Auteur, metteur en scène, comédien et scénariste, Amine Adjina a créé, avec Émilie Prévosteau, la compagnie du Double, au sein de laquelle ils mettent en scène ses propres textes. Cette semaine, il sera sur scène au Théâtre des Quartiers d’Ivry, pour la création Par les villages de Peter Handke dans la mise en scène de Sébastien Kheroufi.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Pas que les soirs de première ! Le trac agit comme un comburant… il est indispensable pour que la combustion ait lieu. Pas au sens romantique, au sens purement chimique !
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je travaille sur autre chose le matin généralement, ou bien je fais des choses qui n’ont rien à voir avec la représentation du soir. Je commence à me préparer réellement quand j’arrive au théâtre. J’essaie de ne pas faire de ce jour un jour sacré, mais la continuité du travail… j’essaie, ce n est pas toujours évident mais je m’y attèle. Je me souviens de cette phrase que disait Valérie Dreville quand j’étais élève à l’ERACM : « N’oubliez pas que ce sont des gens qui sont venus vous regarder travailler ». Cette phrase m’est restée. La première doit être la continuité du travail, avec l’arrivée d’un nouveau partenaire, le public.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Des superstitions : m assurer d’avoir dit merde à tout le monde ! Et boire de l’eau avant d’entrer sur scène…
Des habitudes : je travaille le texte en retraversant tout le parcours, je m’échauffe physiquement, je m’échauffe la voix et je chante. Toujours une ou plusieurs chansons mais dans la liste toujours une en arabe !
Après je discute avec les autres, je me balade, je ressens l’ambiance…
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Je n’en sais rien… je me souviens du jour où j’ai décidé de prendre le risque. J’étais en master d’Eco-Gestion à la Sorbonne. Et dans l’amphi, c’était le début de l’année, j’ai regardé mon ami Georges, que j’avais rencontré pendant ces années de fac, et je lui ai dit : Je vais partir maintenant et je ne vais plus revenir. Et je suis parti… J’ai fait de la restauration pendant deux ans avant d’intégrer un conservatoire puis l’ERACM.
Premier bide ?
En faisant du clown à l’école.
Première ovation ?
Sur Histoire(s) de France mais je n’étais pas acteur…
Premier fou rire ?
Un spectacle à partir de textes d’Hanokh Levin je crois. C’était une cérémonie mortuaire. Je poussais un chariot et le corps était recouvert d’un linceul blanc. Le linceul s’est coincé autour d’une roue et au fur et à mesure que j’avançais, le corps se découvrait, laissant apparait mon camarade de jeu qui ne comprenait pas ce qui se passait alors qu’il devait jouer le mort. J’ai encore en mémoire son expression de terreur. Impossible de m’arrêter de rire.
Premières larmes en tant que spectateur ?
Dans une salle de cinéma : Ma vie sans moi d’Isabel Coixet
Au théâtre : Forêt de Wajdi Mouawad
Mais il y en a eu d’autres avant dans mon salon.
Première mise à nue ?
Phèdre de Robert Garnier à l’ERACM mis en scène par Valérie Dréville et Charlotte Clamens, et La diversité est-elle une variable d’ajustement… avec mes camarades Métie Navajo et Gustave Akakpo
Première fois sur scène avec une idole ?
La notion d’idole ne me raconte pas grand-chose. Mais dans ce spectacle il y a des gens dont j’admire le travail !
Première interview ?
La vignette Aude Lavigne sur France culture pour notre premier spectacle avec Emilie Prévosteau : Sur-prise autour de Marilyn Monroe.
Premier coup de cœur ?
Plutôt un spectacle qui m’a fait quelque chose de différent, d’inconnu… Ode maritime de Fernando Pessoa mis en scène par Claude Régy avec Jean-Quentin Chatelain. La sensation d’être immergé dans un autre état…
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