Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Michel Fau fidèle à Pinter

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Stéphane Brion

Roschdy Zem, Claude Perron et Michel Fau dans Trahisons photo Stéphane Brion

Après Molière, Barillet et Gredy, Jean Poiret ou Edouard Bourdet, Michel Fau retrouve un écrivain anglo-saxon. En 2012, il avait mis en scène Que faire de Mr Sloane ? de Joe Orton, il s’attaque à l’une des pièces les plus célèbres de Pinter, Trahisons en choisissant une sacrée partenaire de jeu : Claude Perron.

Trahisons est la pièce la plus personnelle de Pinter. Créée en 1978 au Royal National Theatre de Londres c’est un peu de l’histoire de la vie du dramaturge anglais, habitué aux frasques conjugales. En 1977, Harold Pinter quitte sa femme, l’actrice Vivien Merchant, avec laquelle il s’était marié en 1956, pour Lady Antonia Fraser. L’affaire fait les gros titres de la presse à scandale. Mais Trahisons raconte aussi une autre histoire de Pinter, celle de sa relation avec la présentatrice de télévision Joan Bakewell.

Trahisons décortique les relations amoureuses, la façon dont elles se construisent et se brisent. La pièce débute au moment où deux amants adultérins se retrouvent deux ans après leur rupture. La pièce remonte le temps jusqu’aux premières rencontres. Pendant dix ans le couple vit caché. Emma est trahie par une lettre envoyée par son amant Jerry. Robert, son mari devine tout, mais elle fait comme si de rien n’était et continue de voir en cachette son amant dans leur garçonnière. Tandis que le mari voit de son côté l’amant qui est aussi son meilleur ami.

C’est un polar amoureux croustillant dont on reconstitue le puzzle tout au long des neuf scènes. Pinter commence par la fin et remonte le fil de l’histoire. Michel Fau fait débuter sa pièce dans une salle de squash, de dos avec Roschdy Zem, en tenue de sport, ils frappent la balle, en silence. Le silence, la clé de la pièce de Pinter ; ces moments de non-dits, de gènes où chaque personnage épie la réaction de l’autre. Michel Fau respecte à la lettre la dramaturgie de Pinter. Autant que les mots, les regards sont d’un grande importance dans cette une pièce d’atmosphère. Les silences créent le malaise et le doute. A ce jeu subtil, Michel Fau et Claude Perron offrent une composition parfaite. Roschdy Zem manque un peu de nuances et a du mal à se hisser à la hauteur de ces deux monstres de théâtre, totalement dans la peau de leur personnage. Il se révèle dans la dernière scène, ivre et amoureux ; celle qui débute cette histoire d’amour adultérine.

Harold Pinter a écrit une pièce très séquencée, où l’on voyage de Londres à Venise. Michel Fau ajoute à chaque scène du mobilier cubique tapissé de gros plans empruntés à des tableaux célèbres. L’espace vide, se remplit petit à petit. Le metteur en scène fait également ressortir le côté absurde de l’écriture de Pinter, avec ces phrases redondantes. Il y ajoute sa touche personnelle, ce côté farcesque qui agit dans les moindres gestes des personnages, dans ces regards qui révèlent la perversité de ce couple démoniaque et si savoureux composé par Michel Fau et Claude Perron.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

TRAHISONS
une pièce de Harold PINTER
Mise en scène de Michel FAU
Avec Michel FAU, Roschdy ZEM, Claude PERRON, Fabrice CALS

Durée: 1h20

Théâtre de la MADELEINE
À partir du 24 Janvier 2020
Du mercredi au samedi à 20h30
Matinée samedi à 16h00

12 février 2020/par Dossier de presse
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Michel Fau : « Barillet et Gredy sont des auteurs classiques ! »
Le Tartuffe baroque et chatoyant de Michel Fau
Michel Fau met de la couleur dans son Fric-Frac
Anaëlle Queuille met en scène Hamlet est mort. Gravité zéro de Ewald Palmetshofer
Michel Fau, un George Dandin hyperbaroque
Lulu ou le petit cirque de Paul Desveaux
Fabrice Melquiot offre à Claude Perron une très belle pièce drôle et sensible
Michel Fau met en scène le Wozzeck de Allan Berg
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut