Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

P.U.L.S. : la jeune garde flamande à l’assaut de la Bastille

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

Photo Pieter Dumoulin

Parrainés par le metteur en scène Guy Cassiers et le Toneelhuis, Hannah De Meyer et Timeau De Keyser s’invitent au Théâtre de la Bastille avec leur façon à la fois singulière, virtuose et austère d’investir les planches.

S’il fallait définir un épicentre du théâtre européen, voire mondial, la Flandre tiendrait sans doute la corde. Depuis plusieurs dizaines d’années, le Nord-Belgique s’impose comme une terre théâtrale fertile, berceau d’artistes majeurs tels Anne Teresa De Keersmaeker, Alain Platel, Jan Fabre, Ivo van Hove, Jan Lauwers, tg STAN ou encore Guy Cassiers, pour ne citer qu’eux. Cette fécondité, le patron du Toneelhuis a voulu l’entretenir grâce au dispositif P.U.L.S. – Project for Upcoming Artists for the Large Stage. Lancé en 2017, ce programme permet à de très jeunes metteurs en scène d’être accompagnés dans leur croissance artistique, à l’aide des moyens du Théâtre de la Ville d’Anvers, mais aussi au contact de leurs aînés.

Depuis plus de deux ans, en parallèle de leur propre création, Timeau De Keyser, Bosse Provoost et Hannah De Meyer ont pu respectivement collaborer avec Jan Fabre (Belgian Rules/Belgium Rules) et Guy Cassiers (Vergeef ons), Jan Lauwers (Guerre et Térébenthine) et Ivo van Hove (Een Klein Leven), Alain Platel et le même Ivo van Hove (Kleine zielen). Mais, aujourd’hui, c’est bien le fruit de leur travail que le public français peut apprécier. Issus d’une même génération, biberonnés à la même sève théâtrale, ils développent pourtant des pratiques et des esthétiques radicalement différentes. A la recherche d’un langage singulier, encore en cours de maturation, ils conçoivent la scène comme un laboratoire, lieu de toutes les expérimentations possibles, dans l’esprit de continuité autant que dans le goût de la rupture avec ceux qui les ont précédés.

A l’inverse de Timeau De Keyser, déjà entouré par le collectif Tibaldus, Hannah De Meyer a choisi de cheminer en solitaire. Son seule en scène, new skin, fait partie de ces performances-OVNI, en quête d’une nouvelle manière de faire théâtre. Ce court cheminement méditatif puise ses racines dans un corpus hétéroclite, composé de penseurs anticolonialistes comme Achille Mbembe ou de penseuses féministes et écologistes comme Donna Hathaway et Anna Tsing. Ces lectures, Hannah De Meyer les a faites siennes pour construire sa propre voie, et expérimenter les bouleversements corporels que de tels textes, remaniés et assemblés, peuvent produire. Déstabilisante, souvent obscure, sa performance repose sur un ensemble de perturbations physiques, reliées à un substrat anti-dramatique. De prime abord austère et égocentrée, elle parvient progressivement à embarquer, et même à bouleverser dans les derniers instants, grâce à une présence magnétique et un jeu d’une fluidité virtuose.

Une maîtrise scénique qui fait également toute la force du Mariage de Timeau De Keyser. D’abord éloigné des textes du répertoire, son collectif Tibaldus s’y est converti grâce à l’oeuvre de Witold Gombrowicz. Après avoir monté son Yvonne, princesse de Bourgogne, les neufs flamands se sont appropriés son troublant Mariage, qui voit Henri, un soldat polonais de retour de la Seconde guerre mondiale, plonger dans un songe où, par le seul effet performatif du langage, il devient le tyran d’un royaume imaginaire. Sur un plateau volontairement nu, les comédiens s’intéressent moins aux enjeux de fond – la déréliction des hommes, le retour possible des totalitarismes – qu’à la forme d’une pièce dont ils s’attachent à montrer la musicalité. Un parti-pris brut, cérébral et autocentré qui pourra en laisser plus d’un sur sa faim, mais qui prouve leur audace scénique, leur intelligence des textes, leur aisance et leur précision de jeu. En dignes héritiers de leurs aînés.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

P.U.L.S.

Le Mariage
Spectacle de Timeau De Keyser / Collectif Tibaldus
d’après Witold Gombrowicz
Traduction Paul Beers
de et avec Lieselotte De Keyser, Sander De Winne, Simon De Winne, Liewen Gouwy, Ferre Marnef, Hans Mortelmans, Katrien Valckenaers et Hendrik Van Doorn

Production Tibaldus et Toneelhuis (Anvers)
Avec le soutien de CAMPO, KAAP, Casa Kafka Pictures – Tax Shelter avec l’aimable autorisation de Belfius Bank (Bruxelles) et Tax Shelter Maatregel V/D Belgische Federale Overheid

Durée : 1h45

Théâtre de la Bastille, Paris
du 9 au 12 octobre

New skin
Spectacle de Hannah De Meyer
Texte et interprétation Hannah De Meyer
Regard extérieur Jesse Vandamme
Son Niels Van Heertum et Frederik Leroux
Lumière Peter Missotten

Production Toneelhuis (Anvers)
Coproduction Frascati Productions (Amsterdam)

Durée : 45 minutes

Théâtre de la Bastille, Paris
du 11 au 16 octobre 2019

Du 15 au 18 octobre, vous pourrez également assister au spectacle Matisklo de Bosse Provoost

12 octobre 2019/par Vincent Bouquet
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Antigone & Tirésias, des mythes d’hier et d’aujourd’hui selon Guy Cassiers
Guy Cassiers mélange les voix de l’Histoire
Don Giovanni, une bête à la boucherie
Jean-René Lemoine dans Face à la mère à la MC93« Face à la mère », une belle traversée par-delà la mort
Guy Cassiers met en scène April de Willem de Wolf
La compagnie Brûler Détruire monte Yvonne d'après Gombrowicz au Festival Off d'Avignon 2023 Yvonne, une incandescente adaptation de la Princesse de Bourgogne 
Rouge décanté de Guy Cassiers
Guy Cassiers au Festival d’Avignon 2017 avec une pièce d’Elfriede Jelinek sur les réfugiés
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut