Après des études à Sciences Po Paris, au cours desquelles elle pratique le théâtre durant une année aux États-Unis, à Vassar College, Hinda Abdelaoui se forme à Ier Acte (saison 4), puis à l’École du Théâtre national de Bretagne (Promotion X) sous la direction d’Arthur Nauzyciel et Laurent Poitrenaux. Au sortir de l’école du TNB, elle joue dans Dreamers de Pascal Rambert (2022) et Mes Parents de Mohamed El Khatib (2022-2024). On la retrouve cette semaine dans le rôle de Gisèle Halimi au côté de Marie-Christine Barrault dans la mise en scène de Léna Paugam, Gisèle Halimi, une farouche liberté, à La Scala Paris.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Quand ça arrive, je porte la main sur le cœur et je me chuchote « Vive la vie ».
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je dors, beaucoup. Je tiens l’horizontale.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Pour chaque spectacle, des petits rituels différents : une playlist, des gestes différents, des rendez-vous avec mes partenaires avant d’entrer en scène, une main qu’on touche, un regard. Et aussi, sur le chemin du théâtre, dans le métro, je suis très attentive aux gens que je croise. Je les regarde, je regarde leur visage, j’essaie de percevoir la vie.
Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?
Je n’arrive pas à me rappeler. Quand je dis « à 9-10 ans », ma mère dit toujours « Oh bien avant ! ».
Premier bide ?
J’ai 12 ans et demi, je suis au parc, je parle avec ma mère et j’ai une grosse montre au poignet. Une femme s’approche et me demande l’heure, mais moi je ne comprends pas. Je réponds « 12 ans et demi » un peu tremblante. Parce que je crois qu’elle m’a demandé mon âge et qu’elle m’a repérée pour jouer dans un film.
Première ovation ?
Mes Parents de Mohamed El Khatib. C’était la sortie du Covid, les gens avaient tellement envie de rire et de vivre, je me souviendrai toujours la folie des applaudissements et l’émotion collective. On était ensemble.
Premier fou rire ?
Ça devait être une fois où j’ai mal compris ce que quelqu’un a dit. J’ai souvent des fous rires comme ça. Je sais bien qu’ils n’ont pas dit ça, mais ça me fait beaucoup rigoler de l’imaginer.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
Lors du spectacle de fin d’année des 11-13 ans d’un atelier de quartier à Roubaix, moi j’en ai 10. Il n’y a plus de place dans la salle, je suis assise par terre en tailleur, à même la scène. C’est un Molière, une fille court avec un bâton après un garçon. Tout le monde rit. Je ris, mais je pleure aussi parce que c’est douloureux de sentir combien je veux en être.
Première mise à nu ?
Quand je joue Leïla dans Les Paravents d’Arthur Nauzyciel, et que je porte une cagoule pendant 4 heures. Je suis masquée et quelque part nue. Je ne me suis jamais sentie aussi libre.
Première fois sur scène avec une idole ?
Laurent Poitrenaux dans Le Malade Imaginaire ou le silence de Molière, également mis en scène par Arthur Nauzyciel.
Première interview ?
Ça devait être quand j’avais 14 ans avec ma meilleure amie Clème. On baragouinait en anglais au téléphone pour s’entraîner et pour rêver, pendant des heures. On jouait, en fait. Parfois, je jouais à être une actrice anglaise ou américaine qui explique son processus de travail.
Premier coup de cœur ?
Nicolas avec les oreilles décollées, en CP. Je me rappelle qu’il se tient devant la classe et qu’on lui chante son anniversaire. Et moi, je lui chante avec tout mon cœur pour qu’il devine que je l’aime.
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