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7 morts sur ordonnance : téléfilm au scalpel

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

Photo Laurencine Lot

Malgré la performance honnête des comédiens et la mise en scène efficace d’Anne Bourgeois, l’adaptation décharnée, qu’elle co-signe avec Francis Lombrail, du film culte de Jacques Rouffio le relègue au rang de téléfilm sans grande saveur.

Il en fallait de l’audace pour vouloir adapter Sept morts sur ordonnance, pour tenter de faire oublier la distribution de luxe qu’avait réunie Jacques Rouffio en 1975, et passer derrière Michel Piccoli, Gérard Depardieu, Jane Birkin ou encore Marina Vlady. Jusqu’ici, aucun metteur en scène ne s’était d’ailleurs risqué à s’emparer de l’intrigue glaçante de ce film culte. Fondée sur des faits réels, elle plonge dans les affres de la concurrence médicale au cœur d’une grande ville de province.

Chirurgien à succès au sein de l’hôpital public, le docteur Losseray fait de l’ombre à la clinique du professeur Brézé, qui constate un nombre d’interventions en chute libre dans son établissement. Pour tenter d’y remédier, le vieux briscard fait pression sur son talentueux confrère, affaibli par un récent infarctus. Devant l’inflexibilité de ce dernier, Brézé accentue ses coups, passe du chantage au harcèlement et n’hésite pas à salir la réputation de Losseray par tous les moyens. Une situation qui met le chirurgien sur la piste d’une histoire similaire, survenue quinze ans plus tôt. Un de ses homologues, le docteur Berg, avait, lui aussi, en son temps, voulu résister à Brézé. Bouffi d’orgueil, son ego surdimensionné en bandoulière, il avait tenté de prendre le dessus sur le patriarche qui l’avait finalement, à force de menaces, poussé à tuer sa famille et acculé au suicide.

Entre pouvoir, argent et honneur, le scénario de Georges Conchon dépasse le fait divers sordide. Il montre le cloaque mortifère auquel peut parfois ressembler la grande ville de province, où le cercle des élites, à force de luttes intestines, se transforme en marigot cruel. Armés de ce substrat en or, Anne Bourgeois et Francis Lombrail auraient pu faire des ravages. Au lieu de cela, ils ont pris le parti, au fil de leur adaptation, de tailler dans le texte original. L’idée était, sans doute, d’en aiguiser les arêtes les plus tranchantes, mais, force est de constater, qu’elle donne la sensation d’un improbable affadissement, d’une intrigue qui, parce qu’elle repose sur des phrases rarement composées de plus de dix mots, s’en trouve tristement décharnée.

Mu par des allers-retours entre le passé et le présent, l’ensemble se révèle trop systématique et strictement séquencé pour ne pas paraître lassant et cousu de fil blanc. Sans révolutionner l’art théâtral, la mise en scène d’Anne Bourgeois était pourtant d’une efficacité que l’on a pensé, un temps, capable de redresser la barre. Las, l’utilisation du décor de Jean-Michel Adam, fait de panneaux éclairés par des néons colorés en fonction des lieux de l’action, s’épuise elle-même et sombre dans la facilité. Reste alors les comédiens qui, sans bouleverser le jeu scénique, livrent une honnête performance. Parmi eux, Valentin de Carbonnières sort notamment du lot, en docteur Berg ivre de pouvoir avant d’être terrassé par la douleur. De vains efforts pour tenter de redonner aux personnages l’épaisseur que l’adaptation maladroite leur a irrémédiablement ôtée.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Sept morts sur ordonnance
Adaptation théâtrale Anne Bourgeois et Francis Lombrail
D’après le film réalisé par Jacques Rouffio et le scénario original de Georges Conchon
Mise en scène Anne Bourgeois
Avec Bruno Wolkowitch, Claude Aufaure, Valentin de Carbonnières, Jean-Philippe Puymartin, Julie Debazac, Francis Lombrail, Jean-Philippe Bêche, Bruno Paviot
Assistante à la mise en scène Betty Lemoine
Décors Jean-Michel Adam

Lumière Laurent Béal
Costumes Juliette Chanaud
Création sonore François Peyrony

Durée : 1h40

Théâtre Hébertot, Paris
À partir du 29 janvier 2019

15 février 2019/par Vincent Bouquet
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