Au théâtre, le nom de Romane Bohringer est associé à celui de Peter Brook, avec qui elle fait ses premiers pas, mais aussi avec Pierre Pradinas et leur long compagnage au Théâtre de l’Union. Avec Tristan Sagon au Théâtre de l’Atelier, elle joue dans Le bel indifférent de Cocteau, une mise en scène de Christophe Perton. Un pièce écrite pour Edith Piaf et Paul Meurisse.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oh oui. Bien sûr. Je tremble. Je transpire. J’ai le cœur qui se soulève. J’ai peur. Je respire mal. J’ai L’impression de ne plus rien savoir. On voudrait tout réussir un soir de première…Et c’est impossible… Je n’aime pas le trac. Il m’enlève de ma liberté. J’aime quand après quelques représentations il s’éloigne…Alors,il est remplacé par une extrême concentration…Et juste le bonheur infini d’être sur scène. Et de faire au mieux.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Les jours de première…Je flotte toute la journée…Je ne peux rien avaler. La sensation d’avoir le coeur suspendu au dessus du vide.Je cours les boutiques à la recherche de petits cadeaux de première pour tous les gens qui participe au spectacle,jolie tradition. J’arrive en nage au théâtre,chargée comme une mule.Assez tôt si possible. Pour me couper du dehors.Pour me rassurer. Car le théâtre est un lieu si rassurant. Et retrouver les autres. Et faire front ensemble!
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
J’ai des petites habitudes qui se mettent en place selon les spectacles. Pas toujours les mêmes. Ça peut-être d’écouter de la musique. Ou au contraire,de ne surtout pas en écouter. Les horaires pourraient assez importants pour moi. J’arrive à telle heure, je mets mon costume à telle heure, je me maquille à telle heure. Les superstitions c’est très tentant.On peut en mettre partout. « J’ai raté mon chignon,ça veut dire que je vais rater ma représentation »C’est l’enfer.Alors j’essaie de les chasser au maximum. Non en fait, j’aimerais et j’essaie de tout chasser, habitudes et superstitions et juste d’être là, au présent, avec les autres, et m’appuyer sur eux. La troupe, l’équipe, c’est ça la plus solide des habitudes.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
En cours de français,avec monsieur Babelon. Il m’avait fait réciter un monologue de Lorenzaccio. Passé l’effroi de devoir me jeter devant la classe…J’ai oublié ou j’étais,qui j’étais…Et je me suis fondue dans le texte sublime. Et j’ai pensé…Waouhhhhh…Quelle sensation extraordinaire.
Premier bide ?
C’est quoi un bide…Pas de gens dans la salle? Un spectacle qu’on aime mais que les gens n’aime pas? Oui c’est arrivé. Ça fait de la peine sur le moment. C’est un peu rude. Mais bon. On peut essayer d’en rire aussi. Y’a pas mort d’homme. On est ensemble. On fabrique. On crée. On est chanceux. Alors…Y’a pas vraiment de bide…
Première ovation ?
Ovation…Je ne sais pas…J’aime pas trop ce mot…Sur certains spectacles, j’ai souvenir de quelques grands moments de communion avec les spectateurs, quand la lumière se rallume. La sensation d’avoir partagé un moment intense et unique, hors du temps. La sensation d’avoir décollé ensemble. Ça ce sont des moments exceptionnels et si émouvants.
Premier fou rire ?
Ah,le fou rire sur scène!!! C’est atroce et sublime à la fois. Atroce, parce qu’on se dit qu’on a pas le droit de faire ça au public, à la pièce, au metteur en scène…On se sent horriblement coupable. On voudrait que ça s’arrête. Mais sublime parceque rire sans pouvoir s’arrêter…C’est irrésistible…
Premières larmes en tant que spectatrice ?
Premières larmes je ne m’en souviens pas…Mais les dernières oui…J’ai beaucoup pleuré en voyant « Cendrillon »et « Contes et légendes » de Joël Pommerat.Ses spectacles me touchent en plein cœur.
Première mise à nue ?
Mise à nue…Je ne sais pas ce que c’est…
Première fois sur scène avec une idole ?
A vingt ans…Quand j’ai joué Roméo et Juliette avec Denis Lavant…Quel compagnon de scène extraordinaire…
Mais en fait…Toutes mes partenaires et tous mes partenaires ont été mes idoles.J’ai rencontré sur scène des gens magnifiques.Tout le temps.La liste est bien trop longue de ceux avec qui j’ai eu tant de bonheur à jouer.Jusqu’à aujourd’hui.Mon jeune partenaire dans le Bel Indifférent,Tristan Saigon,est merveilleux…J’ai de la chance.
Première interview ?
Me souviens pas.
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