Originaire de Narbonne, Marilou Aussilloux étudie en classe préparatoire littéraire, puis en faculté de philosophie ; suit des leçons de théâtre au cours Florent, puis entre en 2015 au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. Au théâtre, elle joue sous la direction de Jean-Louis Martinelli, Frédéric Bélier-Garcia, Jean-Louis Benoît et Théo Askolovitch dans Zoé [et maintenant les vivants], repris au Théâtre de la Bastille à Paris.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oui, toujours. Un trac qui me suit toute la journée, qui devient très fort quelques heures avant, et qui se transforme en envie pressante de commencer à jouer quelques minutes avant le début.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
J’ai l’impression de vivre un peu en sursis. Je passe une journée normale, mais au ralenti. Je me change les idées comme je peux, je fais mine d’être détendue, mais, en réalité, je ne pense qu’à ça.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Oui, beaucoup trop. Toucher la scène avec les deux mains, par exemple, mais aussi regarder la salle vide quand il n’y a encore personne, convoquer mes fantômes, boire beaucoup trop d’eau et prier, parfois (souvent).
Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?
Vers 17 ans. Dominique Blanc qui joue Phèdre, que je regarde en cours de français, dans le sud, sur une petite télévision. Les inflexions de sa voix qui me transpercent le cœur. Et la découverte du texte Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon, qui m’a bouleversée, que j’ai tout de suite eu envie de dire. C’est le premier texte qui m’a donné envie de passer de la position assise de lectrice à la position debout sur un plateau, comme s’il m’avait fait me lever.
Premier bide ?
En cours de clown, au Conservatoire de Paris. J’avais préparé un numéro avec une amie, Manika. Je pense que mon cerveau a voulu supprimer ce souvenir de ma mémoire, donc je ne pourrai pas en raconter les détails. Je sais juste qu’il était question d’éléphant qu’on avait fabriqué avec du carton. On a plutôt suscité l’empathie que les rires. Je crois que c’était catastrophique.
Première ovation ?
Celle dont je me rappellerai toute ma vie, ce n’est pas la première, mais c’est la plus forte, c’était l’année dernière pour Seule comme Maria, spectacle que j’ai écrit et que je jouais seule sur scène. C’était une histoire très intime. Je l’ai co-mis en scène avec Théo Askolovitch, et heureusement qu’il était là pour y croire à ma place. J’étais vraiment persuadée que les gens allaient détester, donc, quand je les ai tous vus se lever, je n’ai pas bien compris, et j’ai eu un peu envie de pleurer.
Premier fou rire ?
Dans un spectacle de Jean-Louis Benoît, en tournée. Mon personnage devait apparaître à la fenêtre de sa chambre avec sa servante, et s’entretenir avec un autre personnage qui était en bas. Avec Agnès, ma partenaire, on devait grimper à une échelle derrière le décor, et jouer dans une petite cahute surélevée, au-dessus de la scène. On riait tellement que je me cachais par terre entre mes répliques pour dissimuler mon fou rire. Je disais mon texte à la fenêtre, puis je disparaissais, et je réapparaissais juste pour répondre.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
Celles dont je me souviens : The Artist is Present de Marina Abramović, devant mon ordi.
Première mise à nu ?
Seule comme Maria. Première fois que j’étais seule sur scène. Première fois que je racontais quelque chose d’intime sur scène. Première fois que j’assumais un texte que j’avais écrit aussi.
Première fois sur scène avec une idole ?
J’allais répondre encore Seule comme Maria, parce que j’étais sur scène avec les interviews, les vidéos et le fantôme de Maria Schneider. Mais aussi dans Terrasses, que je jouais l’année dernière au Théâtre de la Colline. J’étais sur scène avec les mots de Laurent Gaudé. C’est souvent les textes qui sont mes idoles.
Première interview ?
Dans ma chambre, avec mon frère Aristide, mon chien Ursule et une caméra VHS.
Premier coup de cœur ?



Iris Banda

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