À l’issue de l’École de la Comédie de Saint-Étienne, Réjane Bajard crée la Compagnie Anonyme avec Richard Brunel, Valérie Marinese et Abdelwaheb Sefsaf, puis, en 2004, la plateforme Locus Solus avec Thierry Bordereau et Thierry Vennesson. Elle met en scène des spectacles dans des formats qui peuvent jouer presque partout : dans les théâtres, mais aussi dans des lieux non dédiés, en ville, à la campagne. Dans Tout entière, présenté à La Comédie de Saint-Étienne, elle interprète un texte de Guillaume Poix autour de la figure de la photographe américaine Vivian Maier.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Le trac se traduit chez moi par une forme d’excitation, de surexcitation même, c’est très joyeux.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je ne pense pas avoir passé un jour de première sans avoir travaillé l’après-midi même. Tout ce que je fais se focalise sur cette soirée de première.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
J’ai des rituels qui s’inventent à chaque création. Une habitude, peut-être, c’est de vérifier cinq ou six fois, en tout cas plus que de raison, la mise de mes accessoires et costumes sur le plateau ; et surtout, j’aime rire et déconner avec l’équipe.
Première fois où je me suis dit « Je veux faire ce métier » ?
Je jouais aux Playmobil à la fin d’un repas, j’avais 7 ou 8 ans, et je me rappelle du silence et des regards qui se sont posés sur moi.
Premier bide ?
Sur un casting, pour une pub, je devais faire une cafetière italienne en ébullition. Je me souviens de ma sidération, mais plus de ce que je faisais exactement, et je préfère ne pas m’en rappeler…
Première ovation ?
Chaque applaudissement après une représentation est un cadeau.
Premier fou rire ?
Deux fous rires pour moi mémorables. À l’École de la Comédie de Saint-Étienne, aux journées de sortie avec ma complice Valérie Marinese, on jouait Le Roi Lear mis en scène par Pierre Debauche. Elle, Lear, moi, Edgar. Dans un mouvement, elle a lâché la canne qu’elle tenait, elle est allée la récupérer parmi les spectateurs et a repris son geste. On s’est regardé, on était tellement surprises par ce qui venait de ce passé, tout était allé tellement vite qu’on a explosé de rire et mis un bon moment avant de pouvoir continuer.
Et un second avec Jacques Fornier dans L’Avare mis en scène par René Loyon. Il jouait Anselme, je jouais Marianne. Il est arrivé par le fond du plateau pour la dernière scène. Majestueux, il a dit ces deux premiers mots, puis un blanc s’est installé. Il a répété ces deux mots plusieurs fois, sans pouvoir continuer, avec un aplomb et une détente incroyables. Et cela a duré et duré… Évidemment, pour nous tous sur le plateau, c’était intenable.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
Je me souviens du Platonov mis en scène par Claire Lasne. Magnifique !
Première mise à nue ?
Être seule en scène, c’est un exercice où, plus que jamais, je me sens fragile.
Première fois sur scène avec une idole ?
Je n’ai pas d’idole, mais j’aime les gens avec qui je travaille.
Première interview ?
En solo, il y a deux ans, à l’occasion de la création de Tout entière à Avignon.
Premier coup de cœur ?
Un des plus proches, c’est Catherine Germain dans Le 6ème jour.
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