Pianiste, improvisateur et performeur curieux et constamment en recherche, pensionnaire à la Villa Médicis durant la saison 2016/2017 dans la discipline performance, Alvise Sinivia approfondit sa recherche sur le rapport entre le mouvement et le son, qu’il met au service de la danseuse et chorégraphe Mellina Boubetra dans en mon for intérieur, créé au CentQuatre-Paris dans le cadre du festival Les Singulier·es
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Toujours ! Et pas uniquement les soirs de première. Mais il y a une excitation particulière les soirs de première, en effet.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
C’est souvent le rush avant une première, mais j’essaie surtout de bien dormir le soir d’avant.
Deux heures avant la représentation, j’ai mon petit rituel : sieste flash, étirements, échauffements (corps, voix, mains en fonction du projet), et je me repasse tout le spectacle en accéléré dans ma tête.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Juste avant la représentation, je tapote, embrasse et parle aux instruments avec lesquels je joue.
Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?
Ça a toujours été une évidence, j’ai grandi dans ce milieu. Je ne me souviens pas d’un moment en particulier. Je devais avoir 3 ans la première fois que je suis monté sur un plateau.
Premier bide ?
J’ai du mal à me souvenir du premier. Mais j’ai eu énormément de trous de mémoire en audition pendant mes études de piano. Une anecdote lors de mon concours d’entrée au CNSMDP (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris) où j’avais un trac fou. Après un premier trou de mémoire sur une fugue de Bach, la pédale de sourdine s’est décrochée pendant une étude très difficile, et ça m’a complètement déstabilisé – je n’arrive d’ailleurs toujours pas à comprendre comment cela a pu arriver. Je me suis tourné vers le jury en balbutiant : « La pédale s’est cassée ». Cela m’a en quelque sorte sauvé, car j’ai pu recommencer le concours, mais j’avais terriblement honte.
Première ovation ?
Je pense lors de mon concert-performance de sortie du Conservatoire à la Cité de la Musique. C’était un projet assez fou pour le Conservatoire : je terminais en montant sur le piano et en me laissant tomber en arrière sur un tapis caché derrière l’instrument.
Premier fou rire ?
Il me semble n’en avoir jamais eu sur scène.
Premières larmes en tant que spectateur ?
J’ai du mal à me rappeler, mais la plus forte sensation dont je me souvienne remonte à un voyage à Séville. Avec un ami, nous sommes allés voir deux danseur·euses accompagné·es de deux musiciens de flamenco. De la première minute à la fin, j’ai pleuré, eu des frissons et des sensations indescriptibles. J’ai passé la nuit seul à aller de bar en bar pour écouter et voir du flamenco. Depuis, j’ai toujours beaucoup d’émotion en écoutant ou en voyant des personnes danser du flamenco.
Première mise à nu ?
Pas la première, mais la plus marquante : dans une pièce de Clara Chabalier, j’ai dû chanter et jouer une chanson avec de l’auto-tune en peignoir.
Première fois sur scène avec une idole ?
Je ne me souviens pas de la première, mais si je dois en citer une, ce serait en 2017. J’étais pensionnaire à la Villa Médicis, et j’ai eu la chance d’accompagner Oxmo Puccino. J’étais un immense fan adolescent.
Première interview ?
Je crois que la première interview était dans le cadre d’un film que j’avais tourné adolescent, notamment avec Jacques Gamblin qui jouait mon père.
Premier coup de cœur ?
Je me souviens d’un en particulier. C’était lors d’un tournage d’un film, j’avais tout juste 20 ans. Je n’avais qu’une seule scène, avec Amira Casar. Je jouais un Italien qui faisait le service de chambre dans un hôtel. Cette scène se terminait avec elle qui m’embrassait. Nous avons ensuite passé la journée ensemble. J’étais fou amoureux d’elle, évidemment, et me rappelle lui avoir laissé une rose avant de partir. Cette scène a été coupée au montage, je n’ai aucune preuve et personne ne me croit.
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