Juliette Navis

Actrice et metteuse en scène de théâtre, Juliette Navis se forme au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris où elle rencontre le metteur en scène Arpad Schilling avec qui elle collabore pendant huit ans. En parallèle, elle travaille au sein du collectif La Vie Brève avec Jeanne Candel, puis fonde en 2016 sa propre compagnie, Regen Mensen, du nom de la pièce entre danse et théâtre qu’elle présente avec Douglas Grauwels au Festival ArDanThé. Cette semaine, elle est sur la scène de la MC93 dans Une pièce pour les vivant.e.x.e.s en temps d’extinction de David Geselson d’après la pièce conçue par Katie Mitchell.

Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Ah oui… énormément… J’ai toujours le trac, mais les soirs de premières sont vraiment terribles. C’est la surprise totale : une rencontre avec un public mais aussi une rencontre avec le spectacle. Tant qu’on n’a pas joué un spectacle, il n’est pas né en quelque sorte. On ne le rencontre vraiment, que le jour de la première. Ce n’est qu’avec le public qu’un spectacle apparait.

Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
A répéter.

Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
J’aime bien me refaire le parcours du spectacle sur le plateau, avant que les spectateurs ne rentrent dans la salle.

Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Je ne me souviens pas m’être dit un jour « je veux faire ce métier ». L’évidence aura été plus diffuse dans mon cas. Mais je me souviens avoir récité un poème de Victor Hugo face à mon miroir à 11 ans et ma mère, m’ayant entendue derrière la porte, m’a félicité une fois la déclamation terminée. Je crois que ce moment-là marque quelque chose en moi.

Premier bide ?
Probablement devant les camarades en répétition. La répétition est vraiment l’endroit de recherche ou le pire comme le meilleur peut advenir !

Première ovation ?
Robert Plankett de Jeanne Candel.

Premier fou rire ?
Sur scène ? Jamais je crois. J’ai peut-être eu des sourires, des légers décrochages, mais jamais de fou rire.

Premières larmes en tant que spectateur, spectatrice ?
Mes premières larmes au théâtre, je ne m’en souviens pas. Mais j’ai rarement autant pleuré que devant le spectacle « Scènes de violences conjugales » de Gérard Watkins.

Première mise à nue ?
J’ai joué le rôle d’une chanteuse dans un spectacle d’Arpad Schilling. « The party ». Il y avait des musiciens qui m’accompagnaient sur scène. Et à plusieurs reprises, on a fait un concert après la représentation. Et là le trac était à son paroxysme ! Chanter en public est pour moi une véritable mise à nue.

Première fois sur scène avec une idole ?
Je n’ai jamais joué avec une idole. Mais je ne suis pas sûre d’avoir ce rapport aux autres, aux célébrités. Je peux avoir un respect infini pour le travail de quelqu’un sans pour autant l’idolâtrer.

Première interview ?
Avec Michel Drucker dans Vivement dimanche… pour une série, en 2012.

Premier coup de cœur ?
« Italienne, scène et orchestre » de Jean François Sivadier