Léa Drucker a débuté sa carrière au théâtre en 1999 dans Le Misanthrope, puis a joué sous la direction de Benno Besson, Michel Fau et Zabou Breitman. En 2020, elle reçoit le Molière de la comédienne pour La Dame de chez Maxim. Elle sera à l’affiche de La Séparation aux Bouffes Parisiens, unique pièce de théâtre de Claude Simon, dans une mise en scène d’Alain Françon.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oui, bien sûr. C’est toujours une grande émotion d’entendre la salle qui s’installe, qui discute. Mais ça donne aussi beaucoup d’énergie.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
J’essaie de me montrer le plus détendue possible, j’essaie quelques blagues, mais il y a cette fébrilité. Je vais acheter du chocolat, je répète mon texte en marchant dans la rue, je vérifie que mes proches sont sur ma liste d’invités, je fais comme si c’était une journée normale, mais la pièce est toujours là.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Elles changent en fonction des spectacles et des enjeux de la pièce. J’arrive assez tôt au théâtre, je grignote, je n’ai plus de superstitions, mais j’emporte des photos, ou des objets personnels reliés à des gens que j’aime et qui veillent sur moi dans la loge.
Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?
Le jour où j’ai passé une scène au club-théâtre du lycée Molière. C’était une scène du Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux. J’ai eu la frousse, mais j’ai aimé cette sensation, et je m’étais sacrément préparée.
Premier bide ?
Je n’aime pas considérer des spectacles, sur lesquels on a travaillé longtemps, où on a forcément rêvé, comme un « bide ». J’ai pourtant joué des spectacles qui n’ont pas marché, oui. Et ça fait toujours de la peine. Et puis, il y a ces scènes où l’on était convaincu d’être très drôle, alors qu’on ne l’était pas du tout.
Première ovation ?
Danny et la Grande Bleue de John Patrick Shanley, mis en scène par John Pepper au Festival Off d’Avignon. Avec mon ami Eric Poulain, un acteur magnifique. C’est un très beau souvenir.
Premier fou rire ?
On essaie d’éviter le plus possible, mais dans Le Système Ribadier de Feydeau, avec Bruno Solo et Jean-Noël Brouté, c’était très dur. Il y avait une ambiance tellement joyeuse en coulisses, et les scènes de Feydeau, pour bien les jouer, demandent un grand sérieux. Ce n’était pas simple.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
Je crois que c’était La Cerisaie mis en scène par Alain Françon, à La Colline, avec Dominique Valadié, qui m’avait bouleversée. J’ai pleuré aussi en voyant le premier spectacle de Valérie Lemercier. Son immense talent comique m’avait émue aux larmes.
Première mise à nu ?
Dans le spectacle Mangeront-ils de Victor Hugo mis en scène par Benno Besson. Je jouais la sorcière de 100 ans, on avait des masques et je devais à un moment ouvrir ma robe et mon corps était exposé, mais j’avais un tulle redessiné par-dessus. C’était beau. J’ai tellement aimé jouer ce spectacle.
Premier coup de cœur ?
Anne Alvaro, que j’avais vue jouer dans Sans titre de Federico García Lorca, mis en scène par Lluis Pasqual, au Théâtre de l’Odéon.
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