Formée à l’école de la Comédie de Saint-Étienne, Elise Martin joue sous la direction de Julie Deliquet dans Un Conte de Noël, de Tamara Al Saadi dans Brûlé.e.s, de Ambre Kahan dans L’Art de la joie et de Johanny Bert dans La (nouvelle) Ronde. Avec Sarah Delaby-Rochette, elles créent Buster my love au Théâtre de la Croix-Rousse, qui arrive à Paris au Théâtre de l’Athénée.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Bien sûr. Avant une première, je ne sais pas si je suis capable de faire le spectacle : il me paraît encore inconnu, c’est presque absurde qu’il existe ! Et une fois la première passée, j’ai l’impression qu’on essaie de reconvoquer cette peur si particulière, encore et encore.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Dans L’Art du débutant, Valérie Dréville cite Lupa : « Ne vivez pas cette journée comme si le plus important avait lieu le soir, parce que c’est la première. Le matin, quand vous vous réveillez, soyez attentifs au bruit de la chasse d’eau quand vous la tirez ». Alors j’essaie d’être là, le plus possible, et puis de savourer. Combien de jours de première vais-je vivre dans ma vie d’actrice ? Si je fais une estimation et que je les compte, la peur s’en va un peu et laisse place au plaisir, mais c’est quasiment impossible d’être attentive à la moindre chasse d’eau…
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Pas de superstition, j’aime bien rationaliser. J’aime me dire que le travail qu’on a fait est là et que cette soirée en est le prolongement, que je ne porte pas ça toute seule, que c’est le fruit de beaucoup d’efforts collectifs. J’écris sur l’histoire qu’on va raconter, sur le personnage que je joue. J’y rêve jusqu’au dernier moment. J’ai l’impression que si mon corps est là et que j’ai des choses à faire exister, à traverser, il ne peut rien m’arriver de trop horrible.
Première fois où je me suis dit « Je veux faire ce métier ? »
Devant Le Crocodile trompeur de Samuel Achache et Jeanne Candel. En sortant de la représentation, j’en ai parlé à tout le monde en boucle. C’était exactement ça, ce que je ferai plus tard ! Grande déception de constater qu’être Judith Chemla n’était pas un plan de carrière disponible et qu’il allait falloir inventer le mien.
Premier bide ?
L’ouverture de ma chaîne YouTube de reprises de chansons de comédies musicales américaines, enregistrées avec un Zoom des années 2000 et éditées sur Audacity. Dès que mes parents sortaient, j’alimentais cette chaîne de reprises de Broadway. Malheureusement, le nombre de vues n’a jamais décollé, même si mon grand-père mettait toujours un pouce en haut…
Première ovation ?
L’Art de la joie d’Ambre Kahan. Je me rappelle la stupeur de voir cette salle debout après six heures de spectacle.
Premier fou rire ?
Sur scène, pas encore. C’est mon côté première de la classe.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
À la fin du Moeder de Peeping Tom. Je suis assise au premier rang et une des danseuses me glisse en saluant : « Oh, mais tout va bien ! »
Première mise à nue ?
Une danse improvisée en culotte (à cœurs rouges) pour L’Art de la joie.
Première fois sur scène avec une idole ?
Jean-Marie Winling était mon grand-père dans Un Conte de Noël de Julie Deliquet. Sa voix si particulière résonnait en moi, mais je ne trouvais pas pourquoi. J’ai mis longtemps à comprendre qu’il était Lignière dans le Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, que je regardais en boucle quand j’étais petite. J’avais son sourire dans la tête. Quand je lui ai dit, il a souri et m’a embrassé le front.
Première interview ?
En solitaire : celle-ci. Hourra !
Premier coup de cœur ?
Joris, en CM2.
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