avant une grande tournée.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oui, beaucoup. Encore plus pour les spectacles en solo que pour les spectacles à plusieurs interprètes. Heureusement, sur FAUXFAIRE FAUXVOIR, ma nouvelle création, nous sommes trois au plateau. On échange, on partage le trac. En même temps, c’est excitant d’avoir le trac, on se sent vivant.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
En général, sur un spectacle de magie, il reste toujours des choses à bricoler, des calages techniques, de l’entraînement. Donc, je bosse au théâtre les jours de première. C’est bien car ça dédramatise cette journée, c’est comme un jour de travail habituel.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Surtout pas de superstition. J’ai l’habitude d’être prêt à jouer très tôt, je suis sur le plateau une heure avant le début de la représentation, ça concentre.
Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?
Adolescent, dans un petit cabaret de station balnéaire en Italie, je vois le spectacle de Silvan, un grand magicien italien. Je suis subjugué car j’ai l’impression qu’il convoque toute l’histoire de la magie sur une toute petite scène.
Premier bide ?
Dans les années 1980, une compétition dans un congrès de magie où je lâche malencontreusement le coin d’un foulard qui dissimule le trucage de la boule volante. Le truc est dévoilé, la faute technique est impardonnable et une partie du public de magiciens me hue. C’est encore pire d’être sifflé par des collègues.
Première ovation ?
Au cours de théâtre, dans les années 1980 également, je joue Tartuffe et j’improvise une séquence purement gestuelle où ma main devient une sorte d’animal incontrôlable.
Premier fou rire ?
Avec mon cousin, on bricolait les trucs de magie décrits dans Pif Gadget et le Manuel des Castors Juniors.
Première mise à nu ?
Le final de Dans la peau d’un magicien, spectacle que j’ai créé en 2017. C’est un numéro de manipulations et d’apparitions de cartes où je suis entièrement nu. Aucun endroit pour cacher les cartes.
Première fois sur scène avec une idole ?
Dans un gala de magie, dans les années 1990. Je passe, avec mon numéro, avant le grand magicien américain Jeff McBride, mon idole à l’époque.
Première interview ?
En 1984. Je remporte le prix du « Jeune magicien de l’année » décerné par l’Association Française de Magie. J’ai droit à une courte interview dans la Revue de la Prestidigitation.
Premier coup de cœur ?
Le Dragon d’Evgueni Schwartz, par le grand metteur en scène suisse Benno Besson. Tant de magie sur un plateau de théâtre, de changements de décors, d’illusions, de surprises, d’humour, pour évoquer des sujets graves et profonds.
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